La symphonie pastorale de André Gide

La symphonie pastorale de André Gide

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Thémis, le 6 novembre 2001 (Ligny, Inscrite le 17 avril 2001, 54 ans)
La note : 10 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 34 avis)
Cote pondérée : 8 étoiles (259ème position).
Visites : 16 699  (depuis Novembre 2007)

Un arc-en-ciel de sons

A quoi bon vouloir améliorer la vie d'autrui si on n’en mesure pas toutes les conséquences ?
Un pasteur appelé d'urgence auprès d’une mourante, va découvrir dans un coin, une pauvre créature recroquevillée sur elle-même… Cette jeune personne qui n’a plus aucune famille au monde, aveugle de surcroît, il n’aura pas le cœur de l’abandonner ! C'est avec une certaine réticence que sa femme l’accueille chez eux. Le pasteur décide alors de la sortir de sa torpeur et de l'ouvrir vers le monde qui semble lui être complètement inconnu jusque là. Son éducation commence doucement sans progrès fulgurants. Sur les conseils d'un ami, il va lui apprendre très progressivement à toucher des feuilles de papier où il y a une forme d'écriture en relief (nous parlons bien entendu du début du braille). Mais tant de choses restent inexpliquées et surtout inexplicables pour une aveugle de naissance ! Un des moments forts du livre est celui où il emmène Gertrude au concert et grâce à la "symphonie pastorale" qu'on y joue, il va pouvoir comparer chaque sonorité à une couleur, chose qu'elle a du mal à concevoir. Amélie reproche souvent à son mari les attentions qu'il a pour Gertrude, dont il n'a jamais fait preuve avec ses propres enfants ! Alors que celle-ci semble si heureuse à présent, le pasteur qui n'en est pas encore conscient lui-même l’aime d'amour... Il le découvrira quand il souffrira à la vue de son fils Jacques auprès de Gertrude, sur le point de lui déclarer sa flamme ! Etant donné la patience et l'ardeur du pasteur à lui venir en aide, elle croit elle aussi l’aimer, mais est-ce bien lui qu'elle aime ? Cet amour est condamnable, aussi il va éloigner la jeune femme de lui mais également de son fils...ce qu’il ne peut avoir, personne n'y aurait droit ?? Tout ça pour en arriver à prendre une décision qui va s'avérer bien négative, à savoir : il faut opérer sa protégée afin de lui rendre la vue. Comment va-t-elle réagir en le voyant ? Tout ce qu'il a cru bon de lui taire, va finalement faire surface. Le beau rêve vire rapidement au cauchemar quand elle va découvrir la douleur et la tristesse sur le visage d’Amélie dont elle se sait responsable. En recouvrant la vue, c’est tout son univers qui s'écroule; au lieu de s'éclairer son avenir s'assombrit au point de vouloir mourir… Magnifique, fort, très fort et si beau !! S'agit-il de compassion, de tendresse ou d’amour ? Une fois de plus, tant de sentiments différents s’affrontent et se côtoient, qu’il est parfois difficile de pouvoir faire la part des choses. A trop vouloir protéger les gens, on ne les rend que plus fragiles encore, vulnérables et si démunis face à la vie.

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ô l'aveugle…

10 étoiles

Critique de Jfp (La Selle en Hermoy (Loiret), Inscrit le 21 juin 2009, 76 ans) - 27 juillet 2019

Dans un registre romantique à souhait, c’est l’histoire de deux êtres qui n’auraient jamais dû se rencontrer. Le narrateur est un pasteur du Jura suisse, qui recueille une jeune enfant aveugle qu’il va élever avec ses cinq autres enfants, au grand dam de son épouse qui n’y voit qu’une charge inutile. Au fil du temps la tendresse qui lie ces deux êtres va se transformer en amour, un amour impossible qui débouchera sur un drame, que l’on pressent dès les premières pages. André Gide a commis là un de ses romans les plus profonds, aux antipodes d’une grande partie de son œuvre qui fait souvent un pied-de-nez à la morale ordinaire…

A lire ou relire !

