Un brillant avenir
de Catherine Cusset

critiqué par Papyrus, le 7 octobre 2008
(Montperreux - 64 ans)


La note:  étoiles
Brillant avenir ? sans nul doute
Le balancier temporel qu'actionne Catherine Cusset, dépeignant alternativement au fil des chapitres le présent d'Helen et le passé d'Eléna, propulse son lecteur des deux côtés du miroir, de l'Est à l'Ouest, de l'enfance à l'âge mûr, du rêve à la réalité. L'auteure recompose ainsi par touches successives le destin de cette petite fille roumaine, Eléna, devenue Helen, américaine. Pièce après pièce, le puzzle d 'une vie riche et mouvementée se reconstruit permettant au lecteur d'entrer peu à peu dans l'intimité de l'âme d'Helen, une femme intelligente, volontaire mais aussi ombrageuse et susceptible. Ce texte raconte dans la Roumanie de Ceausescu, le désir d'une femme pour un homme que ses parents lui refusent, l'envie violente de réaliser ses rêves, la rupture d'avec ses racines, l'amour d'une mère pour son fils, le destin mouvementée d'une femme ingénieur qui doit tout reconstruire au côté d'un homme qu'elle aime mais dont elle va aussi découvrir la faiblesse.
C'est un beau texte que nous offre Catherine Cusset, un texte pudique qui se livre par touches, comme une peinture impressionniste, avec, comme dans la vie, de l'égoïsme, de la violence, de la jalousie, mais aussi de la tendresse et de l'amour.
Balancier astucieux 7 étoiles

J'ai beaucoup aimé le croisement astucieux des histoires des protagonistes. Le couple des parents qui a eu des difficultés à s'unir, et le couple d'Alexandru qui a des difficultés similaires. On est dans un système de balancier temporel continuel.

Ce livre se lit bien, malgré le fait qu'au début le découpage semble déroutant : j'ai eu l'impression de lire des nouvelles séparées au début !

J'ai lu le livre d'une traite, en quelques jours.

Ben75011 - Paris 11e - 36 ans - 19 mai 2015


Poignant, mais... incomplet 6 étoiles

Quatrième de couverture :

Elena, une jeune Roumaine née en Bessarabie et ballottée par l'Histoire, rencontre à un bal en 1958 un homme dont elle tombe passionnément amoureuse. Il est juif, et ses parents s'opposent au mariage. Elena finit par épouser Jacob et par réaliser son rêve : quitter la Roumanie communiste et antisémite de Ceauescu. Émigrer aux États-Unis. Elle devient américaine, et se fait appeler Helen. Elle a rompu avec le passé, mais l'avenir n'est plus un rêve. Helen est maintenant confrontée à une réalité qui lui échappe : la maladie et la dépression de son mari ; l'indépendance de ce fils à qui elle a tout sacrifié, et qui épouse une Française malgré l'opposition de ses parents. Cette jeune femme égoïste, arrogante, imbue d'un sentiment de supériorité presque national, Helen ne l'aime pas. Cette belle-mère dont le silence recèle une hostilité croissante, Marie en a peur. Pourtant, entre ces deux femmes que tout oppose – leur origine, leurs valeurs et leur attachement au même homme –, quelque chose grandit qui ressemble à de l'amour.


Mon avis :

Roman qui retrace en gros l'histoire d'Helen, ou encore Elena, voire même Lenoush. Cette histoire nous montre comment une femme qui a le courage d'affronter ses parents par amour, qui a réussi des études formidables, régresse peu à peu dans une certaine forme de paranoïa. Cette femme se met à avoir peur des changements, et refuse que son fils fasse les mêmes choix qu'elle et ne s'éloigne d'elle comme elle l'a fait de ses parents. C'est aussi un roman qui explique le dur chemin des combattants pour un juif dans la Roumanie sous le règne de Ceauescu. Un roman poignant, avec malgré tout des longueurs et parfois des passages "états d'âme" dont je me serais bien passée. Je trouve qu'on ne montre pas assez ce que ressent Jacob, voire même Alexandru. Un bon roman, donc mais presque incomplet.

Mcchipie - - 47 ans - 4 juin 2012


Inégal 6 étoiles

Autant les passages évoquant la Roumanie de (et post-) Ceaucescu m'ont passionné, autant les états d'âme d'(H)elen(a) m'ont souvent ennuyé. C'est un personnage volontaire, mais lunatique et un peu geignarde par moment ( mais bon, sa vie l'excuse, mais ça me soule de lire cela ).

