Syngué sabour : Pierre de patience de Atiq Rahimi
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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un livre tendre et fraternel
Dans la chambre vide aux murs clairs, derrière les rideaux aux motifs d’oiseaux migrateurs, nous sommes témoins d’un étrange dialogue ou plutôt monologue entre un homme mourant et sa femme qui le veille. Il n’a plus sa connaissance ni la parole et seul son souffle ténu mais régulier témoigne de ce qu’il est encore en vie. Cela se passe sans doute en Afghanistan. L’homme a reçu une balle dans la nuque lors d’un combat. En arrière fond, la guerre, le bruit des chars et le claquement des fusils. Parfois cela se rapproche.
Elle prie et croit à une guérison miraculeuse encore possible. Tous les jours, elle assure les soins . Le silence est ponctué par le rythme de la respiration du mourant.
Face à face avec la mort. Silence de Dieu qu’elle appelle en vain, répétant 99 fois par jour les 99 noms d’Allah. La folie la guette. Alors elle parle. Elle décide de se confier à cet époux devenu soudain plus proche. Comme soulagée parce qu’elle n’a plus peur de lui. Elle a pu enfin se débarrasser du poids de cet homme qui de son vivant était si souvent absent, dur, distant, maladroit ou brutal en amour. Elle n’a jamais pu parler. Maintenant qu’il est presque figé dans l’immobilité minérale des gisants, il est devenu « Syngué sabour », la pierre de patience. Pierre magique de la tradition qui écoute et absorbe les histoires douloureuses qu’on lui confie jusqu’à s’en saturer et exploser en pulvérisant définitivement les tourments qu’on lui a racontés.
Au fil des pages, par la magie de l’écriture, le lecteur crée un lien avec cette femme. Un lien personnel et de confiance. La voix ce cette belle femme aux cheveux noirs dont la vie a été si dure, se fait proche. Et à l’écouter nous devenons nous aussi « pierre de patience ».
Elle pourrait être une sœur. Son histoire touche chacun d’entre nous, au plus profond. Nous l’accompagnons jusqu’à partager avec elle l’intime et le secret, la violence, la révolte.
Livre de prière ( prière de patience). Livre de sagesse : La guerre, le sexe, l’amour, la place des femmes, Dieu, la mort. Tout ce qui agite et inquiète nos existences est là. Les questions sont posées. Y-a-t-il des réponses ? Quelle est la fin de l’ histoire ?
Soyez « pierre de patience » à votre tour et ouvrez ce livre tendre et fraternel qu’on lit la gorge serrée, les larmes aux yeux et qui plonge profond aux sources des grands mythes.
Les éditions
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Syngué sabour [Texte imprimé], pierre de patience Atiq Rahimi
de Rahimi, Atiq
P.O.L.
ISBN : 9782846822770 ; 15,20 € ; 25/08/2008 ; 154 p. ; Broché -
Syngué sabour [Texte imprimé], pierre de patience Atiq Rahimi
de Rahimi, Atiq
Gallimard / Collection Folio
ISBN : 9782070416738 ; 6,90 € ; 04/03/2010 ; 137 p. ; Broché -
Syngué sabour : Pierre de patience
de Rahimi, Atiq
P.O.L.
ISBN : 9782846823944 ; 12,80 € ; 06/06/2011 ; 145 p. ; Format Kindle -
Syngué sabour [Texte imprimé], pierre de patience Atiq Rahimi
de Rahimi, Atiq
le Grand livre du mois
ISBN : 9782286052119 ; 3,39 € ; 01/01/2008 ; 154 p. ; Reliure inconnue
Les livres liés
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Les critiques éclairs (28)
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Condition d’Afghane, dans un pays en guerre perpétuelle
Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 27 décembre 2023
Il y a bien des échos de ces guerres dans le roman ; des combattants, des échos de tirs, mais la guerre principale dont il est question dans ce roman c’est bien la guerre contre la condition féminine. D’ailleurs en dédicace, il est précisé :
»Ce récit, écrit à la mémoire de N.A. – poétesse afghane sauvagement assassinée par son mari -, est dédié à M.D. »
C’est quasiment à un huis-clos que nous sommes convoqués, dans cette chambre :
La chambre est petite. Rectangulaire. Elle est étouffante malgré ses murs clairs, couleur cyan, et ses deux rideaux aux motifs d’oiseaux migrateurs figés dans leur élan sur un ciel jaune et bleu. Troués ça et là, ils laissent pénétrer les rayons du soleil pour finir sur les rayures éteintes d’un kilim. Au fond de la chambre, il y a un autre rideau. Vert. Sans motif aucun. Il cache une porte condamnée. Ou un débarras. »
Dans cette chambre un homme, inconscient, il a reçu une balle dans la nuque et survit difficilement, et sa femme, l’héroïne, la narratrice. Il y a bien deux enfants mais ils n’interviennent que de manière allusive. Huis-clos avec femme donc.
