Le premier tome m'ayant plutôt bien convaincu, j'étais assez content de retrouver Griffont et Saint-Gil pour de nouvelles aventures et, dans l'ensemble, je n'ai pas été déçu. En effet, l'intrigue est plus complexe et plus politique que la précédente et nous permet également de découvrir les circonstances de la toute première rencontre entre Louis et Isabel. On y fait aussi la connaissance de nouveaux personnages, dont certains des plus intéressants, et même si le récit peut parfois prendre une tournure assez sombre, il y a toujours quelques petites pointes d'humour bienvenues qui arrivent à alléger l'atmosphère.

Toutefois, et comme pour Les enchantements d'Ambremer, Pevel ne fait bien souvent qu'effleurer le riche univers qu'il a inventé. C'est parfois assez frustrant de voir que de nombreuses bonnes idées ou des éléments permettant approfondir le monde magique ne sont présents que pour un bref passage. Certes, cela permet bien souvent d'éviter les digressions, de se resserrer sur le récit et de garder probablement cela pour la suite mais personnellement cela ne me déplairait pas de me plonger encore plus dans cet univers merveilleux car il a tellement de potentiel.

J'ai donc trouvé ce deuxième tome tout aussi bon que le premier et je n'ai vraiment pas vu les pages défiler. Il est vrai que le fait que cela se déroule à deux périodes différentes casse un petit le rythme mais les deux temporalités étant aussi intéressantes l'une que l'autre cela n'est pas bien grave. En tout cas la série continue sur une bonne lancée et je compte bien poursuivre car je ne doute pas qu'il reste encore bien des choses à découvrir dans ce Paris enchanté.

Koolasuchus - Laon - 35 ans - 1 juillet 2023

L'auteur nous plonge dans un Paris uchronique, dans un univers, dont l'auteur développe certains aspects politiques dans le cadre d'une intrigue policière maitrisée.... mais... oui il y a quelques mais...
Mais si les personnages ont une réelle densité, certains passages par trop explicatifs, ces échanges auteur-lecteur, nuisent au rythme du récit... et le côté parfait de certains me dérange...
Mais que de passages descriptifs inutiles...
Mais pourquoi certaines longueurs qui cassent une nouvelle fois le rythme...
MAIS le style... je ne sais pas ce qu'a voulu l'auteur, peut-être adopter un type feuilletonesque... genre récit de ces journaux des années 1900... mais ce style un peu redondant, avec des reprises de ce qui nous fut dit, et ces "clins d'oeil" au lecteur... nuit au récit, du moins pour moi...

Et la raison même de l'intrigue sur un plan politique me paraît d'une certaine obscurité qui fait que certes l'intrigue est maîtrisée, mais sa raison d'être me semble vide de sens...

Une lecture de détente

Deinos - - 62 ans - 24 juillet 2018

Le premier volume du Paris des Merveilles, sans être exceptionnel, s’était avéré un fort plaisant divertissement : cela justifiait amplement de remettre le couvert avec la deuxième aventure du mage Louis Griffont et de la fée renégate Isabelle de Saint-Gil. L’effet de surprise, liée à la découverte de l’univers assez original du Paris des Merveilles, qui montre les êtres merveilleux coexister harmonieusement avec les hommes dans le monde du début du vingtième siècle, s’estompe bien sûr quelque peu. Pierre Pevel avait senti le coup venir et nous propose donc cette fois-ci une histoire sans doute un peu plus complexe, voire alambiquée, que celle de l’opus d’origine.

Suite au meurtre d’un antiquaire parisien, empoisonné par une substance magique, Louis Griffont mène l’enquête, ce qui l’amènera à remonter la piste d’un redoutable mage noir, Giacomo Nero. Que veut ce mage noir, et pourquoi, c’est là tout l’enjeu du livre.

La trame est très classique. Mais Pierre Pevel a eu la grande habileté de la complexifier par la structure même de la narration, par de nombreux retours en arrière, à l’époque la France de la Régence, où l’on découvre des éléments en lien direct avec les éléments de l’affaire, et par des rebondissements et autres péripéties destinées à maintenir le rythme et à embrouiller à dessein le lecteur.

L’effet était peut-être un peu trop appuyé : je me suis personnellement un peu perdu dans ce récit parfois artificiellement dense, et malgré de nombreux effets à suspens, le rythme reste parfois un peu poussif. Malgré les codes du genre et ses poncifs, on retrouve cependant avec plaisir le décorum de la série, avec en plus une sympathique incursion dans le Paris du dix-septième siècle et le passé des protagonistes principaux. J’ai également bien apprécié le contexte de la guerre entre les fées et les dragons, que Pierre Pevel traite en s’efforçant d’éviter tout manichéisme, aspect que l'auteur aurait pu même à mon sens creuser un peu plus.

Fanou03 - * - 49 ans - 31 mai 2018