La construction est vraiment ingénieuse et fonctionne plutôt bien, mais l'écriture ne m'a pas transporté dans cette saga familiale.

Après, je râle, je râle, mais j'ai quand même avalé les 360 pages en 4 jours ! . . .

Soldatdeplomb4 - Nancy - 35 ans - 25 avril 2011


Une belle et dure histoire 6 étoiles

La vie en Israël, en Roumanie, aux Etats Unis , ces mondes si lointains, si durs. Cette enfant Roumaine va grandir et réussir à fonder une vie au bout de laquelle elle espère voir son fils avoir sa "place" dans le monde libre d'Amérique. Elle avait dû lutter pour son amour (un juif dans la Roumanie antisémite) elle verra son fils lui préférer une Française. Tous ces bouts d'histoire se mélangent et les personnages prennent corps au fur et à mesure. Attachants, égoïstes, désespérants, ils sont finalement humains.
Oui lisez le, c'est un bon moment.

Guy - - 74 ans - 25 octobre 2010


Un peu vide, non ? 3 étoiles

Le style n'y est pas, les personnages de Marie et d'Alexandru sont caricaturaux, peu réalistes, et finalement le personnage d'Helen m'a sérieusement énervée. Cette sorte de femme forte qui de sa vie, pourtant chaotique, ne retient ni la tolérance ni le pardon, ben ça m'agace, ne me fait pas rêver, ne m'émeut pas.
Je n'y trouve pas un romans de femmes, peut être un roman de mégères et de garces (attention je n'ai pas dit POUR les mégères et les garces, nuance !). Et puis qu'est-ce que c'est plat !

Lu7 - Amiens - 38 ans - 23 août 2010


Pas vraiment " brillant! " 6 étoiles

Ce qui m’attirait dans ce livre : la problématique des relations belle-mère-belle-fille. Ce que j’ai trouvé : une saga familiale de 5 femmes fortes, dont une héroïne, Helena qui passe sa vie à construire et reconstruire encore. Elle sacrifie tout au bonheur de son fils et à sa réussite, sauvagement, viscéralement. Celui-ci, pressenti pour un avenir brillant… n’est finalement qu’un personnage fort falot, incapable d’établir la communication entre les deux familles. Le salut est dans la fuite. Décevant.
Au passage on ouvre les yeux sur des morceaux de fresques historiques, c'est ce qu'il y a de plus intéressant : la fuite de pauvres gens chassés de Bessarabie, la vie précaire en Roumanie, la dictature de Ceausescu, l’antisémitisme, Paris en 68, Israël qui tente d’exister, L’Amérique et le rêve américain et… désastreusement des clichés éculés sur la France et les Français. On aurait pu s’en passer ! Du coup, le personnage de Marie, la belle-fille française paraît moins crédible. Mais surtout le thème annoncé se dilue dans le flot de flashbacks et bonds en avant des quatre périodes de la vie d’Héléna. Cela donne le tournis, même si les indications temporelles sont bien précisées.
Le style de l’auteur est sans style…. Car la langue est sans saveur. Pourtant le livre est écrit en toute liberté ! « c’est la liberté qui donne sa saveur à la vie ! » précise l'auteur, mais la liberté ne suffit pas pour bien écrire! Dommage donc pour le parler-cinéma et les cigarettes fumées à chaque page ! Lassant!
Oui, Héléna retombe dans les travers de ses propres parents en refusant à son fils la fille qu’il a choisie, mais ce thème n’est qu’effleuré. Hélas, elle est la fille de la dureté mais vu son parcours, c’est justement cette dureté qui les a fait tous survivre… Hélas, elle est peut-être même antisémite… malgré son amour pour Jacob. ...Trouble!
Ce qui la sauve, c’est sa petite-fille, Camille, six ans, qui deux ans après la mort de son adorable grand-père, le dessine soudain en complet marron flottant dans le ciel familial. Un passage très touchant. Marie est aussi dure, mais sans autre raison que son égoïsme forcené, il lui faut le suicide de Jacob, pour enfin lui montrer quelque balise vers la compassion…

En conclusion... on n'a pas beaucoup avancé: se parler n’est pas s’aimer, c’est juste se supporter ! Dommage!

