Les démons de Dexter de Jeffry P. Lindsay
( Dexter in the dark)
Catégorie(s) : Littérature => Policiers et thrillers
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Tout ça pour ça
J'étais prêt. Oui, j'étais prêt, définitivement prêt à sortir l'artillerie lourde, à savoir le dictionnaire encyclopédique des superlatifs. J'étais même tout disposé à en inventer quelques uns, histoire d'illustrer l'intérêt croissant que j'avais porté à Jeff Lindsay et à son héros ambivalent, Dexter.
Trois mois venaient de passer depuis le jour où j'avais appris que le troisième tome allait enfin paraître. Trois mois que j'attendais avec une impatience toute juvénile, que mon portefeuille vibrait sous mon costume, en proie à une fébrilité que je ne lui connais guère. Trois mois, enfin, que je battais le rappel à droite et à gauche, auprès de tous ceux à qui j'avais vivement conseillé de lire Ce Cher Dexter et le Passager noir (rebaptisé Dexter revient lors de sa sortie en poche), que je laissais des post-it sur le bureau de mes collègues de travail: "Tremblez. Bientôt, Dexter se rappellera à vous...".
Sans nul doute, il s'agissait là des séquelles laissées par l'enchantement de la lecture des premiers tomes : maîtrise parfaite des intrigues, un narrateur dont l'absence totale d'émotion ne peut laisser indifférent et, cerises sur le gâteau, un humour et un cynisme ravageurs. Une alchimie si évidente que les studios américains ne s'y sont pas trompées en faisant de Dexter, une excellente série.
De fait, je n'ai pas pu m'empêcher de me poser la question suivante : Dexter, victime de son succès télévisuel ? Car ce troisième tome est une bien belle daube des familles, qu'on se le dise.
Ce n'est pas dans mes habitudes de parler ainsi d'un livre mais là, franchement, difficile de faire autrement. Dans cette histoire, Dexter n'a pas seulement perdu son Passager noir, cette entité indispensable à l'exécution de ses crimes. Il s'est aussi défait de tous ses attraits pour finalement revêtir un costume dont la trame est composée ainsi : 40% grand-guignolesque - figurez-vous que c'est confirmé, les enfants de la compagne de Dexter, brisés, ont en eux le même potentiel pour devenir des tueurs en série et insistent pour que leur beau-père se décide à les initier -, 30% stupidité - l'un de ces mêmes enfants voit les ombres noires planer au dessus des gens très très méchants - 30% absurdité - Dexter succombe aux notes de musiques sacrificielles résonnant dans sa tête et se livre naturellement à ses kidnappeurs - 10% vide -
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On ressort de cette lecture avec le sentiment que Jeff Lindsay a bataillé dur pour donner un semblant de forme à tout ça. Il n'aurait pas dû se donner cette peine.
Les éditions
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Les démons de Dexter [Texte imprimé] Jeff Lindsay traduit de l'anglais (États-Unis) par Sylvie Lucas
de Lindsay, Jeffry P. Lucas, Sylvie (Traducteur)
M. Lafon / Thriller (Neuilly-sur-Seine)
ISBN : 9782749908151 ; 0,97 € ; 28/08/2008 ; 321 p. ; Broché
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Les critiques éclairs (4)
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Dexter - troisième acte
Critique de AmauryWatremez (Evreux, Inscrit le 3 novembre 2011, 55 ans) - 5 juin 2013
Ce que j'aimais bien dans les premiers « Dexter » en était justement ce ton particulier, et le réalisme des situations. Dans cet opus, l'auteur sombre beaucoup plus dans le rocambolesque et l'horreur avec la résurrection en plein Miami d'un culte ancestral et barbare pour Moloch sur lequel il enquête avec sa soeur qui est au courant de sa « différence », ou bien quand il décrit le sergent Doakes qui n'a plus ni mains, ni pieds, ni langue mais revient travailler au commissariat, poursuivant Dexter de sa vindicte. De plus, l'auteur se targue d'expliquer d'où vient le « passager noir » qui hante son « héros » et lui dicte ses crimes. Après tout, pourquoi pas, on se laisse prendre par l'histoire et les apartés concernant les démons possédant les humains devenant des criminels en série, mais le style et les événements y perdent de leur force, même si on peut voir le culte renouvelé de Moloch comme le symbole d'une société pourrie qui revient doucement mais sûrement à la barbarie, à commencer par ses représentants les plus favorisés qui ne cherchent même plus à camoufler leurs plus bas instincts.
