Sur la plage de Chesil de Ian McEwan
( On Chesil Beach)
Catégorie(s) : Littérature => Anglophone
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Il suffirait de presque rien
Ils ont à peine plus de vingt ans et viennent de se marier. Tout s’est bien passé et les voilà dans un hôtel du Dorset pour leur lune de miel et leur première nuit. Dès les premières pages de ce livre exceptionnel on sent pourtant un malaise latent que Ian McEwan, avec une grande maestria, va instiller dans notre lecture. Nous sommes en 1962, « l’époque où le fait d’être jeune représentait un handicap social, une preuve d’insignifiance…dont le mariage était le premier remède ». Florence est issue d’une famille très aisée, c’est une violoniste douée, passionnée par son art. Edward vient d’une famille perturbée et d’un milieu beaucoup plus modeste, il termine des études d’histoire mais rejoindra ensuite l’entreprise de son beau-père, « trop naïf pour s’étonner d’y être accueilli à bras ouverts ». Ils sont évidemment vierges, « prisonniers de leur époque » et de leur éducation. Ils s’aiment bien sûr et pourtant… Il a peur ce soir d’être ridicule, sans expérience, peur aussi tout à la fois de son « impatience animale » et d’être déçu mais il n’en dira rien. Elle est habitée par une « terreur viscérale, par un dégoût incoercible » à la pensée d’une « étreinte » mais elle ne peut en parler. De ce silence absurde va naître une violence révélatrice. Mais avant d’en arriver là, Ian McEwan va alterner souvenirs et réalités présentes, tendresse et frustrations, descriptions bucoliques et angoisses lancinantes, scènes de genre et réflexions personnelles.
Ils font semblant de dîner « murés dans leurs angoisses respectives », « moins heureux qu’ils ne se le répétaient ». « C’était leur nuit de noces et ils n’avaient rien à se dire ». L’auteur sait admirablement rendre cette atmosphère pesante où tout prend une importance considérable tant c’est un moyen d’échapper au malaise et d’y trouver un dérivatif. Le passage qui relate comment Florence et Edward écoutent le journal parlé de la BBC est absolument remarquable de justesse psychologique et de sensibilité.
Elle joue la montre, il est empoté ; elle lui dit sa peur mais ni son dégoût ni sa honte, lui craint de perdre son sang-froid dans ce jeu dangereux, mélange « d’excitation, d’ignorance et d’indécision ». Le reste est affaire de refoulement, de blocage et de pulsions, de non-dits, d’hystérie et de névrose, d’incompréhension et de paroles enfin qui, au moment où elles sont dites, ne sont plus que « l’autopsie d’une insulte ».
Ce roman est vraiment magnifique et les vingt cinq dernières pages sont tout simplement admirables tant dans leur facture que dans l’analyse psychologique car tout est encore possible. « Il suffirait de presque rien » pour reprendre le titre d’une chanson de Serge Reggiani. Admirables de justesse aussi parce que McEwan rappelle que la libération sexuelle qui suivit ne fut pas le bonheur automatique auquel beaucoup crurent. Admirables enfin par ce simple constat : « Voila comment on peut radicalement changer le cours d’une vie : en ne faisant rien », constat qui pourrait bien être la philosophie de ce roman court mais dense.
Un style classique et brillant sans être ostentatoire, aucun sentimentalisme mais beaucoup de sensibilité, une gravité de ton, un récit extrêmement fluide, glissant du présent au passé avec le charme du souvenir ou le malaise de l’immédiat, une chronique d’une époque révolue, la description de sentiments que l’évolution des mœurs n’a pas autant changés qu’on le croit, tout cela fait de « Sur la plage de Chesil » un des premiers classiques du vingt et unième siècle.