Deashelle - Tervuren - 15 ans - 27 juillet 2010


Un avenir et un passé 8 étoiles

Passé et avenir sont habilement mêlés dans ce roman sur la relation entre deux femmes. L'évolution des sentiments entre la mère et la belle-fille est touchante même si l'écriture manque un peu de profondeur.
Les retours dans le passé d'Helen permettent de comprendre les malentendus entre les deux femmes.
"L'enfer est pavé de bonnes intentions" découvre Marie en apprenant à connaître sa belle-mère.
Même si le thème de la relation belle-mère/belle-fille est souvent exploité, partager les sentiments de l'une puis de l'autre de ces femmes a été un agréable moment de lecture.

Marvic - Normandie - 66 ans - 24 mars 2010


Une belle histoire, sans passion aucune... 7 étoiles

Voilà une trame des plus captivante qui se déroule en parallèle au fil des années, antérieurement en Roumanie, sous le régime de Ceaucescu et au présent, soit en banlieue au New Jersey et enfin à Manhattan, sur les rives de l'Hudson.
Sans oublier des transitions par Israël et l'Italie, quelques incursions dans Paris et un séjour professionnel du fils à Ankara, en Turquie.
L'auteure a le mérite de conserver une écriture simple et cohérente parmi tous ces endroits et lieux communs qu'elle disperse et décrit généreusement au fil du récit, mais "mais" il y a, en ce qui me concerne...
Un récit qui a la sécheresse d'écriture d'un diagnostic clinique: toutes ces choses dites à froid, couchées toutes nues sur le papier..., comme un impersonnel fait divers.
J'ai rarement lu une auteure aussi détachée de ses personnages, alors comment ne le serions-nous pas?
On ne peut recevoir d'un auteur que ce qu'il nous offre...
Dommage, car ces personnages sont beaux: Elena/Helen, magnifique et formidable personnage-pivot, Jacob, son bel amoureux juif et compagnon fidèle, Alexandru, le fils bien-aimé et l'égocentrique Marie, la petite bru française mal aimée... et tous les personnages secondaires qui graviteront autour de cette famille au fil de plus de soixante ans!
J'ai aimé leur histoire, j'aurais voulu qu'ils me passionnent!

FranBlan - Montréal, Québec - 82 ans - 7 mars 2010


Une pure merveille! 10 étoiles

Comment décrire ce bouquin? Lisez-le, vous ne serez pas déçu!

Cruz - Punaauia - 33 ans - 3 novembre 2009


Une relation ambiguë 10 étoiles

J'ai bien aimé ce livre, pour la construction qui fait qu'on a envie de savoir la suite assez rapidement, pour le côté historique ( antisémitisme , Israël ? 11 septembre ) Egalement pour les non dits et les secrets de famille qui sont sous-jacents. Toutefois il est vrai que lignes de faille de Nancy Huston est mieux , même si dans ce livre on se focalise sur la relation mère belle-fille. Je me souviendrai de deux passages. Tu sais elle ne t'aime pas beaucoup et plus loin tu sais elle t'aime. Toute la contradiction de deux femmes qui ne s'aiment pas mais qui apprennent à se connaitre pour l'amour d'un même homme .

Tyty2410 - paris - 38 ans - 31 octobre 2009


Analyse talentueuse mais écriture faible 5 étoiles

L’auteure nous conte la vie d’Helen, que l’on suit pas à pas depuis son enfance en Roumanie, du temps de Ceaucescu. Elle s’expatrie vers Israel puis aux USA, devenant tour à tour femme, mère, belle-mère, et enfin grand-mère…

Dans le sillage des précédents ouvrages de Catherine Cusset, l’analyse psychologique des conflits intra-familiaux y est riche et nuancée et le lecteur, aux prises avec les positions antagonistes des personnages, se surprend à toutes les comprendre et les faire siennes !

Le roman est présenté en mosaïques, puisque de nombreux retours en arrière brisent la linéarité du récit, la parole étant en outre donnée pêle-mêle à chacun des quatre protagonistes de l'histoire.

L’écriture, pourtant, ne soulève pas l’enthousiasme, laissant à désirer par sa trop grande simplicité. Une fois de plus, un prix littéraire apporte une reconnaissance à une oeuvre très moyenne !

Ori - Kraainem - 89 ans - 19 octobre 2009


Un récit sans plus 5 étoiles

Avant d'être un roman ce récit peut surtout faire figure de documentaire psychologique sur le statut d'expatrié et son incidence sur l'histoire familiale et personnelle. Je n'ai noté ni style, ni construction qui puissent en faire un roman original. Ces pages déroulent du vécu, avec des observations très concrètes, elles ont simplement le mérite de se lire jusqu'au bout. Non, ce n'est pas un livre qui fait rêver ou donne de l'essor... tristement réaliste, voire pessimiste. Nous sommes bien loin de la littérature, voire du roman.