7 étoiles

Critique de Shelton (Chalon-sur-Saône, Inscrit le 15 février 2005, 68 ans) - 17 mai 2018

André Gide est un auteur un peu particulier dans notre littérature. Quand j’étais jeune – je l’ai été un jour même si cela ne se voit plus bien – on nous le présentait, dans les milieux catholiques, comme un écrivain maudit, à ne pas lire… sauf quand il parlait de poésie et il était même bien d’avoir son Anthologie de la poésie française…

Aussi, durant quelques années, je croyais même qu’il s’agissait d’un poète ! Puis, j’ai eu en main la pièce de théâtre Saül (1903) et j’ai été séduit… Il me fallait, dès lors, trouver de nombreux ouvrages et combler mon retard de lecture gidienne…

Mes découvertes furent progressives, certains romans m’ont touché plus que d’autres, son journal m’a convaincu bien souvent et j’ai même eu la chance de rencontrer assez longuement Henri Thomas qui m’a parlé de lui… Il se dit même que je fus l’un des derniers à interviewer Henri Thomas qui avait bien connu André Gide…

Dans le cadre des lectures qui me permettent d’écrire mes chroniques L’été c’est fait pour lire – chroniques qui reviendront dès l’été sur vivre-a-chalon, critiqueslibres.com et RCF en Bourgogne – je viens de relire La symphonie pastorale, œuvre de 1919…

Je comprends que ce roman ait pu déplaire à certains religieux car on y voit un pasteur tiraillé entre sa raison et ses sentiments, sa foi et son amour… C’est aussi une fable intéressante sur la situation des malvoyants… car Gertrude ne voit pas… Un roman à découvrir ou redécouvrir et qui reste fort... et j'entends bien que certains le considèrent comme trop court et superficiel !

Occasion aussi de mesurer que ces classiques que l’on a croisés durant nos études restent modernes… ou pas !

Superficiel

6 étoiles

Critique de Rafiki (Paris, Inscrit le 29 novembre 2011, 33 ans) - 28 juillet 2014

Apparemment comme la plupart des lecteurs de ce livre je suis assez partagé sur sa qualité et son intérêt.
Une centaine de pages pour parler de choses comme le bien et le mal, la beauté, l'amour c'est peu et généralement mal travaillé.

Ici on peut dire que Gide limite la casse mais ce n'est pas formidable non plus, rien n'est approfondi, tout est surface et jamais on n'aborde les vrais sujets.

Bref, un roman qui ne va pas me marquer très longtemps.

Trop court

8 étoiles

Critique de Nathafi (SAINT-SOUPLET, Inscrite le 20 avril 2011, 57 ans) - 20 juillet 2014

J'ai trouvé la fin de cette histoire trop précipitée, c'est dommage. Ce qu'est devenu le pasteur m'intéressait, d'autant que je déplore le dénouement de cette histoire, comment n'a-t-il pas su gérer ce qui arrivait, ce rapprochement inévitable ? Et sa malheureuse épouse qui a dû subir la présence de cette jeune fille si innocente !

Mais c'est un beau livre, peut-être désuet, plus par le thème que par l'écriture, que je trouve très belle et nullement tortueuse, très limpide et poétique.

Un livre qui amène à se poser plusieurs questions, notamment comment aider son prochain sans en pâtir, sans s'exposer et y laisser quelques plumes ?

Dense et fort

6 étoiles

Critique de Sundernono (Nice, Inscrit le 21 février 2011, 41 ans) - 14 octobre 2013

Journal d'un pasteur, cette symphonie pastorale nous raconte l'histoire d'un homme dont la rencontre avec une petite fille aveugle va bouleverser plusieurs destins.
Dans le milieu littéraire Gide est parfois perçu comme vieillot, pour ma part il s'agit de ma première rencontre avec cet auteur et pour un roman qui aura bientôt un siècle cela n'a pas été mon sentiment.
En effet de par sa grande densité ce petit roman analyse avec finesse le panel des sentiments humains. Même s'il se déroule durant une époque révolue ce roman ne perd rien de sa puissance: les mots font mouche.
Simple mais efficace.

L’amour est aveugle.

7 étoiles

Critique de Kikiolf (Mulhouse, Inscrit le 4 septembre 2012, 42 ans) - 7 septembre 2012

Je suis un peu mitigé sur ce roman. Le sujet est très bon tout comme l’intrigue mais je trouve qu’André Gide ne l’exploite pas assez. Le roman est court, trop peut-être. J’ai eu un petit goût d’inachevé à la fin. Plus que les personnages, je retiendrai surtout les descriptions majestueuses que le pasteur fait à Gertrude.