C’est toute la misère de la femme musulmane qui nous est contée, dans un contexte bien particulier. Profitant de l’inconscience du mari pour « déballer » ses rancoeurs, mettre au jour ses aspirations et pulsions …
Une manière somme toute « soft » pour Atiq Rahimi pour exprimer son point de vue sur ce carcan religieux qui paralyse une société – ça date de 2008 mais on ne peut pas dire que ça se soit arrangé depuis !
Une lecture courte, éclairante mais qui n’engendre pas la gaieté.
Ah, une comparaison enfin, cet ouvrage m’a fait très fort penser, dans sa forme et le fond à un texte aussi court d’Antoine Choplin, « L’impasse ».
Une femme se penche sur son passé, son présent et son avenir
Critique de Bookivore (MENUCOURT, Inscrit le 25 juin 2006, 42 ans) - 19 juillet 2021
Ca se lit super vite, super bien. Heureusement, parce que passer des jours sur un livre aussi court, pour moi, aurait été la déchéance.
Une femme, en Afghanistan (mais comme l'auteur le dit au début, en fait, ça peut se passer (presque) n'importe où, dans un pays arabe en tout cas, mais pas spécialement l'Afghanistan), veille sur son mari, alité dans leur chambre, dans le coma suite à une blessure par balle, il fait le Djihad. Elle a deux filles encore très jeunes, elle-même est jeune (son mari aussi), elle fait face, seule, assumant les soins, recevant de temps en temps la visite d'un Mollah qu'elle méprise. En fait, elle méprise aussi, un peu, son mari, elle espère qu'il reviendra à lui, mais elle profite qu'il ne puisse pas parler, qu'il soit inconscient, pour lui dire ses quatre vérités, et lui avouer des secrets enfouis...
Un long monologue que ce livre qui sera adapté au cinéma par Rahimi lui-même (pas vu le film).
C'est très bien. On y réfléchit bien sur la condition, vraiment pas enviable, de la femme dans certains pays (à un moment donné, elle reçoit la visite de militants armés... elle est obligée de leur dire qu'elle se prostitue, ce qui est faux, pour éviter de prendre le risque de se faire violer...). Il est vrai, comme il est dit dans une des précédentes critiques plus bas, que le final, en revanche, n'est pas vraiment là pour entériner une victoire de la femme, plutôt le contraire. Sans ce final aussi brutal que, finalement, peu crédible, ce petit livre serait, sans doute, meilleur.
Un livre violent.
Critique de DFK (, Inscrite le 9 novembre 2014, 80 ans) - 5 décembre 2014
Ce livre m'a paru très dur, et plus féministe qu'afghan. La seule concession à l'appartenance culturelle est le fait qu'elle ne puisse libérer sa parole qu'en profitant de l'état d'inconscience(?) de son mari.
Sous d'autres cieux, le litige aurait été liquidé d'une autre façon. Peut-être?
La fin, le dernier paragraphe surtout, m'ont fait l'effet d'un coup de massue. La dernière victoire masculine.
Monologue irritant!
Critique de Kundalini (, Inscrite le 30 août 2013, 39 ans) - 31 janvier 2014
Il était d'un ennui mortel, mais j'ai persévéré en espérant être agréablement surprise à la fin. A ma grande déception la fin n'était en rien meilleure que le début. Je considère le temps de sa lecture perdu.
Patience.
