Le château d'encre
de Serge Brussolo

critiqué par ArzaK, le 25 septembre 2008
( - 46 ans)


La note:  étoiles
Métaphysique de l'absurde
Attention, chef d’œuvre ! Le château d’encre est peut-être à la fois une des œuvres les plus méconnues de Brussolo mais également, délicieux paradoxe pour un écrivain populaire, une des ses plus belles ! D’entrée de jeu on sait que l'on est dans la veine poétique et fabulatrice du « Syndrome du scaphandrier » ou de « Mange-monde », avec un zeste de « Ma vie chez les morts » pour l’admirable description des rapports complexes entre une mère et son fils. C’est un récit avant tout amusant, tant il ressemble à une accumulation d’idées absurdes s’appelant les unes les autres, mais aussi extrêmement émouvant dans la description de la vie quotidienne de cette famille pas comme les autres, dans l’évocation du temps qui passe et de la perte de l’innocence de l’enfance. Le château d’encre est un livre de rage aussi tant la violence interne du personnage principal est grande, un livre de désespoir tant sa situation, son rapport au monde, semble le vouer à une damnation irrémédiable. On referme le livre troublé, sentant qu’on vient d’achever un livre rare, fragile, qui nous a fait toucher du bout des doigts une bien étrange métaphysique de l’absurde.