Histoire à haute densité

9 étoiles

Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 18 juin 2012

« La symphonie pastorale » est certainement un ouvrage aisé à … ne pas aimer. D’autant plus que les années passant, les mœurs évoluant, la vision de la morale aussi.
Pour autant, si on l’aborde comme on peut aborder un Jane Auster par exemple, pour laquelle le fossé entre les morales est encore plus large, si on l’aborde d’un esprit curieux et ouvert à ce qu’on pourrait qualifier d’anciennes normes moralistes, alors « la symphonie pastorale » est une parabole d’une très haute densité. Dans le genre : « on ne fait pas le bonheur des gens malgré eux », « on n’impose pas sa morale à autrui » (et Dieu sait que pourtant … !).
Gertrude est une très jeune aveugle, de naissance, que la mort de sa mère laisse livrée à elle-même. Un pasteur suisse, venu assister la mourante, n’a pas le cœur à l’abandonner à son sort et, contre l’avis d’Amélie, sa femme, l’intègre à sa famille et l’élève parmi ses propres enfants. Mais, s’agissant d’une aveugle, il ne se contente pas seulement de l’élever, au sens lui donner les clef de compréhension du monde pour l’aider à devenir un personnage autonome. Le pasteur va aller plus loin – le mieux est l’ennemi du bien, dit-on – il va lui expliquer ce monde qu’elle ne peut pas voir selon ses propres codes à lui, ses propres valeurs et ce faisant, lui brosser son tableau du monde, mais pas « le » tableau du monde.
La situation va se gâter comme Gertrude va accéder à l’adolescence puis à l’âge adulte puisque, sans qu’il s’en soit méfié, ce pasteur est passé au mode « amoureux » avec Gertrude sans qu’il ait compris ce qu’il se passait. Amélie, sa femme, souffre mille morts. Jacques, son fils, tombé amoureux de Gertrude le met dans les affres qu’on peut imaginer …
Gertrude l’aime, oui, mais d’un amour filial, d’un amour de reconnaissance. Et la réalité éclatera au grand jour lorsque – et là, André Gide pousse le bouchon un peu loin – on parvient à opérer Gertrude pour qu’elle trouve la vue et la correction inévitable du monde réel par rapport au « monde selon le pasteur ».
Gertrude se met alors à comprendre beaucoup de choses : la douleur d’Amélie, les sentiments du pasteur, la réalité du monde tel qu’il va … C’est beaucoup à supporter …
Il faut appréhender ce roman comme une, des, parabole plus que comme un roman. Moyennant quoi la profondeur du propos laisse pantois.


Un petit roman touchant

7 étoiles

Critique de Pucksimberg (Toulon, Inscrit le 14 août 2011, 45 ans) - 30 avril 2012

Gertrude est encore une adolescente lorsqu'elle se retrouve seule, sans famille. Le pasteur, personnage capital de ce roman, décide de l'héberger sans hésiter, la sachant abandonnée et incapable de survivre à cause de sa cécité. La famille du pasteur semble moins enthousiaste par l'arrivée de la jeune fille. Ce roman pourrait s'apparenter à un roman d'apprentissage puisque Gide souligne les découvertes que fera Gertrude au sujet de ses propres sensations en tissant des liens entre les couleurs et les sons, moyen de rendre perceptible ce qui ne l'est aucunement pour une aveugle.

Cette jeune fille qui devient progressivement jeune femme se révèle séduisante et charmera malgré elle le pasteur, tout comme son fils Jacques.

Ce roman est beau par les émotions qu'il véhicule et par l'analyse des comportements des personnages principaux. Il parvient à toucher le lecteur qui se voit spectateur des divers épisodes. Le style de Gide dans ce roman est poétique et l'alliance des références religieuses et de l'amour s'affirme comme l'une des richesses de ce court roman.

Même si je préfère amplement le Gide de "L'immoraliste", des "Faux-monnayeurs" et des "Caves du Vatican", ce roman reste un classique plaisant.

Ignorance = bonheur?

9 étoiles

Critique de OC- (, Inscrit le 4 mars 2011, 28 ans) - 3 mai 2011

Voilà le remarquable récit d'un pasteur de campagne qui recueille une jeune aveugle.

On voit d'abord tout le bouleversement que cela provoque de ramener cette jeune aveugle chez lui.

