Le monstre sur le seuil
de Howard Phillips Lovecraft

critiqué par Tistou, le 12 août 2008
( - 68 ans)


La note:  étoiles
la terreur à votre porte
« Il est vrai que j’ai logé six balles dans la tête de mon meilleur ami et pourtant, j’espère montrer par le présent récit que je ne suis pas son meurtrier …
Tout d’abord, on dira que je suis fou, plus fou que l’homme que j’ai tué …
Plus tard, certains de mes lecteurs pèseront chacune de mes assertions, les rattacheront aux faits connus et se demanderont comment j’aurais pu avoir une opinion différente après m’être trouvé en présence de cette preuve abominable : le monstre sur le seuil de ma porte … »

Ca commence fort, n’est-il pas vrai ?
C’est vrai que l’écriture de H.P. Lovecraft est intéressante. Adaptée, en phase avec son sujet. Sujet qui est l’épouvante, faut-il le rappeler ?
« Le monstre sur le seuil » date de 1923, et H.P. Lovecraft s’y entend pour nous faire sentir une atmosphère confinée, on pourrait dire « poussiéreuse », dans laquelle le sentiment d’inquiétude, puis d’épouvante, naît graduellement.
Le narrateur nous raconte dans quelles circonstances il a tué Edward, son meilleur ami. Edward, qui fut étudiant avec le narrateur, a toujours été féru d’occultisme, de magie noire. Son « cas » s’aggrave lors de son mariage avec Asenath, fille d’un homme déja passablement étrange, pas vraiment le « W.A.S.P. (White Anglo-Saxon Protestant) » de base ! Il s’isole, a un comportement des plus variable, change d’habitudes voire d’aspect par éclipses … Bref, on sent bien qu’il se passe quelque chose ! Et à l’instar du narrateur, on a peur de deviner ce qu’est ce « quelque chose ». Mais la peur n’évitant pas le danger … on en arrive à l’intro de cette grosse nouvelle :
« Il est vrai que j’ai logé six balles dans la tête de mon meilleur ami … : le monstre sur le seuil de ma porte … »
On voit la chose venir. On la redoute, donc on l’évacue. Et puis … il faut se rendre aux faits et à l’évidence : sorcellerie, magie noire, … Et en avant l’épouvante !
Tout ceci aux standards des années 1920, ce qui contribue à accroître s’il était besoin l’étrangeté du récit. Décalage, … quand tu nous tiens !