Peche07 - - 67 ans - 27 juillet 2009


Sans intérêt aucun... 4 étoiles

Les bras m’en tombent, la critique est unanime pour ce livre sans intérêt… le style est pauvre, plat, sans valeur (c’est d’ailleurs drôle de constater dans la page des remerciements : « Merci à […] qui ont eu la tâche ardue de transformer mon franglais en français. » Pour écrire une phrase pareille faut pas avoir une haute opinion de la littérature.
Le roman mêle trois époques de la vie de cette femme d’origine roumaine, expatriée aux Etats-Unis, qui alternent rapidement durant tout le livre –procédé courant dans les romans pseudomodernes utilisé uniquement pour éviter l’ennui que provoquerait une lecture en ordre chronologique (sans à-coup).
On retrouve en plus des lieux communs débiles, de la morale à deux balles du genre « il faut savoir qu’encore de nos jours les hommes et les femmes ne sont pas traités avec équité » (a quelque mot près c’est ça), comme ça au milieu du récit… Sans parler de cette femme, Helen censée être très intelligente, d’un très haut niveau d’étude mais qui est à deux doigts du suicide parce que son fils ne veut pas faire de doctorat après son master… normal…
Et enfin sans oublier les bâtons qu’elle met dans les roues de son fils pour qu’il n’épouse pas une femme française (reproduisant ainsi le même schéma qui a gâché sa vie puisque sa famille ne voulait pas qu’elle épouse un juif), parce que c’est bien connu, les français sont racistes, idiots, incapables de vivre hors de France (?!), etc, etc… (lieux communs, clichés…)
Je l’ai lu uniquement parce qu’il a eu le Goncourt des lycéens (l’année dernière le rapport de Brodeck était une très bonne surprise), là c’est une catastrophe, en fermant ce livre on se dit juste : « et alors ? » « Tout ça pour rien ». Ce livre fait partie de tous ces livres totalement inutiles, terriblement politiquement corrects, dont plus personne ne parlera dans deux ou trois ans...
Je prend le temps d'écrire une critique parce que je ne pouvais laisser ce livre sans au moins un avis contraire...
Je mets deux étoiles uniquement parce que j’aime beaucoup les livres mêlant des vies aux tumultes des dictatures du bloc de l’est (Kundera, etc…) mais celui-ci est une catastrophe…

Edmond dantès - - 34 ans - 25 juillet 2009


Une écriture intelligente 9 étoiles

Catherine Cusset crée dans "Un brillant avenir" une superbe histoire de famille, où elle explore avec une très grande intelligence les rapports entre les membres de cette famille, les femmes en particulier.
Basé sur deux histoires en parallèle, ce roman expose et compare des textes, des époques et des relations. Un chapitre se déroule dans l'enfance du personnage principal, et le suivant dans son âge adulte, et ce, tout au long du livre, créant ainsi un rythme agréable.
Dans un style d'écriture très sobre, C. Cusset explore avec brio les détails d'une relation difficile entre une mère et sa belle-fille. Un thème qui a l'air banal se transforme sous sa plume en véritable dilemme. Ce roman propose des réflexions intéressantes sur de nombreux sujets de la vie quotidienne. L'auteur parvient à imaginer et à décrire avec pertinence des situations de manière très différente selon le point de vue de chaque personnage.
Le thème clé du roman demeure néanmoins celui du souci que peut avoir une mère pour l'avenir de son enfant, et des sacrifices qu'elle peut faire. L'auteur parvient à transmettre cette inquiétude maternelle de manière poignante au lecteur.
Dans cette optique, on reconnaît très bien que ce livre a été écrit par une femme.
Le point peut-être le plus négatif reste dans le fait qu'il s'agit d'une histoire de famille, sans réel début, ni fin.
En outre, je n'apprécie guère la philosophie de quitter un pays afin de pouvoir mieux éduquer son enfant, car ceci n'est possible que pour les gens riches.

Bref, un roman qui laisse songeur...