Et puis ce magnifique éveil à la vie, la jeune aveugle qui sort de son brouillard, de sa nuit. Le pasteur essaye de lui faire ignorer le péché, croyant qu'on ne peut connaître que le bonheur si on ne connaît pas le péché. Certes. Sauf quand l'on se rend compte de notre ignorance. Comment peut-on vivre heureux en ignorant dans le monde dans lequel on vit?, et surtout lorsque l'on sait notre ignorance!

Trop moraliste

6 étoiles

Critique de Mcchipie (, Inscrite le 16 mai 2007, 47 ans) - 19 mars 2010

Quatrième de couverture :

- Il ne faut pas chercher à m'en faire accroire, voyez-vous. D'abord parce que ça serait très lâche de chercher à tromper une aveugle... Et puis parce que ça ne prendrait pas, ajouta-t-elle en riant. Dites-moi, pasteur, vous n'êtes pas malheureux, n'est-ce pas ?
Je portai sa main à mes lèvres, comme pour lui faire sentir sans le lui avouer que partie de mon bonheur venait d'elle, tout en répondant :
- Non, Gertrude, non, je ne suis pas malheureux. Comment serais-je malheureux ?


Mon avis
Un pasteur accueille une jeune aveugle orpheline au sein de son foyer. Il prendra le temps de l'apprivoiser et de l'initier à la lecture en braille. Un lien va se renforcer entre eux...
Une histoire qui se veut moralisatrice, mais une jolie histoire tout de même, mais qui ne m'a pas pour autant passionnée. Les descriptions, des paysages, faites à Gertrude sont tout simplement majestueuses.

Beau mais un peu désuet

7 étoiles

Critique de Romur (Viroflay, Inscrit le 9 février 2008, 51 ans) - 4 décembre 2009

Mes sentiments sur ce livre sont très partagés.

Une petite histoire tragique, facile à lire et pourtant riche en symboles, profonde au niveau des sentiments humains.
Un livre sur ceux qui cultivent le bonheur et réchauffent leurs proches et sur ceux qui cultivent les soucis de la vie et rayonnent de la lumière noire.
Un livre sur la pureté, sur la vérité et l'innocence (un peu mièvre peut-être parfois...) mais aussi sur le mensonge et la duplicité qu'on peut développer en toute bonne fois (cf. les débats intérieurs du pasteur qui tente d'utiliser la Bible pour se justifier).
Si l'ensemble est très émouvant, on regrettera tout de même une intrigue au final assez convenue, des stéréotypes (la jeune fille sauvage mais pure qui s'éveille au monde), des paraphrases un peu lourdes de la Bible (l'aveugle qui ne peut pas pécher).

Le récit éclairé par de superbes descriptions avec des moments empreints d'une poésie un peu trop léchée (découverte du monde par Gertrude à travers la Symphonie par exemple). La prose trop pure et trop parfaite me semble un peu artificielle par moment.

A lire en tant que classique et pour le témoignage de ce que peut être une passion empreinte de respect.

Écoute de tout ton nez

8 étoiles

Critique de Matthias1992 (, Inscrit le 27 août 2007, 32 ans) - 22 octobre 2009

Un livre tout en grâce et en poésie, sans fausse note ni bémol. Le récit est simple, limpide, fluide, interpelle et sollicite le lecteur immédiatement, sans aucun détour. Gertrude est aveugle, le pasteur s'occupe d'elle. Jacques tombe amoureux de Gertrude, le pasteur empêche leur amour, aimant trop Gertrude lui-même, Gertrude croit elle-même partager son amour, jusqu'au jour où elle retrouve la vue et qu'elle s'aperçoit que c'était en fait Jacques qu'elle aimait. Désespérée, elle se suicide.
Gide narre cette histoire avec une belle simplicité, son livre suinte et exhale une grande force émotionnelle ("ses paupières délicates recloses sur un indicible chagrin").
Il parle avant tout de la perception du monde, du lien indicible entre les sens, que Baudelaire avait exploré avec ses fameuses synesthésies. Ainsi le pasteur compare-t-il à Gertrude les couleurs de l'arc-en-ciel avec les différentes gammes musicales, et les différents instruments d'un orchestre. Ce savant système de correspondances entre les sens contribue à l'impression de grâce évoquée précédemment.

Qui s'aveugle...

