A Édimbourg, un « asile » ferme ses portes et les pensionnaires sont réorientés vers des structures plus aux normes. On ne dit plus « asile », on ne dit plus « fou » on dit d’autres mots plus chantant, moins choquants.
Le cas d’Esme Lennox pose problème, plus de 60 ans d’internement, un dossier évaporé, aucune visite pendant ces longues années.
En recherchant les liens familiaux on constate que la famille s’est clairsemée. Il reste une sœur internée pour cause d’Alzheimer et une petite nièce qui n’a jamais entendu parler de cette embarrassante parentèle.
L’histoire va alors se décliner à trois voix en passant sans balise du passé au présent. L’exercice se complique et est assez déstabilisant. Peu à peu, l’auteur distille les fragments d’une vérité parfois tronquée, parfois exacte. Quelle que soit l’interprétation, il est une leçon à retenir : l’humain a une faculté incroyable pour fabriquer son oubli.

j’ai eu du mal à suivre les mouvements du texte. A peine entré dans une situation, une suivante s’imbrique sans crier gare. La lecture devient hachée et par moment la lassitude m’a gagné.

Monocle - tournai - 64 ans - 8 juillet 2018

Un sacré livre !! On ne ressort pas indemne !! Je me suis littéralement pris une claque !
Ce livre, tout d'abord se lit d'une traite, en quelques heures pour les plus rapides, et quelques jours pour les autres. Une fois commencé, je n'ai pas pu lâcher ce livre. J'ai trouvé sa lecture même si facile, très claire et d'une grande finesse. Maggie O'Farrell a un réel don pour retranscrire ce qui se passe dans la tête des gens. Il y a constamment des jeux de flashbacks que j'ai particulièrement aimés (même si une ou deux fois j'ai du relire un paragraphe pour vérifier quel était le personnage qui avait pris la parole).
Je pense que les recherches réalisées Maggie O'Farrell ont été très intéressantes et elle nous en fait part , il me semble, quand elle nous donne la liste des femmes internées en même temps que Esme et surtout la cause de ces internements : c'est tout simplement révoltant mais il faut savoir que cela a existé ... A ce propos, j'ai essayé de voir si les références bibliographiques étaient disponibles... en vain ... Je vais néanmoins continuer mes investigations.
Les personnages sont très attachants et il y a dans ce livre quelques petites touches d'humour qui sont les bienvenues.
Je vais lire, c'est sûr, d'autres livres de cette auteure qui est réputée pour son analyse psychologique des personnages. Un très bon moment de lecture qui ne laisse pas indifférent. Laissez vous tenter ..

Mandarine - - 52 ans - 12 décembre 2012

Je terminerai sans doute cet après midi la lecture de ce livre. Pour ma part, pas évident, car énormément de mélanges entre le présent et le passé de plusieurs personnages, j'ai même voulu laisser tomber. Mais finalement, une folle envie d'arriver à la fin pour savoir enfin ce que s'est réellement passé pour Esme. Tris...te réalité bien d'actualité : ceux que nous ne comprenons pas nous font peur. Et dans ce cas, une vie entière perdue, car personnalité incomprise ..... A vous de vous y mettre et de donner votre avis sur ce livre !

Evelyne - - 56 ans - 15 septembre 2010

L'unique énoncé de la trame du roman suffit à savoir que l'on ne lâchera pas le livre tant qu'on n'aura pas compris le pourquoi de tout cela, et que bien sûr le pourquoi sera révélé à la toute fin...
C'est une agréable lecture de vacances, mais tout de même pas une révélation en ce qui me concerne.

Lu7 - Amiens - 38 ans - 17 août 2010

Je viens de découvrir une très talentueuse écrivaine irlandaise, Maggie O'Farrell, au style direct et qui dans une succession de phrases courtes et lapidaires, mêle sans transition passé et présent, offrant au lecteur deux personnages-clé qui, tout à la fois, parlent, pensent tout haut, revivent leur passé par bribes et lambeaux, tout en se délivrant de certains des souvenirs douloureux de leur enfance.

Il s'agit de deux soeurs, Kittie et Esme, nées aux Indes dans une famille écossaise de la haute bourgeoisie.

L'auteur nous fait assister à leur prime enfance dans l'atmosphère coloniale d'un tournant de siècle, et puis à leur vie d'adolescentes après que leurs parents aient regagné la mère-patrie écossaise.

Et nous voici soudain projetés 2 générations plus tard, suivant le quotidien d'une nouvelle héroïne, Iris, à la fois petite-fille et petite-nièce des soeurs ci-dessus évoquées.

Iris se trouve moralement contrainte de prendre en charge sa grande-tante Esme, abusivement enfermée depuis plus de 60 ans dans un asile d'aliénés qui doit fermer ses portes ...

Grâce à Iris, Esme jusqu'ici mise à l'écart du monde des vivants va enfin rencontrer sa soeur Kittie, pensionnaire d'une institution Alzheimer ...

Ce passionnant roman dont on peine à se séparer allie la finesse d'analyse avec le récit tout émaillé de révélations et de rebondissements.

Ori - Kraainem - 89 ans - 7 avril 2010

On ne peut s'empêcher de penser à Camille Claudel quand on commence ce roman; une femme enfermée pendant plus de 60 ans pour d'obscures raisons.
Puis au fil des pages, nous allons comprendre à travers les paroles ou les pensées des trois femmes principales de cette histoire comment un tel drame a pu se produire.
Trois personnages attachants et pourtant tellement différents: Esme, la vieille dame ne supportant pas les contraintes des femmes de cette époque, internée mais pas folle du tout, Kittie, sa soeur ainée, atteinte de la maladie d'Alzheimer, qui à travers ses paroles décousues va nous révéler la plus grande partie de leur passé et Iris la petite fille, jeune femme moderne et indépendante, bouleversée par la découverte et la rencontre de cette aïeule dont elle n'avait jamais entendu parler.
Un livre à trois voix magnifique et bouleversant qui distille les informations avec une telle subtilité et finesse qu'on a du mal à le lâcher.

Marvic - Normandie - 66 ans - 10 juin 2009

Troublant, bouleversant et très très bien écrit....

Chat pitre - Linkebeek - 53 ans - 6 janvier 2009