Le Conseil d'Etat au Palais-Royal de Marc Sanson
Catégorie(s) : Arts, loisir, vie pratique => Arts (peinture, sculpture, etc...)
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Rien que pour vos yeux
Le Palais-Royal est un bijou du patrimoine français, qui fut la résidence de Richelieu et des ducs d'Orléans. Le Conseil d'Etat, conseiller du gouvernement et juge administratif suprême, en occupe la partie centrale, dont l'entrée principale donne sur la place du Palais-Royal et la Rue Saint-Honoré.
Hors les journées du patrimoine, il est rare de pouvoir visiter cet édifice remodelé dans la fin du XVIIIème et au XIXème siècle. Si vous appréciez le marbre, les fresques des années 1920 de type art pompier, les escaliers vertigineux en fer poli et cuivre, vous serez comblés, et aurez l'impression de découvrir la maison de Dieu. Il est dommage que, aux journées du patrimoine, l'escalier d'honneur ne puisse pas être emprunté, si bien qu'on ne peut le voir que pour assister à une audience, ce qui ne relève pas d'une attraction qui va de soi.
Ce livre est d'autant plus précieux qu'il présente des lieux d'autant plus sublimes qu'il est rare de les voir. Aussi permet-il de restituer, à distance et par procuration, un édifice aux citoyens, et le feuilleter me procure un assez grand plaisir. Il commence par un historique fort clair du bâtiment depuis Anne d'Autriche.
Les éditions
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Le Conseil d'État au Palais-Royal [Texte imprimé], architecture, décors intérieurs Marc Sanson
de Sanson, Marc
Éd. du Patrimoine
ISBN : 9782858229000 ; 51,99 € ; 14/09/2006 ; 169 p. ; Broché
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Du palais Cardinal au Conseil d'Etat...
Critique de Patman (Paris, Inscrit le 5 septembre 2001, 62 ans) - 24 février 2012
En 1643, Anne d’Autriche devenue régente s’installe au palais avec ses deux fils, le futur Louis XIV (5 ans) et Philippe d’Orléans (3 ans). Il devient alors « Palais-Royal ».
Par la suite, le cardinal Mazarin acquiert l’hôtel Tubeuf (bibliothèque nationale) qui lui permet d’être auprès de la famille royale en n’ayant qu’à traverser le jardin du palais. En janvier 1650 éclate la Fronde et la famille royale s’enfuit au château de Saint Germain en Laye. Après une accalmie, retour au Palais-Royal, mais une nouvelle émeute se déclencha à la suite de rumeurs sur le départ de la famille royale, et dans la nuit du 9 au 10 février 1651, l’invasion du palais ne cessa que lorsque les personnes présentes purent voir le roi, alors âgé de 12 ans, qui dormait paisiblement dans son lit. A la suite de cet incident, la famille royale abandonna le Palais Royal pour le Louvre, qui était quant à lui pourvu de fossés et mieux protégé. A partir de 1652, le palais abritera successivement Henriette de France (reine d’Angleterre en exil), sa fille Henriette d’Angleterre, puis le Duc d’Orléans (Monsieur frère du Roy) et son épouse la redoutable princesse Palatine (je vous recommande ses savoureuses correspondances !) en obtienne l’apanage en 1692. Monsieur, puis son fils, devenu duc d’Orléans en 1701, y organisèrent de nombreuses festivités et y firent de coûteux aménagements. Philippe II d’Orléans, devenu Régent à la mort de Louis XIV en 1715, occupe toujours le Palais où sont organisés des soupers libertins. (C’était le bon temps !!!!)
Richelieu avait fait construire dans l’aile sud-est une salle de spectacles, car il avait un goût prononcé pour le théâtre. Louis XIV décida en 1660 que celle-ci, jusqu’alors privée, serait ouverte au public. Une entrée fut donc aménagée dans l’actuelle rue de Valois. Molière, directeur de la troupe du roi, s’établit au Palais-Royal où il joua presque toutes ses pièces. C’est dans ce théâtre qu’il fut saisi par le malaise qui devait lui être fatal, le 17 février 1673, à l’issue d’une représentation du Malade imaginaire. Par la suite, la salle fut réservée aux opéras de Lully. Cette salle se trouvait vraisemblablement à l’emplacement de l’actuelle salle du Contentieux. (Juste au dessus de mon bureau !)