8 étoiles

Critique de Deinos (, Inscrit le 14 février 2009, 62 ans) - 20 avril 2009

Un roman de lecture facile, quoique de nombreuses références aux Evangiles demandent d'y jeter un oeil.
Un roman où apparaît l'hypocrisie sous le couvert d'une certaine mystique religieuse, où l'aveugle n'est pas celui que l'on définit ainsi, où se traite le thème du bonheur, avec cette phrase des Evangiles qui revient : Si vous étiez aveugles, vous n’auriez point de péché"

Le ton est un peu "passé", avec parfois des formes stylistiques qui accrochent, mais n'est-ce pas plutôt pour mieux définir le narrateur ?

Un livre sous forme d'esquisse.

Sans surprises

4 étoiles

Critique de Soili (, Inscrit le 28 mars 2005, 52 ans) - 8 septembre 2006

Un pasteur recueille Gertrude, jeune fille aveugle laissée totalement à l'abandon, il va tout faire pour la ramener à la vie par l'instruction. Des lors le pasteur semble obnubilé par Gertrude.

Alors il parait que ce livre est formidable, je n'y ai vu qu'une histoire convenue sans un style d'écriture qui fasse la différence donc je ne peux pas dire que j'ai été transporté de plaisir.

Emue

10 étoiles

Critique de Kreen78 (Limours, Inscrite le 11 septembre 2004, 46 ans) - 18 juillet 2005

J'ai beaucoup aimé le style d'André Gide. C'est le premier livre que je lis de lui. C'est celui qui m'a été recommandé par tout mon entourage. D'ailleurs, je ne m'attendais pas à un roman aussi sensible, compte tenu des personnes qui me l'ont conseillé. C'est pour dire le large public que cet auteur a pu atteindre.
Je n'ai grand chose à dire dessus, surtout pas que la fin a été bâclée. J'ai trouvé qu'il avait su s'arrêter où il fallait. Là où l'émotion est au plus haut. Le roman se termine quand une partie de la vie du pasteur s'effondre définitivement, comme pour faire éprouver la même émotion.
En réfléchissant, j'ai même trouvé ce roman déchirant de vérité et de tristesse. Je l'ai ressentie très forte en moi car j'ai vécu un an avec une mère à 90% aveugle à ce moment-là. Elle s'est vue perdre la vue jour après jour. Je pense même que cette manière est la plus horrible. Elle se levait chaque matin en se demandant si elle allait pouvoir voir un bout du visage de ses enfants, ou si c'était la fin... Elle aurait aimé garder la vue, ce qui est logique. J'avoue que j'ai fortement pensé à une fin tragique lorsque Gertrude se fait opérer. N'ayant jamais vu de sa vie, il est normal qu'elle puisse en arriver là. Elle n'a connu que le noir et elle s'est fait une propre idée des choses, des gens.

En tout cas, merci Mr Gide de m'avoir procuré cette émotion.

Mélodie et dysharmonies

9 étoiles

Critique de Veneziano (Paris, Inscrit le 4 mai 2005, 47 ans) - 9 mai 2005

L'histoire est magnifique et fort bien écrite. J'aime bien les styles un peu désuets. De plus, la Pastorale est mon oeuvre symphonique préférée - n° 6 de Beethoven - : aussi suis-je sensible à l'ambiance de ce roman.
L'intrigue en est tout de même troublante, en raison de la place de la femme du pasteur et de la chute.

Avis mitigé

6 étoiles

Critique de Agnes (Marbaix-la-Tour, Inscrite le 19 février 2002, 59 ans) - 26 janvier 2005

j'ai vraiment apprécié le moment du concert moi aussi, le langage un peu désuet mais qui d'après moi n'est pas trop vieilli (je trouve par exemple que Colette a très mal vieilli, c'est vraiment neuneu à souhait, pas ici).
Par contre, je ne crie pas au chef d'oeuvre, et tout comme Erve j'ai eu l'impression d'un ouvrage non abouti. Il y avait bien moyen de développer un peu les sentiments sans en faire trop. Bref, un trois étoiles mais qui ne me laissera pas un souvenir impérissable