Critique de Monocle (tournai, Inscrit le 19 février 2010, 64 ans) - 25 octobre 2013
Je prendrai donc ce livre comme un long poème.
Ce monologue où la femme peut libérer ses souffrances, ses frustrations... ces brimades dont l'homme tout puissant n'est même pas conscient ! Et bien il ne faut pas aller si loin pour y assister.
Comme disait Catherine Leforestier : "Allez voir vos voisins" et je rajouterai même (mais ça n'engage que moi) : "Regardez votre lit".
Pour être franc j'ai moyennement apprécié cette lecture sans trop savoir dire pourquoi. L'impression qu'il y avait vraiment là un sujet qui aurait pu être mieux traité. Dommage.
A noter ces phrases : "Il ne faut jamais compter sur celui qui connait le plaisir des armes" et bien sur : "celui qui ne sait pas faire l'amour fait la guerre".
Donc le nonante neuvième nom de celui dont on ne prononce pas le nom est AL-JABOUR... Le Patient.
Syngué sabour
Critique de Jaafar Romanista (Rabat, Inscrit le 3 février 2013, 36 ans) - 1 juin 2013
destin
Critique de Gardigor (callian, Inscrit le 27 avril 2011, 47 ans) - 2 mai 2013
C'est un combat sans fin, sans espoir et parfois on a l'impression de tourner en rond.
Mais cette femme dégage tellement de folie face à son destin, face aux souffrances, face à son passé qui ne cesse de la hanter.
C'est un livre relativement court où l'on a tout le temps d'apprécier le courage et la volonté de cette femme de faire face à son destin face à une personne à la fois très proche légalement mais si étrangère à sa vie.
On n'est pas du tout dans une approche "Hosseini" où l'on vit le quotidien afghan mais on accompagne cette femme tout au long de ses maux et on souffre déjà suffisamment.
Prix Goncourt 2008
Critique de Gregou (, Inscrit le 20 février 2013, 38 ans) - 27 avril 2013
Ecriture minimialiste et insipide pour un livre qui ressemble à un canevas de téléfilm
Critique de Eric Eliès (, Inscrit le 22 décembre 2011, 50 ans) - 21 août 2012
Les idées m'ont paru caricaturales mais je me suis arrêté assez tôt. Je ne suis pas, par exemple, arrivé à la fameuse phrase "ceux qui ne savent pas faire l'amour font la guerre". Mais ça n'est au fond qu'une autre formulation, maladroite et simpliste, de "faites l'amour pas la guerre" !
Pour moi, ce roman (au moins son début en tout cas) est raté et tellement neutre qu'il aurait pu être écrit par n'importe qui, avec un cahier des charges suffisamment précis. Comme si l'auteur s'était contenté (dans une démarche d'écriture minimaliste ?) de publier son canevas préparatoire... En fait n'importe quel récit de journaliste ou de militaire revenu d'Afghanistan après y avoir été immergé plusieurs mois (il y a de nombreux publiés dans les revues internes aux armées) me paraît avoir plus de densité, de complexité et de consistance.
Au final, pour moi, ce Goncourt est à ranger dans la catégorie des Goncourt "surprenants", comme "Le chasseur zéro" de Pascal Roze qui m'était tombé des mains après 30 pages...
Remarquable et marquant
Critique de MEloVi (, Inscrite le 6 juillet 2011, 40 ans) - 17 octobre 2011
" Ceux qui ne savent pas faire l'Amour , font la guerre " !
Critique de Frunny (PARIS, Inscrit le 28 décembre 2009, 59 ans) - 5 novembre 2010
Je ne reviendrai pas sur la trame ( cf la superbe critique de Jeanro ) mais plutôt les interprétations.
Tout se passe en un seul lieu ( une chambre ) et - comme au théâtre - on assiste à la mise à nu de la vie de cette femme meurtrie au plus profond de son être .
L'auteur pose le problème de la position de la femme musulmane et son avilissement .
Il nous pousse à réfléchir sur la religion et les interprétations des hommes.
L'homme est mis face à ses contradictions. Viril avec une arme , impuissant envers la femme et l'Amour .
Je pense qu'on peut étendre la réflexion à l'ensemble des peuples.
