Filosec et Biscoto, tome 1 : Naufragés de l'île sans nom
de Jean Failler

critiqué par Shelton, le 2 août 2008
(Chalon-sur-Saône - 68 ans)


La note:  étoiles
Bon roman pour les jeunes garçons...
En ces temps estivaux, les parents recherchent souvent des lectures pour leurs enfants et ont bien du mal. En effet, entre les livres désuets de leur enfance dont il faut ôter la poussière avant d’entamer la lecture et les livres navets d’aujourd’hui, mal traduits et bourrés de fautes d’orthographe, les parents inquiets et en errance sont comme à la poursuite du Sacré Graal ! D’ailleurs, ce peut être une bonne idée que de leur conseiller la lecture, aux parents comme aux enfants, d’une des très bonne versions des aventures des chevaliers de la Table ronde [on peut penser à Graal de Christian de Montella et Les chevaliers de la Table Ronde de François Johan].
Mais comme l’inquiétude de certains parents à plonger avec leurs jeunes lecteurs dans des ouvrages très anciens est bien connue, il faut se tourner, résolument, vers des romans plus modernes tout en restant de qualité. Ouvrons donc ensemble, aujourd’hui, la série des aventures de Filosec et Biscoto de Jean Failler.
Jean Failler est un romancier bien connu sur ce site puisque c’est lui qui signe les enquêtes policières de Mary Lester. Ces policiers pour adolescents et adultes ont fait leurs preuves, ils sont bien construits et riches tant dans le vocabulaire, que dans les caractères et sentiments des personnages, que dans les descriptions géographiques des lieux visités par l’héroïne. Mais Jean Failler saurait-il écrire aux jeunes lecteurs, lui qui n’a plus d’enfant à la maison depuis des années ? C’était un défi qu’il allait relever en 2003 avec deux personnages, un jeune garçon du Finistère sud, un habitué des ports et de la mer, Filosec [chaque fois qu’il allait jouer dans l’eau, c’est à dire tout le temps, sa mère était obligée de le gronder et de lui crier « File au sec ! »] et un jeune garçon qui vient de s’installer dans le même village mais en provenance de la région parisienne, c’est à dire sortant de l’enfer pour Jean Failler qui ne conçoit que fort peu la vie en dehors de son village de l’Île-Tudy [élargissons l’espace jusqu’à Quimper]. Ce dernier garçon porte le surnom de Biscoto. Les deux garçons ont bien un prénom plus conforme aux règles de l’état civil mais comme ils ne les utilisent jamais on oubliera Jean-Pierre et Benoît pour ne garder que Filosec et Biscoto.
Tout commence par une fin d’après-midi paisible où Filosec croit que Biscoto maîtrise la godille. La godille est l’art de diriger une annexe de bateau en utilisant qu’un seul aviron. Biscoto a l’air si sûr de lui que Filosec lui confie de ramener la prame pendant que lui s’occupait de la caravelle…
Mal lui en a pris car la prame s’éloigne de sa destination poussée par les courants de la marée et s’approche dangereusement de la barre de sable. C’est le début d’une aventure, la première de la série, celle qui va permettre aux deux jeunes de devenir amis car, c’est bien connu, le danger forge les bonnes relations…
Nos deux jeunes amis se retrouvent le soir, dans la brume, sur une petite île sans nom et déserte… Enfin, théoriquement déserte…
Ce sera l’occasion pour Filosec de montrer à Biscoto… Excusez l’auteur de cette critique, il ne peut pas révéler le secret du grand-père de Filosec, le pépé Louis, et vous le découvrirez en lisant le roman…
Aventures, nuit à la belle étoile ou presque, trafic d’armes, blockhaus allemand, truands de bas étage, explosion spectaculaire, survie en milieu naturel, amitié naissante… Bref, tous les ingrédients sont réunis pour donner un sentiment de bonheur au lecteur, surtout les garçons d’une douzaine d’années.
Le format poche, le nombre de page et le style, tout devrait pouvoir séduire dès cet été vos jeunes lecteurs qui par-là même prendront, qui sait, le chemin des librairies et autres bibliothèques…
Un roman bien construit mais plaira-t-il aux jeunes d'aujourd'hui ? 7 étoiles

Une histoire tout à fait dans le style des romans d'aventure policiers traditionnels. Toute la structure respecte les codes du genre établi dans les romans jeunesse des années 50-60.
Cela fonctionne parfaitement avec ceux qui ont été enfants dans ces années mais les enfants de notre époque sont-ils encore preneur de ce genre de récits très proches de la vie courante ?

Mimi62 - Plaisance-du-Touch (31) - 71 ans - 21 octobre 2022