la symphonie pastorale

7 étoiles

Critique de Toonette (, Inscrite le 2 janvier 2005, 34 ans) - 2 janvier 2005

moi je trouve que la symphonie pastorale est un livre très intéressant. J'ai particulièrement apprécié le moment où le pasteur et Gertrude écoutent un concert. Il essaye de lui décrire les couleurs avec les sons des instruments pour lui montrer la beauté de la nature. Le thème de "l'amour interdit" me plaît aussi, quand Gertrude avoue naïvement qu'elle aime le pasteur mais que c'est impossible d'aimer une aveugle et surtout si on est marié ! malgré ces problèmes d'obstacle, ils ont la liberté de s'aimer! malgré tout, j'ai du mal à comprendre comment et pourquoi Gertrude ne veut plus du pasteur et le rejette si promptement et durement ! c'est vrai que la fin est "on ne peut plus triste " elle renonce à l'amour du pasteur pour un coup de foudre avec Jacques .. je trouve que tout se précipite à la fin et c'est dommage ..

Aie, aie, aie !!!

5 étoiles

Critique de Erve (Jalhay, Inscrit le 20 novembre 2004, 58 ans) - 22 novembre 2004

Après ce concert de louanges (c'est une symphonie, tout de même !), je ne vais cependant pas apporter ma modeste pierre à cet énorme édifice. Disons-le tout net : je n'ai pas aimé ce livre. J'en aurais presque honte, à lire toutes les critiques précédentes, mais c'est comme ça. C'est vrai que le thème est universel, que les sentiments sont souvent décrits au plus juste, que l'approche est originale. Tout pour faire un grand classique…si la forme avait suivi. Le style a mal vieilli et, surtout, le roman paraît bâclé. A aucun moment Gide ne prend le temps de développer un tant soit peu ses idées, de "creuser le sillon". Comme le pêcheur qui lance une magnifique ligne, ferre un superbe poisson mais, parce qu'il ramène trop vite, le laisse s'enfuir et ne sort qu'une sardine. A cet égard je trouve que la dernière partie est particulièrement éloquente : en deux coups de cuillère à pot, Gertrude retrouve la vue, s'aperçoit de sa méprise et du mal qu'elle aurait fait, explique au pasteur le comment du pourquoi et meurt, point final. Donc, je donnerais 4 étoiles pour le fond et 1 pour la forme. Ca lui fera quand même la moyenne…

Journal d'un pasteur de campagne

9 étoiles

Critique de Nothingman (Marche-en- Famenne, Inscrit le 21 août 2002, 44 ans) - 27 septembre 2004

C’est intéressé par l'un des débats qui agite actuellement les forums, que je me suis plongé dans cette merveilleuse symphonie. Un critiqueur s’interrogeait sur la place d’André Gide dans le classement qu’ensemble nous avons été amenés à réaliser. André Gide est-il un écrivain vieillot ? C’est la réputation que beaucoup semblent et se plaisent à lui prêter.
Et bien force est de constater, au travers de ce roman, que Gide nous livre un message universel. Les aveugles ne sont jamais ceux que l’on croit !
Certes, le style est vieillot. Faut-il rappeler que cette symphonie a été composée en 1920. Mais les émotions, elles, sont bien palpables. Gertrude, cette brebis égarée, vivant dans un dénuement tant matériel qu’intellectuel, va être ramenée dans le troupeau grâce la bonté et l’amour d’un pasteur suisse. C’est à travers les yeux du pasteur que la jeune aveugle va pouvoir imaginer le monde et enfin connaître le bonheur malgré sa cécité. Mais le destin se révélera au final bien cruel pour la jeune femme.
Un roman court mais d’une densité extrême. Dans son « Dernier inventaire avant liquidation », Frédéric Beigbeder - pour le coup, un auteur bien de son temps mais lui aussi décrié par certains – disait de Gide : « Lire Gide tu dois et ainsi plus profond tu seras ». Sur ce coup-là, je lui donne tout à fait raison.

Triste à en pleurer

10 étoiles

Critique de Le petit K.V.Q. (Paris, Inscrit le 8 juillet 2004, 32 ans) - 25 août 2004

J'adore. Gertrude, Amélie, le pasteur, m'ont profondément ému. L'écriture de Gide est intense, magnifique, lyrique. Ce livre m'a émerveillé. ce livre m'a époustouflé. Tant de beauté dans un roman de moins de 200 pages m'a littéralement époustouflé. Un livre qu'on peut relire et relire. Un de mes livres préférés. Beau.

ah bon, d'accord.

6 étoiles

Critique de Trisopathe (, Inscrit le 21 octobre 2002, 45 ans) - 8 juin 2004

Je ne l'ai pas lu mais si ce livre est capable de me "déchirer ma race" il est fort probable que je le "kiffe".