Les éditions
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Sur la plage de Chesil [Texte imprimé], roman Ian McEwan traduit de l'anglais par France Camus-Pichon
de McEwan, Ian Camus-Pichon, France (Traducteur)
Gallimard / Du monde entier (Paris)
ISBN : 9782714445063 ; 17,15 € ; 11/09/2008 ; 160 p. ; Broché -
On Chesil Beach
de McEwan, Ian
Vintage
ISBN : 9780099520825 ; 0,59 € ; 03/01/2008 ; 166 p. ; Paperback -
Sur la plage de Chesil [Texte imprimé] Ian McEwan traduit de l'anglais par France Camus-Pichon
de McEwan, Ian Camus-Pichon, France (Traducteur)
Gallimard / Collection Folio
ISBN : 9782070402533 ; 7,50 € ; 21/01/2010 ; 192 p. ; Broché
Les livres liés
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Les critiques éclairs (23)
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Superficiel et clichés
Critique de Falgo (Lentilly, Inscrit le 30 mai 2008, 85 ans) - 3 septembre 2018
un livre qui ne laisse pas indifférent
Critique de Marthe (, Inscrite le 19 novembre 2010, 54 ans) - 20 septembre 2014
Quand le mariage n’est pas consommé …
Critique de Ori (Kraainem, Inscrit le 27 décembre 2004, 89 ans) - 28 août 2013
L’extrait suivant est digne d’être rapporté : « Assis près de Florence, la main sous sa robe, il lui caressait la cuisse depuis plus d’une minute et demie. De douloureux, son désir devenait intolérable, et il redoutait cette impatience animale, les paroles ou les gestes de colère qu’elle pouvait entrainer, mettant ainsi un terme à la soirée. Il avait beau aimer Florence, il aurait voulu la secouer pour la réveiller, la gifler pour la libérer de cette raideur de violoniste devant son pupitre, de ces convenances qui prévalaient dans les quartiers résidentiels du nord d’Oxford, et lui montrer combien c’était simple : une sensualité et une liberté sans limites étaient là, à leur portée, avec la bénédiction du pasteur en prime (…), une liberté coquine de membres dénudés, qui se dressait dans son imaginaire telle une vaste cathédrale aérienne, peut-être en ruine, sans toit, aux voûtes à ciel ouvert, où ils s’élèveraient en apesanteur étroitement enlacés, jouiraient l’un de l’autre et se noieraient, haletants, dans les vagues d’une extase insouciante. Oui, c’était tellement simple ! Pourquoi n’étaient-ils pas là-haut à cet instant précis, au lieu de rester assis sur ce lit, à refouler toutes ces choses dont ils ne savaient comment parler ou qu’ils n’osaient pas faire ? Qu’est-ce qui les arrêtait donc ? Leur personnalité et leur passé, leur ignorance et leur peur, leur timidité, leur pruderie, leur manque d’aisance, d’expérience ou de naturel, vestiges des interdits religieux, leur anglicité, leur classe sociale, et même le poids de l’Histoire. Trois fois rien. Il retira sa main »
Sans omettre ces quelques considérations en guise de quasi-conclusion : « Avec de l’amour et de la patience, - si seulement il avait pu avoir les deux en même temps -, sans doute auraient-ils surmonté cette épreuve ensemble ».
Après ‘Samedi’ et ‘Amsterdam’, je continue d’apprécier avec le même bonheur le très talentueux Ian McEwan. qui traduit toujours les situations difficiles de ses personnages avec humour, subtilité et sensibilité.
La nuit de noces
Critique de Jaafar Romanista (Rabat, Inscrit le 3 février 2013, 36 ans) - 12 juin 2013
Le livre est bien écrit, émouvant dans quelques passages, mais j'ai trouvé un petit peu les parties qui racontent les origines, l'enfance et la rencontre de Andrew et Florence (les flashbacks) longues et ennuyeuses, Tandis que la partie de l'hôtel et l'intimité du couple est très intéressante et méritait d'être plus développée.
La fin elle est très réussie .
A quelques mots près...
Critique de Marvic (Normandie, Inscrite le 23 novembre 2008, 66 ans) - 15 avril 2011
Je ne reviens pas sur cette nuit de noces mais ce petit livre, sans s'appesantir, illustre d'une façon tellement sensible ce que quelques mots dits ou le fait d'en retenir d'autres, peut bouleverser des vies humaines.
Et ces deux trop jeunes mariés ne savent pas que la vie ne donne pas toujours de seconde chance et qu'il ne faut jamais retenir des mots d'amour.
Les cinq dernières pages ne l'expliquent que trop bien.