De grandes mutations seront opérées à la fin du 18ème siècle sous l’égide de Louis-Philippe d’Orléans (le fameux Philippe Egalité). Il fit construire tout autour des jardins un ensemble de bâtiments abritant des boutiques. Philipe Egalité fait également construire de 1786 à 1790 le théâtre destiné à remplacer la salle de l’Opéra, brûlée en 1781. Ce théâtre allait devenir le Théâtre-Français. (Il est actuellement en réfection et un théâtre provisoire en bois a été installé dans les jardins pour une durée d’un an ! )
En 1793, Philippe Egalité est décapité et le Palais-Royal devient Bien National. Pendant la Révolution, il est au centre des événements pour devenir par la suite un centre très animé de la débauche où se côtoient maisons de jeu et maisons de joie !!! (Autres temps, autres mœurs !!!). De 1801 à 1807, le Palais est attribué au Tribunat, une des deux assemblées fixées par la Constitution de l’an VIII, une salle fut aménagée à cet effet en 1801 (elle deviendra ce qui est aujourd’hui la magnifique salle de l’Assemblée générale, actuellement en travaux de modernisation), puis au tribunal du Commerce et à la Bourse.
A la restauration, Louis XVIII restitue le palais à son cousin, Louis-Philippe, sixième duc d’Orléans et fils aîné de Philippe Egalité. C’est lui qui entreprit les travaux qui devaient donner au palais en 1829 l’aspect qu’il a de nos jours. Il confie les travaux à l’architecte François-Léonard Fontaine.
Il devint en 1830 Louis-Philippe Ier, roi des Français, et quitte le Palais-Royal pour les Tuileries en 1831. La révolution de février 1848 voit le saccage du palais qui fut en partie incendié. L’Etat en redevint propriétaire pour quelques années avant qu’en 1854, Napoléon III s’en empare. Des travaux d’aménagement seront confiés à Prosper Chabrol, l’architecte de la façade du Théâtre-Français sur la rue Saint-Honoré. Il refait l’intérieur de l’aile de Valois, du bâtiment central où il aménage notamment le “Salon de la fontaine”, à l’emplacement de l’actuelle salle de la section de l’intérieur.
En mai 1871, pendant la Commune, l’édifice fut incendié. Heureusement, le dévouement de quelques habitants du quartier permit d’éviter la destruction complète du bâtiment. Cependant, l’aile droite de la Cour de l’horloge et les étages du bâtiment central furent gravement endommagés. Le palais revint au domaine de l’État avec la Troisième République. A l’époque, le Conseil d’Etat était justement à la rue suite à la destruction complète du Palais d’Orsay qui l’abritait alors. Lui aussi avait été victimes des combats de la Commune, comme nombre de bâtiments officiels parisiens.
Dès l’été 1871, le gouvernement décida d’installer le Conseil d’État au Palais- Royal : le bâtiment central et les deux ailes de la Cour de l’horloge lui furent attribués, ainsi qu’une partie de l’aile Valois et la salle Napoléon, dans l’aile Montpensier (qui abrite aujourd’hui le Conseil Constitutionnel). Etabli temporairement à Versailles, le Conseil d’État ne vint au Palais-Royal qu’en 1875, le temps de réparer les dégâts. C’est encore Prosper Chabrol qui mena les travaux de restauration de 1872 à 1874. Il aménagea notamment, à cette époque, la salle du contentieux (la « deuxième » plus belle salle après la salle d’assemblée générale).
Depuis cette époque, le bâtiment n’a plus beaucoup changé, exception faite des fameuses colonnes de Buren installées à l’arrière en 1982, mais ne comptez pas sur moi pour polémiquer sur ces horreurs !
Voici donc un peu plus de détails sur la riche histoire de ce beau palais, qui fut cardinal et royal avant de servir une république laïque. Tout un symbole !
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Conseil d'Etat | 12 | Shelton | 5 juin 2013 @ 07:29 |
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