Dexter perd son « passager noir » pendant presque tout le roman et finit par le retrouver en conduisant Rita, sa petite amie, qu'il aime à sa manière, vers l'autel. Et le lecteur a quand même envie de savoir la suite, car le personnage, malgré son atrocité, est étrangement sympathique.
Mystérieux, charmants
Critique de Antihuman (Paris, Inscrit le 5 octobre 2011, 41 ans) - 23 novembre 2011
Bref, on peut insulter la vérité mais pas trop longtemps car elle finit par se rebeller. Enfin beaucoup, de nos jours, salissant tout ce qu'ils touchent ou surtout ce qui est pur, on ne blâmera jamais trop notre héros, c'est plus facile de détruire quelque travail et de repasser à 50 après quelqu'un surtout si on a somme toute aucun honneur et que notre fond est empli d'amertume envers l'autre; si personne n'invite Dexter le jour de l'An, personne ne le soupçonne trop non plus, on s'en fout c'est tout. De toute façon les mathématiciens savent bien que tout va par paire dans le monde, raison pour laquelle toute ombre, la nuit, est suspecte = sans être forcément, hélas, notre tueur adoré. Et puis il est un peu difficile de revenir sur des acquis ou sur ce qui est évident ou nié à la base, ou diabolisé dés le secondaire. A part peut-être, certainement, pour ces Etres Etranges, ces joyeux "débiles" et super héros en tout genre, ces Super Stars des clubs à paillette et à botox dans lesquels vous ne rentrerez pas si tout va bien ou encore ces autres.
Une oeuvre à l'intérieur de laquelle est absente toute morale ou point de vue sur la société est inutile; d'ailleurs les meilleures sont celles nées d'auteurs ayant su prendre du recul pour parler des choses et non celles qui allaient dans le sens convenu; voilà la raison pourquoi Jeff Lindsay cartonne avec ses pulps... Vive les démons. Vraiment ce Dexter a dû faire quelque chose qu'il n'aurait pas dû.
...
Critique de Simplicité (, Inscrit le 6 août 2010, 32 ans) - 7 août 2010
Mais celui-ci. J'ai attendu beaucoup avant que le livre sorte, énormément. Je fus déçu. Il démarre avec une beauté extrême et un suspens fou. Mais très vite on se demande : Hum.. Comment il va faire pour tourner ça, sans ridicule ?
Ben, j'avais raison. Ca finit ridiculement. C'est quoi ça ? Franchement ! JEFF ! Mais bon, super quand même le début. La fin ? Absurde. Ridicule. Fade. J'ai acheté le dernier, le quatrième volet. Il est chez moi depuis quelques mois. Entamé, sans être fini. Comme si la fin du 3° volet m'avait fait perdre le goût.
A lire, pour le principe.
Mais, c'est la première fois, qu'une série est meilleure qu'un livre. Sauf pour le premier (à lire absolument).
Fin de Dexter?
Critique de Sanchan (, Inscrite le 28 avril 2009, 41 ans) - 8 juin 2009
Personnellement j'ai beaucoup aimé cet épisode un peu à part, il est vrai, dans la série. Cette fois-ci, ce n'est plus tant l'enquête qui importe que la psychologie du personnage en proie à des doutes. Comment faire face à une humanisation lorsque l'on a été un monstre toute sa vie? Dexter va-t-il être capable de supporter ses actions du passé? Va-t-il accepter cette humanité, l'accueillir à bras ouverts alors qu'il devient mari et père? Peut-il simplement la supporter ou cette humanité amène-t-elle sa perte?
Je ne suis pas d'accord avec la critique de BiblioMan. Je ne trouve pas qu'il y ait du grand-guignolesque. Le livre part, il est vrai, du côté du mystique, cherchant une explication surnaturelle à l'existence du Passager Noir. En effet, seule une explication surnaturelle peut expliquer sa disparition subite.
Il ne s'agit pas, non plus, de grande littérature. Il y a énormément de répétitions (Jeff Lindsay a-t-il oublié qu'il a déjà écrit cela ou veut-il insister dessus), l'écriture n'a rien d'extraordinaire, mais ça marche quand même.
Dexter va-t-il survivre à la perte de son Passager Noir? Y aura-t-il une suite à la série? Si oui quelle tournure vont prendre les choses. Tant de questions auxquelles seule la fin (un peu bâclée) nous apporte les réponses. Mais jusqu'à cette fin un peu naze, on accroche bien.
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