Chinoiseries
de Helen McCloy

critiqué par Tistou, le 15 septembre 2008
( - 68 ans)


La note:  étoiles
A Pékin, à l’orée du XXème siècle.
Il s’agit d’un court roman, d’une nouvelle ( ?), d’HelenMcCloy, qui prend place dans le Pékin fin XIX ème. Un Pékin largement fermé aux étrangers, aux barbares (les européens) où seuls les diplomates ont (petit) droit de cité.
Helen McCloy excelle dans une évocation et une reconstitution de ce monde totalement étranger à nos moeurs, à nos conceptions. Et tout ceci dans le cadre d’un drame… byzantin ( ?), non ! chinois. D’ailleurs c’est « Chinoiseries ». C’est ainsi que c’est intitulé !
Nouvel An à Pékin. Les diplomates représentés à Pékin (russes, japonais, américains, français, anglais) se regroupent à la Légation russe avant de se rendre à un bal organisé par la Légation japonaise. Au cours du cocktail qui s’impovise au sein du petit groupe vivant en vase clos, le ministre russe révèle qu’il est devenu propriètaire d’une oeuvre, peinte sur rouleau de soie, inestimable, de l’artiste chinois Wang Weï. La présentation de ce chef d’oeuvre à ses invités diplomates jette comme un froid puisqu’il s’avère que l’oeuvre est autenthique, qu’elle fait partie d’un ensemble de quatre tableaux consacrés au thème de l’eau et que cet ensemble est réputé appartenir à la famille de l’Empereur Chinois.
L’affaire parait sulfureuse d’autant que le ministre russe est connu pour avoir deux passions ; l’art pictural chinois et les femmes, notamment la sienne, infiniment plus jeune que lui et surtout belle, la très belle Olga Kirinovna, dont tous les hommes présents semblent peu ou prou sous la séduction..
La petite troupe se met en route la nuit bien tombée en ordre dispersé pour le bal de la Légation japonaise et disparait alors la belle Olga, partie seule avec un équipage chinois dans l’obscurité des rues pékinoises (fin XIXème, ça semble encore bien moyen-âgeux, les JO ne sont pas encore d’actualité !).
Recherches, conjectures, méandres du raisonnement oriental (même le billard à 3 bandes est dépassé pour le coup !), Helen McCloy nous emmène progressivement vers un final impensable, d’une manière raffinée et poétique. C’est personnellement la 3ème fois que j’écoute ce roman-cassette (ça semble difficile de le trouver en support écrit) et j’y trouve toujours le même enchantement, aussi bien dans la vision qu’elle nous donne du Pékin impérial, que des considérations sur l’art pictural chinois via l’oeuvre de Wang Weï ou enfin de l’agencement de l’intrigue. Court mais parfait.