Lettres à Mademoiselle Brochu
de Maxime-Olivier Moutier

critiqué par Calepin, le 20 août 2008
(Québec - 43 ans)


La note:  étoiles
Quand l'intensité frise la saturation
4e de couverture : Roman épistolaire moderne, Lettres à mademoiselle Brochu offre une histoire picaresque version compacte, un bric-à-brac d'émotions et de détails saugrenus, une sorte de miracle issu du ton qui porte cette histoire d'amour au charme acide.

Commentaires : Ce texte décapant qui pourrait s'apparenter à de l'amour courtois est plutôt défini par l'auteur comme du Romantic Gore. Terme fort juste d'ailleurs, alors que s'empile pages après pages le désarrois du personnage et son amour autodestructeur. J'ai été touché par plusieurs passages où l'écriture de Moutier défonce à coups de béliers les résistances à cette sombre folie, où l'on voit jusqu'à quel point le personnage est prêt à tout pour être aimé.

Malheureusement, les lettres forment parfois un effet de redondance où Moutier donne l'impression d'en ajouter, mais n'applique plutôt qu'une couche de peinture d'une couleur semblable. Oui, malheureusement, parce qu'il déniche souvent des images au symbolisme très puissant. Aussi, les personnages qui se disent trop sombres ou trop destructeurs pour que l'on s'approche d'eux et en ressortir encore sain d'esprit commencent à m'agaçer. Son cas est sans doute absolument véridicte, mais il n'en demeure pas moins que ce genre de situation en littérature est aujourd'hui un énorme cliché. En fait, tout est une question de présentation trop alarmiste, trop noire, trop ténébreuse, juste trop.

N'en demeure pas moins qu'il a fallu du courage pour écrire une pareille tempête.