Ian Mc Ewan a fait de ce drôle de sujet, une réflexion touchante sur la difficulté de communiquer ou de se confier.
Tristement beau
Critique de Fa (La Louvière, Inscrit le 9 décembre 2004, 49 ans) - 6 décembre 2010
Il y a beaucoup plus que cela dans cet ouvrage.
On y trouve tout d'abord une brillante illustration sur la thématique des difficultés rencontrées par deux êtres pour communiquer, c'est à dire pour sortir de ses propres repères et valeurs pour mieux appréhender l'autre, ses peurs, ses désirs, On y retrouve aussi la réflexion déjà rencontrée chez cet auteur de ces brefs instants qui font basculer une vie, loin de tout choix rationnel, et sur le fait que, souvent, nous ne savons assumer notre liberté quitte à en payer le prix fort.
Evidemment, c'est gris, lent, triste, mais aussi incroyablement beau et émouvant sans sombrer dans le mièvre.
Démesuré
Critique de Elya (Savoie, Inscrite le 22 février 2009, 34 ans) - 22 août 2010
Comme Lu7, je n'ai ressenti aucune empathie pour le personnage de Florence, même en essayant de me replacer dans le contexte des années 60, où le sexe était beaucoup plus tabou qu'aujourd'hui. Compte tenu du rôle d'intellectuel que lui attribue McEwan, en mettant en avant son talent musical et son QI de plus de 150, on se serait attendu à des réactions moins démesurées. Les réactions d'Edward, et plus généralement l'ensemble de son parcours, m'ont plus charmée.
J'aurais passé un court et agréable moment si on avait remplacé le personnage de Florence par quelqu'un de plus crédible. Mais ce ne fut pas si désagréable que ça, tout de même, on se laisse vite prendre dans le flot d'émotions que ressentent ces deux époux.
Ah bon ?
Critique de Lu7 (Amiens, Inscrite le 29 janvier 2010, 38 ans) - 17 août 2010
Non mais sans blague, c'était vraiment comme ça à l'aube des années 70 ?
Les gens ne savaient donc pas communiquer ? Les tabous étaient-ils si énormes dans l'intimité des jeunes couples, même parmi les plus instruits ?
Si c'est le cas, je suis littéralement scotchée devant tant de non-dits, de pudeur mal placée, d'ignorance et d'égoïsme.
Dans tous les cas, la chute du roman ne m'a pas plu: trop brève, trop légère alors qu'elle pourrait être délicieusement triste et amère. J'ai fini le livre en me disant que décidément, ces deux personnages étaient drôlement stupides. et surtout pas attachants.
en un instant....
Critique de Pat (PARIS, Inscrit le 21 mars 2010, 60 ans) - 24 avril 2010
Et si....
Critique de Lolita (Bormes les mimosas, Inscrite le 11 décembre 2001, 38 ans) - 24 février 2010
Un roman où l'on retrouve l'un des thèmes chers à McEwan (la sexualité) qui consacre avant tout la problématique du : "et si"... Et s'il l'avait rattrapé lorsqu'elle s'est enfuie ? Et si elle avait fait le premier pas ? Et s'il avait accepté sa proposition ?
Criant de vérité et de sensibilité, l'auteur met en avant la relation d'un homme et d'une femme, pris dans un engrenage, dans lequel aucune issue n'est possible ou surtout envisageable pour eux, au pied du mur, incapables de trouver la meilleure posture à adopter ; en un dixième de seconde, cette petite particule de temps, va bouleverser le cours de toute leur existence et les faire basculer dans l'irréversibilité.
Pour ma part, un roman que j'ai beaucoup apprécié pour sa justesse d'écriture.
Vies gâchées
Critique de Maria-rosa (Liège, Inscrite le 18 mai 2004, 69 ans) - 19 octobre 2009
Et pourtant. Edward et Florence s'aiment, il n'y a pas de doute là-dessus, mais s'aiment "intellectuellement" ou "spirituellement", c'est comme on veut, ça ne fait pas un couple. Le virage qui dans le contexte de leur histoire doit avoir lieu ne peut et n'aura jamais lieu. Un tout petit peu de chaleur de la part de Florence, un rien de patience de la part de Edward et tout était encore possible, peut-être… Il suffit toujours de ce presque rien pour que les masques tombent et rendent un avenir possible.
