Juke-box & Co
de Yann de L'Écotais

critiqué par Smokey, le 19 août 2008
(Zone 51, Lille - 38 ans)


La note:  étoiles
Courts récits d'après le progrès
La mode, elle demeure, elle resurgit, même au bout d'un demi-siècle.

Voici cinquante récits pour flécher cinquante ans en riant de nous et surtout des autres. Il nous reste à racheter d'occasion les vieux juke-boxes, à les bourrer de tubes rétro dénichés aux puces sous l'oeil narquois d'Henri Salvador, de Patrick Bruel, de Sacha Distel et d'Adamo qui ont tout compris.

On y trouve l'antiaméricanisme, la thalasso, la BD, le rock'n roll, les duffle coat, les pattes d'eph, Guevara, 007, le trotskisme, Levi's, les baskets, les blousons de cuir... Des histoires nostalgiques racontées avec humour et tendresse.

Extrait: "Albert"

" En mai 68, la philosophie ne consistait pas à comprendre les valeurs humaines, c'était surtout se perdre en déposant derrière soi des petits cailloux minuscules, des poussières de mots et se débarrasser des contemporains trop ignares pour traduire le sabir. Il s'agissait donc d'un jeu: le Scrabble des intellos passés en stage chez les trots.
Donc, Camus,, à la trappe! Des livres bons pour le CM2, pour les étés pluvieux en Bretagne quand, une fois de plus, on a vu "la Boum" sur cassette.
Et puis il n'était même pas agrégé Camus, il était tuberculeux. Comble de la superficialité, journaliste. Résistant, soit, mais en quoi le maquis authentifie-t-il l'érudition?
Comment, pour quelle raison, redécouvrit-on Camus après un bon quart de siècle d'oubli, de négligence, voire de malveillance?
(...) Que véhicule "l'air du temps" qui fait de nouveau résonner Camus, comme ces coquillages que, enfants, nous portions à nos oreilles et qui nous contaient des frontières, des abîmes, des angoisses et des rêves."