Cette situation est exacerbée dans les pays musulmans mais existe ( sous des formes beaucoup plus hypocrites et pernicieuses ) ailleurs .
Cette oeuvre est un véritable plaidoyer pour la femme .
J'ai lu ce livre comme on dévoile une longue poésie.
C'est simple , dur....... et beau à la fois .
Excellent à tous niveaux.
Une afghane mais une femme avant tout !
Critique de Luange (, Inscrite le 25 novembre 2008, 43 ans) - 29 mai 2010
Le terrible parcours d’une afghane
Critique de Ichampas (Saint-Gille, Inscrite le 4 mars 2005, 60 ans) - 21 mars 2010
La parole libérée
Critique de Grégoire M (Grenoble, Inscrit le 20 septembre 2009, 49 ans) - 31 janvier 2010
Ce monologue va lui permettre de régler ses comptes avec ces hommes, ceux qui l’ont abandonnée après le coma de son mari, son père brutal, plus attentionné pour ses « cailles de combat » que pour ses filles, qui l’a vendue pour une dette de jeu. Et ce mari, héros de guerre absent pendant les combats, tout juste plus présent quand il rentre à la maison. A ce mari, elle dira tout, ses lourds secrets les plus cachés et les vérités les plus crues.
Atiq Rahimi donne ici un roman intense, au parti pris formel fort, tout le roman est décrit depuis la seule pièce où repose le corps de l’homme. Un parti pris réussi.
« Quelque part en Afghanistan ou ailleurs ….
Critique de Alma (, Inscrite le 22 novembre 2006, - ans) - 27 octobre 2009
A la lenteur du temps qui s’écoule marquée par la narration au présent , les psalmodies, le goutte à goutte et le parcours de l’ombre et du soleil , s’oppose la violence de certaines scènes où la confidence devient aveu, le chuchotement cri et la douceur violence , où la femme se croit démone, possédée par le mal . Une œuvre marquante dont la puissance vient paradoxalement de son écriture minimaliste. Les phrases dépouillées, sèches et concises résonnent comme en écho dans l’esprit du lecteur qui est amené alors à ressentir tout le non-dit du récit .
Un ouvrage qui restitue au corps de la femme toute la place que le vêtement féminin afghan vise à occulter .
Un cri de rage pour une renaissance
Critique de PPG (Strasbourg, Inscrit le 14 septembre 2008, 48 ans) - 3 août 2009
Cette femme essaye d'exorciser ses démons en délivrant, souvent avec virulence, son cri de rage envers son inerte de mari, principal responsable selon elle de ses souffrances. En osant (et pouvant) enfin mettre des mots sur celles-ci, trop longtemps enfouies, elle essaye de croire en une renaissance possible. Mais, tout au long du récit, elle ne semble pas dupe pour autant : la condition féminine déplorable qu'elle fustige ne disparaîtra pas, même avec la mort de son mari. Car, c'est toute une structure sociale construite par et pour les hommes, faite de dominations perpétuelles, qui est critiquée.
Ainsi, je pense que ce livre embrasse bien plus qu'un combat contre une certaine partie de l'Islam : c'est une dénonciation de la condition féminine à travers le monde dont il s'agit, participant à la lutte contre toutes les formes d'exclusion vécues au quotidien par les femmes.
Magnifique petit livre poétique
Critique de Deedoux (, Inscrite le 14 mars 2008, 39 ans) - 15 juillet 2009
le courage d'une femme
Critique de Jfp (La Selle en Hermoy (Loiret), Inscrit le 21 juin 2009, 76 ans) - 27 juin 2009
L'Afghanistan
Critique de Alexis92 (, Inscrit le 31 mai 2008, 32 ans) - 23 juin 2009
Le message est néanmoins bien là; bien que les Afghanes soient vouées au silence, leurs pensées ne peuvent pas être bloquées, et qui sait, peut-être sont-elles celles qui libéreront l'Afghanistan du fondamentalisme.
A.Rahimi brosse un beau portrait de la femme afghane, sans rentrer dans les détails concernant l'Afghanistan. Il décrit la révolte inconnue des femmes d'Afghanistan et rejette ainsi les stéréotypes européens. La prose est épurée presque à l'extrême, les dialogues sont forts. Atiq a en tout cas réussi à ébranler les esprits.