En quelques phrases, Ian McEwan brosse le portrait des deux protagonistes, leur enfance et leur adolescence. Florence est une belle au bois dormant perdue dans sa forêt musicale, rigoureuse, exigeante, si sûre d'elle, Edward un garçon mal dégrossi, pas prince charmant (mais faut-il l'être ?) et plutôt crapaud, comme beaucoup de garçons de son âge.
Ce genre d'échec cuisant, bien que sûrement plus caractéristique des années dont McEwan parle dans son livre ne doit pas être très rare de nos jours non plus malgré ce qui a été dit et redit sur la libération sexuelle qui n'est jamais au fond qu'une libération toute privée.
Bon mais trop court !
Critique de NQuint (Charbonnieres les Bains, Inscrit le 8 septembre 2009, 52 ans) - 8 septembre 2009
Bon ceci dit, c'est du McEwan donc l'homme qui sait si bien décrire l'esprit So British qu'il soit moderne (Samedi) ou plus ancien (Expiation), son élégance, ses codes mais aussi la pesanteur de ses règles sociales. C'est aussi lui qui sait décortiquer un moment fugace avec une précision d'entomologiste pour l'étirer sur 50 pages sans que jamais ne règne l'ennui.
On retrouve tout cela dans ce court roman : l'Angleterre coincée de la pré-révolution sexuelle, une nuit de noces éparpillée sur 150 pages, les sentiments creusés au plus profond, l'instant analysé de façon fouillée, le caractère des personnages détaillé. C'est surtout un roman sur l'incommunicabilité : celle soumise aux carcans d'une époque, à la frigidité d'une part et l'éjaculation précoce de l'autre (oui quand même), à la différence de classe, les centres d'intérêts différents, bref deux êtres unis par l'amour mais que tout oppose et qui vont bien vite se désunir. Même si l'histoire aurait pu se jouer autrement, il aurait suffi de si peu.
Toujours un plaisir de retrouver McEwan, vivement un roman qui tienne plus au corps.
Sur une plage, le lecteur abandonné
Critique de Madame du B. (, Inscrit le 24 août 2009, 39 ans) - 24 août 2009
On n'est cependant jamais pris en traître, car il faut bien le reconnaître l'auteur est un homme honnête. Dès les premières pages, en effet, on sait que l'agonie sera longue, un taureau ne se laisse pas mettre à mort aussi facilement. C'est ainsi qu'à l'aide d'une douzaine d'épithètes par phrase, nous est servie une histoire arrogante de banalité.
Il est touchant d'observer avec quelle sincérité naïve l'auteur espère nous emporter à une époque si proche et pourtant si différente. Mais je suis un voyageur prudent et je rechigne un peu à me laisser guider par un type qui ne semble pas connaître l'existence de la boussole. Il n'est pas rare qu'on sente l'auteur lui-même un peu perdu dans son propos. La juxtaposition à outrance des adjectifs n'est jamais un bien. Ce livre en est l'illustration, véritable manne de non sens pédants et/ou satisfaits.
L'ensemble est donc relativement mal ficelé, les situations nous sont offertes avec des perches qui manquent de nous assommer tant elles sont lourdes. Le tout desservi par des personnages dégrossis au couteau-suisse.
A commencer par le jeune marié, tantôt décrit en historien érudit, héros de chansons de geste. On retrouve le pauvre homme deux pages plus tard dans la peau d'un ancien garçon de ferme bourru et bagarreur, se mourant d'un amour mièvre et téléphoné pour la riche héritière du village voisin.
Cette dernière n'est pas en reste, car oscille comme attendu entre la catin auto-suggérée à qui un simple poil pubien provoque l'orgasme et la bigote.
Ah subtile dualité des êtres quand tu nous tiens !
L'héroïne porte sur le sommet du crâne un gyrophare des plus seyants, car discret comme seul un phare breton sait l'être, que l'auteur ne saura dépeindre autrement tout au long du livre (il ne nous épargne d'ailleurs aucune de ses tentatives) qu'à l'aide d'épais sous-entendus.