J'espère cependant que le fait que je ne sois pas un vieillard ne troublera pas mon plaisir.



(3 étoiles pour essayer d'être neutre, vu que je ne l'ai pas lu.)

Mieux que Beethoven

9 étoiles

Critique de Bérénice (Paris, Inscrite le 18 mai 2004, 38 ans) - 8 juin 2004

Je ne connais aucun titre mieux adapté à son livre que La Symphonie pastorale. La nature, les sentiments, la beauté, la douleur, tout cela forme une musique qui prend au coeur, qui le soulève, l'oppresse ; on est transporté. Peu importe l'histoire : la beauté est partout, tout le temps, à chaque phrase.
Et quel témérité que d'avoir basé son roman sur un tel échec, et surtout, sur un héros si aveugle, si naïf, si pitoyable. Si égoïste aussi - ne rend-il pas la vue à Gertrude pour qu'elle l'aime ?
Et quelle beauté que la conclusion, que la phrase finale ! "J'aurais voulu pleurer, mais je sentais mon coeur plus aride que le désert". 3 ans après je m'en souviens encore.
Même si j'ai préféré Isabelle...

wow

10 étoiles

Critique de Rbol7 (Paris, Inscrit le 30 décembre 2003, 35 ans) - 30 décembre 2003

ce truc me déchire ma race même si c'est un livre pour vieillard. Avis à ceux qui kiffent les histoires à l'eau de rose...

Cécités diverses

9 étoiles

Critique de Saint-Germain-des-Prés (Liernu, Inscrite le 1 avril 2001, 56 ans) - 15 août 2002

Un petit bijou d’intensité retenue que ce récit assez court.
L'entièreté du texte suggère le dénouement et pourtant, tout s’accélérant dans les dernières pages, j'ai refermé le livre avec un « oups » au bord des lèvres.
Ce pasteur qui nous raconte son histoire est incroyablement touchant : sa cécité est plus profonde que celle, toute physique, de Gertrude car elle maintient son cœur et son âme dans l'obscurité.
Mais la lucidité n’éclaire pas toujours la réalité en toute impunité…

Une symphonie en blanc et noir

9 étoiles

Critique de Lucien (, Inscrit le 13 mars 2001, 69 ans) - 15 décembre 2001

Oui, un grand livre, bien sûr, que cette "symphonie pastorale", ne serait-ce que pour le titre : cette "symphonie pastorale" de Beethoven grâce à laquelle le pasteur tente de "montrer" à Gertrude la beauté et les couleurs du monde - ce que Gertrude, devenue voyante et malheureuse, lui reprochera au point d'en mourir (tout est si beau dans cette musique, à l'image de la nature, mais qu'en est-il de l'homme? qu'en est-il du coeur de l'homme?); la symphonie "pastorale" au sens religieux, celle du pasteur qui "ramène la brebis égarée" et qui, ce faisant, s'égare lui-même; la symphonie en blanc et noir d'une enfant pure et de ses yeux fermés, de la neige des Alpes et de la boue dont sont faits les hommes, des lumières que pourrait procurer une certaine religion et de l'obscurité qui s'abat comme un voile sur le coeur d'un de ses ministres...

Magnifique

9 étoiles

Critique de Bluewitch (Charleroi, Inscrite le 20 février 2001, 45 ans) - 18 novembre 2001

C'est vrai que ce livre est un cadeau. Quelle beauté des mots et des sentiments! J'ai, comme Saule, admiré la personnalité d'Amélie, la femme du Pasteur, qui est pour moi le personnage le plus fort du roman. Quelle souffrance elle doit endurer et, pourtant, tout en fierté et respect d'elle-même et des autres, elle ne s'épenche pas comme le feront son mari et Gertrude. Et c'est elle qui sera toujours présente dans son rôle d'épouse, jusqu'à la fin... Ce roman est un carrefour d'émotions fortes, véhiculées par des mots splendides et qui nous atteignent là où il faut. Vraiment, une merveille!

