Malavita encore
de Tonino Benacquista

critiqué par BONNEAU Brice, le 16 octobre 2008
(Paris - 40 ans)


La note:  étoiles
Excellent !
Les lecteurs qui, comme moi, s’impatientaient depuis la dernière salve de publication de Tonino Benacquista, vont pouvoir à nouveau respirer : il revient ! Après Le serrurier volant (avec Tardi) publié en 2006 et sorti en poche chez Folio en juin dernier, l’auteur des célèbres Saga, Quelqu’un d’autre, Tout à l’ego et d’autres encore reprend le filon d’un de ses derniers romans, Malavita (2004), pour cette suite toujours aussi débordante de rebondissements.
Ancien ponte de la Cosa Nostra à New-York, Giovanni Manzoni est devenu l’homme à abattre lorsqu’il a accepté de témoigner dans le procès qui a fait trembler la pègre aux Etats-Unis, raison pour laquelle il avait posé une condition sine qua non à son témoignage : faire partie du programme de protection des témoins. Dans Malavita, il était devenu Fred Blake, et s’était installé avec sa femme et ses deux enfants dans un petit village de Normandie ; mais avait été retrouvé par la mafia.
Relogé dans une autre ville, perdue dans la torpeur du sud de la France, les Blake sont devenu les Wayne, avec quelques années et un nouvel agent du FBI en plus. Fred est devenu un écrivain bankable en publiant ses mémoires sous forme de roman de fiction, sous pseudonyme ; Maggie se lance dans la confection artisanale de parmigiana di melanzane, le gratin d’aubergine au parmesan ; et les enfants tentent de mener une vie amoureuse normale loin du cercle parental, devenu chaotique.
Cette suite inattendue est un véritable bonheur : Benacquista avait su changer de ton et de rythme, sortir du roman sombre pour nous dévoiler ses talents de scénariste dans un Malavita plus vivant et adaptable que jamais. Pour Malavita encore, tous les ingrédients du succès sont à nouveau réunis, et on se retrouve emporté avec plaisir dans les tourmentes familiales de ces quatre personnages décidément hors du commun. Un excellent roman, ne serait-ce qu’à en juger par la franche pénibilité à devoir s’arrêter de lire en sortant du métro…
Une bonne lecture détente 8 étoiles

Suite de Malavita, Malavita encore est un roman qui m’a fait passer un bon moment. Agréable à lire, facile d’accès avec parfois quelques petites touches d’humour, il est le parfait livre post journée de travail harassante.
On y retrouve avec plaisir la petite famille américaine affiliée autrefois à la pègre locale. Encore une fois diverses péripéties vont les mener vers de dangereux chemins. Le côté mafieux du premier roman est toutefois moins prégnant ici. Mon seul bémol se situe au niveau du personnage de Belle dont l’histoire d’amour avec un geek made in France m’a semblé complètement à côté de la plaque, à la limite du ridicule parfois, d’une grande niaiserie en fait. Ce personnage de François Lagillière est d’un cliché…
Bref, une lecture de détente agréable et sympathique.

Sundernono - Nice - 41 ans - 30 septembre 2014


Benacquista? 6 étoiles

On retrouve dans Malavita encore la famille Manzoni, repentie du crime organisé américain et maintenant témoin sous protection du gouvernement des États-Unis.

Benacquista nous arrive cette fois-ci avec un roman sans coup d'éclat; on découvre méticuleusement LA famille - et non ce qui l'entoure - et au fil du livre, les relations sociales se développent sans anicroches, mais l'ensemble m'est apparu fade si je le comparais au premier Malavita, celui qui n'aurait pas dû avoir de suite.

Sérieusement, le tout est d'une écriture fanfaronne, on est facilement absorbé par l'écriture qui semble être parlée et on se surprend à rigoler quelques fois ou même de grimacer en s'imaginant le corps meurtri d'un pauvre petit bonhomme.

Le roman est bon, mais l'attente était trop grande, trop grande face au résultat donné.

Mamoquin - - 59 ans - 4 juin 2010


De la Mafia au roman 8 étoiles

Si je n’ai pas eu, à la lecture du second tome de Malavita, le plaisir de la découverte de la pittoresque famille Manzoni , j’ai suivi avec intérêt ses nouvelles péripéties, apprécié en particulier celles qui concernaient l’épouse et les deux enfants, qui, en grandissant - bon sang ne saurait mentir –s’embarquent, à leur niveau dans des affaires louches . Les relations entre Fred et son gardien Peter Bowles sont assez savoureuses, mais surtout le héros Fred y prend une nouvelle dimension .

Il découvre ( avec beaucoup d’efforts, cependant…..) les plaisirs de la lecture « Lire, oublier les tristes contextes et s’évader, partir ! » et de l’identification à un personnage . « Il avait été le jeune Ismaël….Achab… il était devenu Moby Dick en personne » . Le « graphomane analphabète » devient romancier, « au lieu d’écrire des mémoires qui se prennent pour des romans, essaie l’inverse » lui conseille Maggie .

Puisque Bénacquista, dans un dénouement un peu surprenant, parque son héros dans une île de nulle part, il ne lui reste plus qu’à écrire dans un prochain roman la suite de ses aventures car on imagine mal que celui-ci finisse sa vie sur cet îlot désert ….

Alma - - - ans - 17 décembre 2008


Un peu déçu, mais pas tant que ça ! 8 étoiles

Je suis un peu déçu par ce nouvel opus des aventures de notre repenti favori, je pensais le retrouver là où l'auteur l'avait laissé dans son premier tome. Puis en avançant dans ma lecture, et le style Benacquista faisant son œuvre je me suis pris à l'histoire. Il faut dire que cet auteur a du talent, il sait manier la plume et ménager son lecteur. J'avais beaucoup aimé Malavita, et j'aime bien ce nouveau chapitre et je le recommande vivement

Laurent63 - AMBERT - 50 ans - 2 décembre 2008


Sympathique et chaleureux 8 étoiles

Repenti de la mafia new-yorkaise, Wayne a obtenu la protection du FBI pour lui avoir « balancé » un certain nombre de grands pontes de Cosa Nostra. Avec sa petite famille, il s’est installé dans le sud de la France sous la surveillance tatillonne d’un ange gardien collant et légèrement dépressif. Pour ne pas mourir d’ennui, l’ancien gangster, qui n’a aucune culture et n’a encore lu aucun livre, s’est improvisé écrivain et a déjà fait paraître deux ouvrages où il relate ses exploits de truand. Malheureusement son sac à anecdotes sanglantes est quasiment vide et il peine lamentablement sur son nouveau bouquin. Pour ne rien arranger, la cellule familiale commence à se déliter. Sa femme le délaisse pour aller ouvrir un restaurant italien à Paris. Sa fille vit des amours tumultueuses et son fils abandonne ses études pour devenir menuisier…
Ce livre est plus ou moins la suite de « Malavita » car il en reprend les quatre héros. Mais comme il s’agit d’une histoire complète, il peut être lu indépendamment du premier. De style léger et agréable, cette histoire, qui aborde d’une façon documentée les dessous du milieu américain, la difficulté de monter une petite entreprise face à un géant de la malbouffe et les affres de la création littéraire, est d’autant plus intéressante qu’elle n’est pas dénuée d’un certain humour. Un peu lent au démarrage, le rythme s’accélère ensuite pour mener à une fin en pied de nez du destin fort bienvenu. L’exemple type du roman de détente et de divertissement. Sympathique et chaleureux, mais aussi vite lu qu’oublié sans doute…

CC.RIDER - - 66 ans - 5 novembre 2008