L'infant de Parme de Élisabeth Badinter

L'infant de Parme de Élisabeth Badinter

Catégorie(s) : Littérature => Biographies, chroniques et correspondances

Critiqué par Alma, le 1 septembre 2008 (Inscrite le 22 novembre 2006, - ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 6 étoiles (basée sur 4 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (43 207ème position).
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De l'éducation d'un prince à l'époque des Lumières

Dans un court et sobre récit solidement documenté, Elisabeth Badinter retrace la vie de Ferdinand de Parme, petit fils de Louis XV et du roi d’Espagne Philippe V, qui reçut l’éducation des philosophes français des Lumières « des hommes parmi les plus brillants de leur génération », parmi lesquels Condillac, éducation voulue par sa mère, basée sur l’exercice de la raison et le contact avec les sciences, dans le but de faire de lui un « prince éclairé »

Cette éducation rigoureuse échoua, l’infant devenant « le Prince des bigots », succombant à la superstition, rétablissant l’inquisition et accordant aux confréries religieuses un maximum de droits .

Cette biographie historique propose en même temps une réflexion intéressante sur les rapports maître/élève, sur le pouvoir de l’éducation et ses limites face à une nature rebelle qui recoupe les 2 questions actuelles : nature et culture , inné et acquis

Sans toutefois prendre parti quant à la responsabilité de l’ échec de l’éducation de l’infant , Elisabeth Badinter conclut ainsi son étude : « N’apportait-il pas un démenti éclatant à la philosophie des Lumières selon laquelle les progrès de la connaissance devaient faire reculer superstition et préjugés »

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Pompeux

1 étoiles

Critique de Alicia13 (martigues, Inscrite le 6 février 2010, 40 ans) - 27 avril 2010

Oui ok c'est de l'histoire mais qu'est ce que c'est lourd, maladroit et pompeux !! Oh ce secours !!!

Un prince bigot et jouisseur

8 étoiles

Critique de Aliénor (, Inscrite le 14 avril 2005, 56 ans) - 2 janvier 2009

Fils de Philippe de Parme et de Louise Elisabeth (elle-même fille de Louis XV), le petit Ferdinand a été l’objet de toutes les attentions, en particulier à partir de l’âge de six ans. A partir de ce moment-là en effet (en 1757), les meilleurs philosophes français vont être nommés pour l’instruire. Ses parents étant souvent absents, l’enfant va alors être élevé par des personnes convaincues que l’éducation fait l’homme, et qui ont envie d’expérimenter sur lui cette théorie. Toute l’Europe des Lumières a donc les yeux braqués sur le petit Ferdinand, qui est porteur des plus grandes espérances.
Mais le garçon, d’abord dépeint comme très travailleur et docile, montre aussi un goût très prononcé pour la religion, ce qui est incompatible avec l’éducation voulue pour lui, au grand dam se ses instructeurs qui n’hésitent pas à avoir recours aux châtiments corporels pour le punir. Cela avec l’assentiment des parents de Ferdinand, puisque tel est l’usage à l’époque. Les années passant, le garçon déçoit peu à peu tous ceux qui plaçaient tant d’espoir en lui. Devenu homme et infant à son tour, il est surnommé « le prince des bigots ». Il finit par entrer en conflit avec les hommes qui l’ont vu grandir, et dont certains dirigent à ses côtés. Les philosophes des Lumières ne peuvent que constater cet échec, mais qui en est responsable ? Certains affirment que les maîtres ont été trop sévères avec l’enfant, alors que pour d’autres, l’éducation était bonne mais la nature de l’élève était mauvaise.
Elisabeth Badinter ne tranche pas la question dans ce petit livre très intéressant. Elle se contente de nous brosser le portrait objectif de ce personnage historique méconnu, à la fois bigot et jouisseur, dans un ouvrage très accessible qui se lit comme un roman. Bref, j’ai beaucoup aimé.

Ferdinand un prince hésitant

8 étoiles

Critique de Monito (, Inscrit le 22 juin 2004, 52 ans) - 28 décembre 2008

Cette histoire rapide mais assez complète de Ferdinand de Bourbon-Parme, petit-fils de Louis XV et de Philippe V d’Espagne est d’abord le fruit de l’intérêt que je porte personnellement à cette ville italienne de Parme où je trouve grand plaisir à séjourner, tant elle brille d’Histoire, d’Arts, d’Architecture, de Culture et de Gastronomie.
Ferdinand règne donc sur le petit duché de Parme, tiraillé qu’il est entre une éducation française inspirée des Lumières et un tropisme naturel vers la bigoterie…
Ni complètement l’un, ni parfaitement l’autre, Ferdinand aura surtout été un souverain médiocre…comme trop de ceux à qui le pouvoir ne fut donné que par leur seule naissance.
Ce livre attire l’attention par le combat qui pouvait se mener alors entre les tentations éducatives des uns et des autres qui posent déjà l’éducation comme sujet majeur de l’avenir et du développement des peuples, sujet o combien d’actualité lorsqu’on voit les attaques dont il fait l’objet dans notre pays.

Cet abrégé d’histoire parmesane d’Elisabeth Badinter a aussi le mérite de faire exister des grands souverains de l’époque et notamment Marie-Thérèse ou même Louis XV qui nous rappellent une Europe disparue.

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