Une histoire forte

10 étoiles

Critique de Saule (Bruxelles, Inscrit le 13 avril 2001, 59 ans) - 11 novembre 2001

Il s'agit d'une histoire d'une indicible beauté et qui est racontée d'une manière magnifique. L'écriture de Gide est superbe, fluide, poétique mais sans les excès de lyrisme qui rendent la lecture des nourritures terrestres un peu pénible.
Andé Gide devait bien connaitre l'âme humaine pour créer un personnage comme le pasteur, un homme profondément bon mais qui se ment à lui-même en refusant de voir son amour pour Gertrude. Sa femme Amélie, qui souffre en silence, est un personnage assez remarquable également.
Un livre à lire ou à relire.

Désolée

8 étoiles

Critique de Sorcius (Bruxelles, Inscrite le 16 novembre 2000, 54 ans) - 10 novembre 2001

Désolée Thémis si je t'ai vexée, figure-toi qu'à moi aussi, on m'a fait cette remarque... Ne t'excuse surtout pas pour moi, la Symphonie pastorale, je l'avais déjà lue, donc il n'y a pas de mal, je pensais juste aux autres, en imaginant que si moi, je ne l'avais pas lu, ça m'aurait dérangée. C'est vrai que Jules racontait souvent beaucoup de l'histoire et maintenant il raconte juste ce qu'il faut pour qu'on ait envie de lire le livre. C'est un art de critiquer! D'ailleurs, je trouve que tu le possèdes à merveille, c'est la première fois que je trouve que tu racontes trop et tu en as déjà fait pas mal, hein? :-)

Eh, oui !...

10 étoiles

Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 10 novembre 2001

Ne t'en fais pas Thémis... Je me suis aussi pris ce reproche. C'était à moi que l'autre critiqueur, dont parle Sorcius, avait fait ce reproche. Je me suis dit qu'il avait raison et, à l'époque, j'ai passé plusieurs de mes critiques en revue pour tenter de supprimer ce défaut. Depuis lors, je tente d'y faire attention. On se laisse entraîner par notre passion et on oublie...

Désolée, Sorcius...

10 étoiles

Critique de Thémis (Ligny, Inscrite le 17 avril 2001, 54 ans) - 10 novembre 2001

Et bien décidemment...une fois , on me reproche de ne pas en dire assez; un peu comme si j'avais uniquement survolé le livre et donc j'essaie de me rattraper et de faire attention et du coup, cette fois j'en dit trop...
Pas toujours évident de faire plaisir à tout le monde mais je tâcherai de faire mieux la prochaine fois
:)

Une perle

8 étoiles

Critique de Sorcius (Bruxelles, Inscrite le 16 novembre 2000, 54 ans) - 10 novembre 2001

Ce livre est une perle pure et claire, un moment raffraîchissant. On le dévore comme un roman à suspense. Mais je trouve dommage que Thémis ait raconté toute l'histoire... C'est vrai quoi, on aime à découvrir un livre en le lisant et pas à le commencer en sachant déjà tout de l'histoire. On me dira que l'important n'est pas toujours l'histoire, mais je ne suis pas d'accord. Bien sûr, certains livres n'ont QUE leur histoire pour captiver le lecteur tandis que d'autres ont ce petit plus qui en fait des livres éternels. Mais même pour ces derniers, si pour certaines personnes, la réflexion qui en découle est plus importante que l'histoire, il faut penser à ceux qui lisent un livre pour leur histoire. Peut-être pas uniquement pour ça, mais pour ça quand même. Désolée de jouer les rabat-joie, mais je trouve cela important, comme un autre critiqueur l'avait fait remarquer il y a quelque temps déjà...

A chacun son choix

10 étoiles

Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 10 novembre 2001

Ce livre est une merveille ! Ce n'est pas faux que l'on ne sait pas toujours comment bien faire et l'on ne peut décider en fonction de soi. Mon frère est devenu tout à fait sourd à 8 ans. Des années plus tard, il en avait quarante, il était devenu possible de l'opérer. Il n'a jamais voulu. Il m'expliquait que toute sa vie était déjà orientée en fonction de sa surdité: son métier par exemple et le fait qu'il n'avait jamais fait d'études. Lui rendre l'ouïe ne lui aurait pas permis de changer sa vie pour autant et il me disait que cela ne pourrait que lui rendre sa condition plus difficile à supporter... D'autre part, il craignait ne plus pouvoir s'habituer aux bruits du monde, lui qui en était coupé depuis plus de 30 ans. C'était difficile à comprendre pour moi, mais ce n'était pas idiot et, surtout, c'était son choix !...

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