Le dénouement ne fait pas défaut à ce qui vient d'être dit, loin s'en faut, c'est très certainement la partie du livre la plus prévisible.
Remarque sur ce commentaire
une histoire triste
Critique de Clara33 (, Inscrite le 29 septembre 2008, 77 ans) - 5 mai 2009
Sans aucune expérience, ils ont chacun une responsabilité dans ce fiasco.
Edward, le mari, a peur du ridicule et bien du mal à maitriser son impatience: "il doit contenir une tempête intérieure".
Florence, la jeune mariée, est terrorisée, dégoûtée par le contact physique, ne serait-ce qu'un baiser; elle intellectualise l'étreinte conjugale et ne peut se laisser aller: "elle n'était pas un agneau, pour se laisser sans résistance trancher la gorge ou pénétrer".
Ils s'aiment mais se comprennent-ils? Que signifie aimer lorsqu'il manque la confiance et le dialogue. Et c'est bien là, le fond du problème, Florence et Edward, prisonniers de leur peurs et de leur inexpérience sont incapables de communiquer. Par peur du ridicule, par orgueil aussi, ils se taisent.
Ian Mc Ewan analyse avec finesse les sentiments des jeunes mariés qui ne connaissent de la sexualité que de vagues "on dit", la libération des moeurs n'a pas atteint l'Angleterre des années soixante où le mariage était la première étape pour des jeunes vers l'indépendance.
Le huis clos de cette nuit de noces pourrait être étouffant mais des flash back bien rythmés allègent le récit au moment opportun et affinent les portraits. C'est une histoire navrante, écrite délicatement, sans pathos. C'est un livre que l'on n'oublie pas, un très bon roman.
Jolie découverte
Critique de Gabri (, Inscrite le 28 juillet 2006, 38 ans) - 3 mars 2009
Pas été touchée
Critique de Saint-Germain-des-Prés (Liernu, Inscrite le 1 avril 2001, 56 ans) - 24 février 2009
Donc, oui, sujet intéressant. Pourtant, je n’ai pas marché une seule seconde dans ce huis-clos dont j’ai trouvé, en outre, la fin d’une platitude décevante. On allait droit vers le beau grand drame, fort, intense et sublime mais McEwan a préféré un dénouement mou, banal et convenu. Dommage…
Marée basse
Critique de El grillo (val d'oise, Inscrit le 4 mai 2008, 51 ans) - 6 février 2009
Rien de tout cela pour ma part. Pas mal d'ennui. Même si l'écriture est belle, elle ne suffit pas à rendre le récit, oscillant entre nuit de noces et historique du couple (son parcours, sa genèse, sa situation d'avant mariage), intéressant.
Jamais imbibé, toujours à l'écart de ce qui heurte Edward et Florence, de leurs différences et leurs préoccupations.
Au final, c'est banal et ça ne me touche pas. C'est juste un roman qui ne prend pas, pas fait pour moi.
Ajouter à ça la réaction finale de l'un des protagonistes, très peu crédible compte tenu de ce que l'on sait déjà.
Une déception, assurément.
Un grand amour, des vies gâchées par un manque d'expérience
Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 3 janvier 2009
Une époque révolue ? Pas tellement quand nous écoutons Busch prêcher l'abstinence avant le mariage comme moyen de contraception ou l'église qui ne veut pas entendre parler du préservatif...
J'ai beaucoup aimé ce livre qui est écrit tout en finesse. Bien sûr nous connaissons le problème dès le départ par la quatrième de couverture. Mais cela ne dérange en rien ! Comme dans "Chronique d'une mort annoncée" de Garcia Marquès. Tout réside dans la façon de le raconter et l'auteur y réussit à merveille.
Malheureusement je crains qu'il existera encore un très grand nombre de couples qui passeront au travers de leur vie sexuelle suite à de très mauvais débuts.
Ici ils n'iront même pas jusque là. Mais Florence est également frappée d'un problème psychologique. Elle n'est pas seulement inquiète de ce qui va lui arriver, elle en est carrément dégoûtée ! Et le père en est bien conscient puisqu'il prendra tout en charge pour l'annulation.
