Un jeune homme est passé
de Alain Rémond

critiqué par Tistou, le 31 août 2008
( - 68 ans)


La note:  étoiles
Deuxième épisode
Deuxième épisode de l’autobiographie d’Alain Rémond, entamée avec « Chaque jour est un adieu ». Le précédent traitait de la prime enfance d’Alain rémond avec des apartés émouvants sur la relation filiale, l’amour maternel et celui, plus difficile à percevoir, avec le père.

« Ils ont tous tellement de choses à me dire, à me raconter. Depuis le temps … Tu as été sévère avec ton père, me disent ceux qui l’ont bien connu, qui l’ont aimé. Si tu savais … Oui, si je savais. Ils me regardent. Me répètent : tu lui ressembles. Je les écoute, j’essaie de prendre le temps de tous les écouter, les uns après les autres, et les mots ont du mal à sortir de ma gorge. J’ai manqué mon père. Je ne l’ai pas connu comme eux l’ont connu. Et voici que je me dis, soudain, qu’il devait m’aimer. Oui, mon père a dû m’aimer. Et cette pensée, au milieu d’eux tous, m’emplit d’une grande paix. »

« Un jeune homme est passé » commence avec la fin de l’enfance, de l’adolescence même, d’Alain Rémond. Et ça commence avec du séminaire puisqu’au débouché du bac, c’est vers la prêtrise qu’il se dirige. L’occasion de connaître le Québec, une première année d’études théologiques et philosophiques, une belle aventure pour un jeune breton qui n’avait pas dépassé les marches de sa province. Puis Rome où il enchaîne la suite de ses études. Rome où les choses commencent à bouger à l’Université Grégorienne, l’occasion de fréquenter des étudiants de tous horizons.
Foi, incertitude de la foi, … Alain Rémond balance et se trouve soulagé d’avoir à accomplir son Service National pour deux années de Coopération en Algérie, dans un esprit de rachat de ce qui s’y est déroulé quelques années auparavant.
Le retour à Paris est difficile, le retour à l’esprit étroit de Sainte Croix. La foi s’effrite, les certitudes aussi. Le PSU, le militantisme, et c’est un grave accident de voiture qui fera basculer son destin, lui forçant la main en quelque sorte.
Alain Rémond continue sa « mise à nu » dans un bel esprit humaniste, et missionnaire aussi. Mais missionnaire pour convertir au … Dylanisme ! Où l’on apprend en effet qu’Alain Rémond est fou de Bob Dylan …
Il ne s’agit clairement d’exhibitionnisme. Alain Rémond a eu une trajectoire originale. Il s’est tenu à une éthique et nous en fait profiter.