Aux 4 coins du cercle
de Orin

critiqué par Annlaure, le 15 octobre 2008
( - 38 ans)


La note:  étoiles
Roman téméraire
La particularité de ce roman réside dans sa technique de narration. L’auteur ne cherche pas à nous noyer dans un déluge d’événements. Il s’amuse à réécrire les mêmes scènes vues par des personnages différents. À cela se rajoutent des flash-back très troublants.
Une fois que l’on a compris le mode d’emploi, c'est-à-dire très vite, le roman se lit presque d’une traite.
Ce bouquin est une petite chose fragile d’à peine 250 pages, découpée en deux parties. La première, avec ses trois chapitres, retrace l’enfance du personnage principal. La seconde, composée de quatre chapitres, raconte sa vie d’adulte.
Pour ma part, c’est surtout la deuxième moitié du livre qui m’a énormément plu. Je me suis rapidement laissé avoir par la mécanique mise en place par l’auteur et par son obsession des points de vue.

On est trimballé le long de la vie du personnage principal, Chloé.
Pour elle, l’enfance c’est avant tout l’immense hall d’un tribunal, la cour de récréation de son école, la salle des urgences d’un hôpital et son fruit préféré, les cerises.
Sa vie d’adulte, mouvementée et nomade, la conduit à passer d’amante en amante entre la France et le Canada. Elle commence par enterrer sa mère puis c’est la réalité qui se casse la gueule. On la suit dans son quotidien où tout ce que l’on apprend, on le sait de la bouche d’autres personnages. De son côté, elle reste tapie dans une indifférence maladive. Après une succession d’incidents, elle finit par être hospitalisée dans une clinique psychiatrique. C’est là, au milieu de médecins sordides et dans la solitude de sa chambre, que la vérité va jaillir.
Pour connaitre la suite, ben faut la lire…. !

Pour vous donner un petit avant gout, voici la quatrième de couv...!

« J'ai compris en n'apercevant pas mon reflet dans l'eau qu'il n'y serait plus. A sa place le visage d'une autre flottait sur l'onde. Visage anonyme qui, un peu comme ces photos sur les tombes n'appartient plus à personne. Alors j'ai encore tiré, tiré, tiré, tiré sur cette image qui me souriait sans pouvoir l'effacer. C'était comme quatre flashs dans la solitude d'un photomaton, à la sortie d'une gare qu'on ne connaît pas. »


AnnLaure