Magnifique histoire d'amour?
Critique de Campanule (Orp-Le-Grand, Inscrite le 10 octobre 2007, 62 ans) - 8 mai 2009
Sans plus
Critique de Gabri (, Inscrite le 28 juillet 2006, 38 ans) - 27 avril 2009
Peut-être aussi que le style de l’auteur ne m’a pas permis d’entrer plus loin dans cette histoire. C’est un roman écrit au présent, avec des phrases courtes et saccadées, qui ne nomme jamais les personnages et qui n’entre pas dans la tête de ces derniers… On s’en tient à ce qui est raconté par la femme et aux petites descriptions de ce qui se passe dans la chambre, un peu comme si on était le deuxième spectateur de ses monologues, mais on n’en sait pas plus que le mari…
C’est tout de même un roman qui se lit facilement et avec lequel on ne s’ennuie pas, mais personnellement, j’ai l’impression qu’il manque un petit je-ne-sais-quoi à cette histoire. Ce n’est pas une déception, mais je ne suis pas tout à fait convaincue par le dernier Goncourt.
Huis clos lancinant et efficace
Critique de Calepin (Québec, Inscrit le 11 décembre 2006, 43 ans) - 10 avril 2009
Mon avis : L'histoire de ce roman, contrairement à ce que certains pensent, ne se déroule pas nécessairement en Afghanistan, mais peut tout aussi bien être ailleurs. Je pense que c'est important dans la mesure où le propos ne critique pas le vécu des femmes afghanes, mais bien celui du versant plus radical de l'islamisme. Et par la bande, les torts humains vécus par ces excès de zèle religieux. Entre autre l'ignorance. Cette ignorance qui rend les femmes soumises aux diktats des hommes, à leurs pensées réductrices ; cette ignorance qui les enferme dans des dogmes étouffants et destructeurs. C'est un des thèmes qui m'est apparu important du roman.
Sa principale force demeure la narration et tous les procédés narratifs qui l'entourent. La langue et le temps, au rythme des respirations de l'homme. La grande majorité des détails descriptifs s'en tiennent à la chambre et n'en sortent à peu près jamais. C'est d'ailleurs la seule salle qui est décrite. L'auteur fait tout pour placer la femme en orbite autour de son homme, le centre de son univers et n'en déroge que très rarement. Un élément particulièrement réussi.
Ce n'est pas une surprise d'avouer que j'ai beaucoup aimé ce roman. Je pense qu'une deuxième lecture serait vraiment un plus pour aller chercher toutes les subtilités que je n'ai pas pu absorber. Chapeau, monsieur Rahimi !
un récit poétique effrayant !
Critique de Tanneguy (Paris, Inscrit le 21 septembre 2006, 85 ans) - 2 avril 2009
Ce court récit donne à réfléchir, mais n'apporte pas de certitudes. Bravo !
Un cri dans le silence
Critique de Aaro-Benjamin G. (Montréal, Inscrit le 11 décembre 2003, 55 ans) - 19 mars 2009
C’est un condensé de rage, d’injustice et d’incompréhension. On pourrait croire que cette femme est forte, en réalité elle ne l’est pas. Elle choisit de se libérer de son fardeau seulement lorsque son mari est invalide. Toutes les figures de cette histoire sont terriblement pathétiques. On en ressort avec un sentiment d’impuissance. Mais bon, il faut des livres pour dénoncer le régime Taliban. Et celui-là, en quelque part, accomplit l’objectif.
Un hommage à la femme
Critique de Dudule (Orléans, Inscrite le 11 mars 2005, - ans) - 22 décembre 2008
Mais cette femme va profiter de cette situation pour raconter, évacuer ses douleurs, ses souffrances, dans ce pays où le mariage est arrangé, où les jeunes filles sont surveillées pour arriver vierges au mariage, où leurs maris peuvent les battre sans aucune raison.
Son mari va devenir cette pierre de patience à qui on confie tous ses malheurs, ses frustrations. Lui qui a été si absent, distant, et surtout si brutal en l’amour.