Le pingouin - - 35 ans - 7 juillet 2009


une vie 10 étoiles

A travers l'histoire d'Elena la roumaine, devenue Helen l'américaine, Catherine Cusset nous entraine dans une captivante aventure psychologique. Elena, pour vivre et se marier avec son bien-aimé Jacob, a dû affronter l'antisémitisme atavique de ses parents, émigrés de Bessarabie en Roumanie à la suite des bouleversements politiques issus des accords de Yalta. Le régime de Ceaucescu n'arrangeant rien de ce côté, l'émigration vers Israel puis vers les Etats-Unis permet au couple de trouver enfin un équilibre et de fonder un foyer. Pourtant Elena (pardon, Helen) va reproduire le même schéma lorsque son fils Alexandru (devenu Alex) va annoncer à ses parents qu'il aime et veut épouser une française... Au-delà de cette trame apparemment banale, ce sont les rapports complexes entre les êtres humains et les caprices du destin qui sont analysés avec finesse et une grande sincérité. L'écriture est réduite à l'essentiel, dans un style très "américain", dès la première page on se passionne pour ce chassé-croisé entre les années de jeunesse, de maturité et de vieillesse de l'héroïne

Jfp - La Selle en Hermoy (Loiret) - 76 ans - 21 juin 2009


Cet avenir qui n’est plus qu’un exil 9 étoiles

Voila un formidable roman-roman c'est-à-dire romanesque, bien loin des ratiocinations égotistes et autres bios fictions qui encombrent les tables des libraires.

Ce livre est surtout un très beau portrait de femme, Elena puis Helen, rehaussé par ceux, également très réussis, de sa grand-mère, sa mère adoptive, sa belle-fille et sa petite-fille. Les hommes sont moins gâtés car même s’ils sont parfois attachants, ils manquent souvent de force et de détermination. N’en tirons cependant aucune conclusion hâtive !

Catherine Cusset sait très bien raconter, elle maîtrise parfaitement son récit et nous tient en haleine de bout en bout. La construction faite de retours en arrière est très subtilement linéaire et on ne se perd jamais. Le romanesque est parsemé de bien des détails qui donnent à son roman crédibilité et réalité. Je n’ai pas vérifié mais je suis sûr, à la lire, que le ciel de Paris était aussi bleu que le voit Helena quand elle y vient pour la première fois, le 11 octobre 1968.

Certains ont trouvé ce livre plein de clichés. Il y en a certes quelques uns mais n’en trouve-t-on pas chez Dickens, Hemingway ou Dumas ? Les mêmes critiquent un style qui serait plat. Certes il n’a aucun brio mais il me semble que Catherine Cusset n’écrit pour « écrire », faire de belles phrases mais pour raconter et son style fluide est accordé à son histoire. Ainsi elle écrit au présent l’épisode américain et au passé ceux de Roumanie ou Israël, montrant ainsi l’évolution de cette femme qui a eu la volonté de tout quitter pour l’avenir de son fils.

J’ai aussi beaucoup aimé ce roman pour les nombreux sujets qu’il aborde car ils sont le reflet de notre époque, de la Roumanie de Ceausescu au New York de l’hiver dernier. Dans l’espace et le temps, et avec beaucoup de psychologie, elle parle surtout de l’incommunicabilité familiale qui conduit, une génération plus tard, à la même incompréhension que celle dont on a été victime. Elle décrit les ravages du mensonge, des secrets trahis, des doutes, de l’indifférence qui conduisirent Elena à un exil extérieur tant espéré pour découvrir que la vieillesse n’apporte à Helen que l’exil intérieur de la mélancolie et de la solitude.

Jlc - - 81 ans - 31 mai 2009


Cinq générations de femmes 8 étoiles

Le brillant avenir , c’est autant celui que les parents adoptifs de Eléna ont voulu pour elle, l’obligeant à suivre des études scientifiques alors que les études littéraires l’attiraient , que celui dont ont rêvé Helen et Jacob pour leur fils Alexandru, l’incitant à se marier plus tardivement ou à rester étudiant au lieu de prendre l’emploi qui lui aurait permis d’assurer le quotidien de son couple . Dans les deux cas, les projets des parents sont entrés en conflit avec ceux des enfants, même si la réaction de chacun a été différente, Elena se soumettant, alors que Alexandru se rebelle .

Eléna impose en quelque sorte à son fils ce dont elle-même à souffert . Une femme intelligente, forte, ambitieuse, déterminée, qui nous est montrée dans un portrait sans concession qui ne cache pas ses entêtements ou ses faiblesses . Cette femme entre en lutte avec une autre femme, Marie, d’une autre génération, d’une autre société, d’une autre culture , pour assurer le bonheur d’un même homme : Alexandru .

