Les amours interdites
de Yukio Mishima

critiqué par Monito, le 4 octobre 2008
( - 52 ans)


La note:  étoiles
Jeu d (e)go
Parce que cet homme laid qu’est Shunsuke réussit dans les dernières phrases de ce roman à rendre intelligible la suprématie du beau, alors ce roman au fondement immoral prend toute sa puissance.
Non qu’il soit immoral parce qu’il met en scène un homme jeune, de 22 ans, d’une beauté absolue découvrant les plaisirs homosexuels, Yuchan est, pour l’essentiel, un instrument au service d’une vengeance, celle de Shunsuke contre les femmes, celle de cet homme lait que les femmes ont fait souffrir et dont lui-même a souffert de ne pas savoir bien les aimer, c’est là que se situe l’immoralité.
Il y a tout un montage assez machiavélique utilisant d’abord le mal-être de Yuichy, une somme de stratagèmes, permettant à ce dernier de s’assumer au mieux tout en concourant à la revanche du vieillard…Puis l’élève se détache du maître, ce dernier devenant l’esclave d’un amour qu’il ne croyait possible et finalement, ces amours interdites sont le retournement de nombre de certitudes et d’évidences que Mishima, franchement pessimiste, essaie de nous présenter comme le chemin du dépassement de soi auquel chacun aspire.