Je ne jette pas la pierre à Florence, je la plains.
Edward aurait-il dû accepter la proposition de Florence sur la plage ? Pour deux être amoureux comme ils le sont elle semble impensable ! Par contre, à voir leurs vies à tous les deux par la suite nous pouvons en douter. Le tout reste quand même de savoir si une telle proposition est viable !...
Un très bon livre !
La fin de l’innocence
Critique de Aaro-Benjamin G. (Montréal, Inscrit le 11 décembre 2003, 55 ans) - 9 décembre 2008
McEwan est indéniablement un grand de la littérature contemporaine britannique et il manie ici sa merveilleuse plume avec une maîtrise admirable pour évoquer le malaise, l’anxiété, et l’affection. Malgré le nombre peu élevé de pages, il y’a là une densité époustouflante. Un magnifique roman d’une sensibilité remarquable.
(British Book Awards – Livre de l’année)
l'angoisse de la première fois
Critique de Dudule (Orléans, Inscrite le 11 mars 2005, - ans) - 11 novembre 2008
Lui est historien, elle, une jeune violoniste, ils se connaissent depuis plus d’un an, vierges tous les deux, nous sommes début des années 1960 dans l’Angleterre pudibonde. Le roman s’entremêle de flash back sur l’enfance de nos deux amoureux.
Pendant le repas nos deux protagonistes sont peu loquaces, on sent la tension monter progressivement, ils mangent mais ne pensent réellement qu’au moment où il va falloir consommer leur mariage. Pour lui, c’est le grand jour, pour elle c’est un dégoût inavoué, « la chose sexuelle », mais il va falloir abandonner sa pudeur et ses craintes, se parler et mettre son âme à nu. Vont-ils y arriver ?
L’auteur nous donne à réfléchir sur l’éducation encore très stricte et bourgeoise de cette époque, la sexualité était tabou, la seule finalité pour y goûter restait le mariage. C’est aussi toutes les angoisses des premières fois. Le manque de communication.
Un bon roman sur les sentiments, l’amour, la violence, les mœurs, l’évolution de notre société. De la poésie aussi dans les descriptions. A consommer sans modération.
Un immense coup de coeur
Critique de Saule (Bruxelles, Inscrit le 13 avril 2001, 59 ans) - 2 novembre 2008
Un jeune couple d'anglais, juste marié, est en train de diner en tête à tête dans une suite d'hôtel, avant leur nuit de noce. L'ambiance est contrainte, de par la présence des serveurs, mais surtout à cause de la peur liée à l'acte sexuel qui approche inéluctablement. Il s'agit d'une crainte de l'échec chez le jeune homme ("venir trop vite") et d'un dégout plus profond chez la jeune fille, un dégout pour l'acte sexuel qu'elle avait jusqu'à présent tenu en échec en le niant mais qui planait comme une ombre sur son bonheur depuis le début et qu'elle doit finalement affronter.
Ce livre est un huis-clos étonnant, vraiment une merveille de sensibilité et de finesse psychologique. L'auteur va nous amener pas à pas vers le moment fatidique, tout en entrecoupant cette fameuse nuit de flashback dans l'histoire du couple. C'est un livre court d'une grande intensité dramatique.
Homme femme un possible impossible
Critique de Printemps (, Inscrite le 30 avril 2005, 66 ans) - 28 septembre 2008
Une vision bien noire de la jeunesse enfermée dans les attentes de la société. Reste à savoir si la libération qui a suivi a vraiment ouvert les esprits ... et permit une rencontre autre.
une merveille de douceur et de gravité
Critique de Emma31 (, Inscrite le 21 mai 2007, 44 ans) - 18 septembre 2008
Quelques heures dans la vie d'un jeune couple dont histoire d'amour va trop vite voler en éclat.
Un mélange de douceur et de gravité. L'écriture est extrêmement fluide, élégante et moderne...on s'immisce tour à tour dans l'esprit de chacun des personnages, des indices nous sont livrés pour comprendre leur histoire d'amour et son issue...
L'histoire apparement banale est en fait d'une grande profondeur...parfois émouvante, parfois légère, puis crue et même dérangeante...un subtil mélange inédit pour ma part...
Une merveille...
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