Une sorte de saga familiale autour de la figure centrale d’Eléna , dans les quatre étapes de sa vie (fille, amante, épouse et mère, veuve ) et dont le parcours s’échelonne sur une soixantaine d’années. Une saga dont les femmes sont les héroïnes, dans un mouvement pendulaire entre Europe et USA, entre présent et passé, entre maturité et jeunesse , qui nous mène de la Bessarabie à la Roumanie de Céaucescu, en Israël, à Rome, aux Etats-Unis et en France . Cinq générations de femmes se succèdent : celle la grand-mère, de la mère adoptive, d’Eléna, de sa belle-fille Marie et de sa petite fille Camille, dans une action qui jamais ne s’interrompt et dont l’amour est toujours le moteur .

Un roman aux personnages attachants, que j’ai lu avec intérêt et qui présente l’évolution de la condition féminine au cours du 20e siècle .

Alma - - - ans - 30 mai 2009


Un sentiment de déjà lu et de vite écrit 7 étoiles

C'est bien, incontestablement. On est pris d'emblée, on ne le lâche plus, c'est finalement le gage d'un bon bouquin. Mais, au bout du compte, reste un vrai malaise, ressenti à trois niveaux :

- la relation mère/belle-fille, par nature ambiguë, toute de tendresse et rivalité mêlées, aurait mérité d'être clarifiée et approfondie. Les points de vue de Marie ou Helen sont exposés, mais l'auteur joue à cache-cache, laquelle parle et pense, est-ce l'une, est-ce l'autre…? Et ce, indépendamment de la construction. Agaçant.

- A propos de construction, difficile de ne pas penser à Lignes de faille, ce livre sublime de Nancy Huston, avec les mondes entrecroisés de l'enfance et de l'âge adulte, ces destinées éclatées sur plusieurs générations, la vie aux Etats-Unis, celle en Israël, les pays de l'Est après la guerre. Mais voilà, n'est pas Nancy Huston qui veut.

- Et j'en arrive à ce qui m'a vraiment gênée : l'écriture. Le style est pauvre, les phrases sans relief, le vocabulaire ultra platounet, tout ça est très en deçà de l'histoire, qui vibre, justement, qui dégage un vrai souffle romanesque. C'est un hiatus que ne suffit pas à justifier le "franglais" de l'auteur, corrigé par l'éditeur. Peut-être faudrait-il penser à écrire en anglais et se faire traduire. Il arrive que l'on y gagne.

Lutzie - Paris - 60 ans - 13 mai 2009


Elena de 1941 à 2006 ... de Bessarabie aux Etats-Unis 8 étoiles

Voici le récit d'une épopée historique géographique, voire par moments, légèrement politique, et surtout humaine.

Au travers de ce roman on découvre tout d'abord de nombreux pays tels que la Bessarabie, la Roumanie, Israël, l'Italie et également les Etats-Unis. Les personnages principaux vivront dans chacun des pays de quelques mois à quelques années et permettront au lecteur d'en découvrir le climat ambiant et la vie des habitants au fil des années, des guerres traversées et des politiques gouvernementales propres à chaque pays, qui sont, en l'état des pays traversés, très opposées.

Au niveau humain, on rencontre de nombreux personnages, de pays et d'époques différents mais ce qui marque voire choque le plus c'est l'évolution du personnage central de l'histoire : Elena/Helen dite Lenoush ou Nounoush. En effet, les personnages de son enfance, hormis sa grand-mère assez affectueuse ou simplement neutre, sont très tendus et durs avec elle et Elena en souffre beaucoup mais au fil des années et de son immigration, son entourage se composera finalement de personnages beaucoup plus aimants, tendres et détendus, de sa famille proche aux simples voisins, et au final ce sera elle qui sera devenue dure, aux réactions incompréhensibles et insensées ; elle aura même parfois, à l'âge adulte, les mêmes réactions que ses parents, réactions dont elle a tant souffert et qui lui ont fait crier à l'injustice.

Ce diamétral changement de position d'Helena choque d'autant plus le lecteur que dès le début le récit de son enfance et de sa vie adulte se juxtaposent … on passe de 1940 à 2003 puis de 1952 à 1996 et ainsi de suite.

Le récit permettra de comprendre ce revirement mais n'en laissera pas moins le lecteur très pensif et philosophique à ce sujet.

Maylany - - 44 ans - 31 janvier 2009


Ultra féminin 9 étoiles

deux femmes deux générations deux mondes.
j'ai beaucoup aimé la construction du livre un chapitre pour la mère un pour la belle fille ainsi que la construction non linéaire du roman.

Ptitnine - - 46 ans - 13 novembre 2008