Ce livre poétique, cruel, et majestueusement bien écrit au féminin, nous dit que toutes les femmes du monde ont des rêves, des désirs, même dans ces pays où la tradition est lourde; où la femme n’a pas de droits.
Un très bon livre sur la condition des femmes, un hommage à la femme.
Une femme et un corps d'homme, seuls dans un pays en guerre
Critique de Pampril (, Inscrite le 7 septembre 2005, 47 ans) - 9 décembre 2008
Le livre d’Atiq Rahimi dévoile de la même façon une scène d’intérieur où l’horreur est amenée par petites touches picturales: un homme comateux et décharné est couché là, rattaché à la vie par la seule bonne volonté de sa femme qui n’a pas pris la fuite. Cet homme réduit à un corps répugnant, qu’elle caresse avec tendresse, est déjà en proie aux insectes, ses derniers visiteurs. Pendant qu’il expire doucement, respiration après respiration, la femme s’active autour de lui en prenant des risques de plus en plus ouverts. Elle l’aime violemment et le déteste encore plus violemment pour ce qu’elle endure. Les secrets qu’elle lui dévoile sont si graves aux yeux de la société de son pays et de son époque qu’on se surprend à avoir peur pour elle, jusqu’à ne plus oser tourner les pages. Car elle est femme, seule, avec deux petites filles, dans une ville bombardée d’Afghanistan. Ce que les talibans qui toquent à sa porte peuvent lui infliger peut aussi arriver aux deux fillettes. Il reste une place pour le rêve et pour l’évasion, jusqu’au moment où la porte s’effondre, bombardée. Et ensuite ? Le lecteur prie avec elle et l’écoute comme une pythie en transe. Hypnotique.
Un roman exalté
Critique de Aliénor (, Inscrite le 14 avril 2005, 56 ans) - 1 décembre 2008
Alors cette femme parle, enfin libérée de sa peur de cet homme qu’elle ne connaît pas car il a toujours été absent. Et le flot de cette confession nous emporte et nous bouleverse. Nous éclaire aussi sur la condition des femmes dans ce pays. Dans un style simple et souvent poétique, Atiq Rahimi nous attache en quelques lignes au sort de son héroïne, et l’on souffre avec elle. Jusqu’au terme de cette histoire pour laquelle on espère une fin heureuse. Mais comme le lui dit son beau-père dans un des plus beaux passages du livre, « pour avoir une fin heureuse, cette histoire, ma fille, comme dans la vie, exige un sacrifice ».
Mélo décevant
Critique de CC.RIDER (, Inscrit le 31 octobre 2005, 66 ans) - 30 novembre 2008
Un très court roman (152 pages écrites en gros caractères) lent, poussif et où l’auteur nous décrit un huis clos où il ne se passe pas grand-chose si ce n’est une sorte d’interminable « Mort du Cygne » qui aurait beaucoup gagnée à être réduite à la taille d’une nouvelle d’une quinzaine de pages… Quel délayage et quel pitoyable rabâchage dans un registre minimaliste très inférieur à celui des véritables spécialistes du genre tels Makine, Mingharelli, Fournier ou Jauffray (pour ne citer que les principaux) ! Avec Rahimi, on en reste au niveau de la description simpliste, froide, sans élan, sans rythme, sans consistance, sans souffle et au bout du compte sans grand intérêt. Ce très lointain élève du grand Hemingway a sans doute voulu écrire son « Vieil homme et la mort », mais il est très loin d’être parvenu à égaler le maître ! Ce taliban inconscient et inerte que l’on découvre impuissant et incapable d’amour véritable (« ceux qui font la guerre ne savent pas faire l’amour ») et cette femme qui se donne à un autre taliban juste à côté du corps de son mari encore chaud sont les uniques personnages de ce mélo exotique. Ils n’ont pas plus de réalité que des ectoplasmes et laissent le lecteur indifférent et fort déçu. On se demande même pourquoi cette œuvrette insipide a eu l’honneur d’être couronnée de la plus haute distinction de la littérature française.
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et maintenant le film, une pure merveille! | 4 | Deashelle | 26 mars 2013 @ 12:03 |
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