Absence(S)
de Barbe Perrin

critiqué par Kho, le 24 septembre 2008
(Bruxelles - - ans)


La note:  étoiles
A lire, absolument
Dans Secret(s), Barbe Perrin nous emmenait dans les méandres fulgurants d’une quête aux origines de soi, jouant sur la densité des non-dits et le fardeau des secrets révélés. Dans Absence(s), son deuxième roman, elle nous emmène à bord du Transsibérien. Dans les steppes et les montagnes d’Asie Centrale, où une femme mène la danse. Seule parmi les hommes. Pour un voyage à travers la steppe ou à travers sa propre âme ? Tandis que défilent les paysages et les rencontres, des absences surgissent, qui s’emboîtent et se déboîtent comme autant de matriochkas malicieuses. Absence d’un être disparu, absence d’humanité, absence de soi, absence de morceaux de soi… absences, donc, et quête tout à la fois, quête de la liberté dans la féminité, dans ce qu’elle est, et ce qu’elle n’est pas. En cherchant dans les clichés et les carcans qui l’entravent. Car qu’est-ce que la féminité ? Pour y répondre, ou ne pas y répondre, Barbe Perrin a le trait juste et nous conte son histoire avec la sobriété d’un calligraphe japonais. L’action semble bridée ? Ce n’est qu’un trompe-l’oeil, l’œil du cyclone. Car rien n’est prévisible. Tandis qu’un tourbillon d’impressions, d’idées et de réflexions nous submerge, voilà que se déchaîne l’ouragan de la révolte. Sans retenue. Nue. Sur un fond de paysages immuables, elle manie la plume comme une rapière. Sa botte secrète ? Porter l’estocade quand le lecteur baisse la garde. Une fine lame. Mais aussi, une lame de fond. Un stylo qui touche, un style qui pique, un stylet qui fait mouche.