Rites d'automne de Dan O'Brien
( The rites of autumn)
Catégorie(s) : Littérature => Anglophone
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Entre ciel et terre
Dan O'Brien a collaboré, durant plusieurs années, au programme de réinsertion des faucons pèlerins. Le faucon pèlerin, comme tant d'autres espèces, a bien failli disparaître de l'écosystème, notamment à cause de l'utilisation forcenée du DDT. Lors d'une tentative avortée de réintroduction de trois jeunes faucons, il parvient à en sauver un.
Afin de remettre en liberté son jeune protégé, il entreprend un long périple depuis le Montana jusqu'au golfe du Mexique. Durant ce voyage, propice à la réflexion sur la condition du genre humain et de son interaction avec son environnement, il s'efforce de mettre en œuvre tout l'art de la fauconnerie pour préparer le faucon à sa future existence. A travers les rencontres et les paysages qu'il traverse, il revisite l'histoire de son pays, constatant les innombrables erreurs commises lors du développement incontrôlé d'une nation peu soucieuse du bien commun. Depuis la tragédie des amérindiens spoliés, jusqu'aux directives absurdes qui poussent les exploitants agricoles et les éleveurs à commettre l'irréparable.
Il loue une nature défigurée par les hommes qui sont entrés en guerre contre elle depuis le jour où Coronado entreprit d'explorer les contrées les plus reculées d'Amérique du nord.
Un magnifique témoignage sur les oiseaux de proie, l'environnement et l'impact de l'activité humaine sur ces sources permanentes de bonheur qui illuminent les regards et font chavirer l'âme de ceux qui n'ont pas oublié tout ce qu'il lui doive.
Les éditions
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Rites d'automne [Texte imprimé], le voyage d'un fauconnier à travers l'Ouest américain [Dan O'Brien] trad. de l'américain par Gabrielle Merchez
de O'Brien, Dan Merchez, Gabrielle (Traducteur)
10-18 / 10-18
ISBN : 9782264018441 ; 2,09 € ; 05/03/1993 ; 224 p. ; Poche -
Rites d'automne [Texte imprimé], le périple d'un fauconnier à travers l'Ouest américain Dan O'Brien traduit de l'américain par Laura Derajinski
de O'Brien, Dan Derajinski, Laura (Traducteur)
Gallimard / Collection Folio
ISBN : 9782070441624 ; 6,90 € ; 29/04/2011 ; 248 p. ; Broché
Les livres liés
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Les critiques éclairs (5)
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Pèlerin entre deux mondes
Critique de Kostog (, Inscrit le 31 juillet 2018, 52 ans) - 11 janvier 2019
Si, bien sûr Dan O'Brien nous entretient de préoccupations que nous qualifierions d'écologistes, son ouvrage n'est en rien un essai ou un plaidoyer.
Rites d'automne est avant tout un parcours initiatique, celui de l'auteur qui affronte, tout à la fois avec passion et humilité, ses rêves de liberté et ses espoirs d'homme voulant rendre à la nature une partie de la diversité que la folie des uns a parfois détruite (ici le retour du faucon pèlerin presque disparu par l'effet des pesticides et qu'il s'efforce de rendre à la vie sauvage).
Ce qui rend O'Brien passionnant, c'est qu'il n'est jamais pareil à ces idéologues aui plaquent des certitudes et une grille de lecture sur la réalité. Au contraire, il ne cherche en rien à nous cacher ses doutes. Son chemin ressemble à la vie, il n'est pas rectiligne. Intelligent et sensible à ce qui l'entoure - ce faucon dont il nous fait partager chaque envol, ces chiens de chasse qu'il décrit avec justesse et humour et puis les autres oiseaux, victimes de temps en temps de ses attaques de fauconnerie ou de ses coups de fusil mais qu'il considère toujours avec empathie -, il nous permet de mieux voir le monde, il élargit notre horizon.
Véritable poète, Dan O'Brien nous emporte dans son parcours intérieur rythmé, lors de cette migration vers le Sud, par la fragile majesté des vols de ce faucon. Avant de nous en rendre compte, nous avons atteint la dernière page...
« Le pèlerin règne sur l'imagination humaine car il est source d'inspiration. Sa beauté est raffinée. »
Sauver le faucon
Critique de Lejak (Metz, Inscrit le 24 septembre 2007, 50 ans) - 26 juillet 2015
D'où l'idée d'accompagner l'apprentissage d'un jeune faucon pour lui donner plus de chance de survivre, point de départ de l'ouvrage.
A travers cette longue aventure solitaire, accompagné de son faucon et de ses chiens, il parcourt de vastes paysages avec sa camionnette. Il vit en bohémien et nous fait partager son amour de la nature sauvage, et des grands espaces américains.
Il nous raconte aussi l'empreinte néfaste de l'Homme sur la nature, et des conséquences visibles sur son activité de préservation des espèces menacées.
Il est l'un des premiers à avoir donné de la voix pour la protection de la nature, et à montrer la voie aux combats de ces 30 dernières années.
Dan O'Brien nous donne de la générosité, de l'humilité, de la tendresse, du rêve, et matière à penser.
Pour ma part, je n'ai pas aussi été émerveillé que par "Les bisons de Coeur Brisé", mais Rites d'automne n'est jamais que son 3ème livre, 13 ans et 4 autres ouvrages séparant les 2 œuvres. Mais j'ai pris néanmoins du plaisir à partager son expédition sur les routes de l'ouest américain.
L’HOMME QUI MURMURAIT À L’OREILLE DES FAUCONS
Critique de Septularisen (, Inscrit le 7 août 2004, - ans) - 16 février 2015
Je me contenterais de glisser un mot sur la magnifique écriture de l’écrivain américain, qui n’a pas son pareil pour nous parler, que dis-je nous donner à voir, à sentir, à humer, la beauté et la vitalité des vastes plaines américaines, « ses » vastes plaines, maintes fois détruites et abîmées par la main, quand ce n'est pas par la folie de l’homme, et où malgré tout, il est chaque jour heureux d’avoir la chance d’y habiter.
Son Amérique à lui, celle profonde des petites gens, celle des cow-boys et des ranch, celles des villes qui changent et grignotent trop et trop vite la part "sauvage" du pays, celle de ces gens qui comme lui (écologiste, bien avant que le mot ne soit à la mode...), se rendent bien compte que cela ne peut continuer comme cela, mais que personne n'écoute jamais, pendant que, bien sûr, les choses continuent à se détériorer à vitesse grand V!
Et pourtant, de prime abord le sujet a de quoi étonner, si ce n’est rebuter le lecteur. Après tout, que dire, que penser d’un livre, ayant comme sujet principal la réintroduction du faucon pèlerin en Amérique… Que dire de ce livre de 300 pages parlant presque exclusivement de la relation entre un fermier passionné de fauconnerie et de son faucon qu’il a réussi à sauver d’une mort certaine ?…
Et pourtant…
Et pourtant, l’écriture sans pareil de l’auteur, nous rend ce livre non seulement accessible (malgré son côté technique et spécialisé…) et facile à lire, mais même très attachant et à la fin je dois dire qu’on est triste de quitter Dolly sans savoir ce qu’elle est devenue…
Et ce n’est pas quelques trop longues digressions et quelques pages inutiles dont on en vient à se demander ce qu’elles font là, qui pourront me gâcher le plaisir que j’ai pris à la lecture de ce livre.
Rien à dire de plus. Je vous souhaite juste de prendre le même plaisir que moi à la lecture de ce livre !
Pour l'Amour de Dolly !
Critique de Frunny (PARIS, Inscrit le 28 décembre 2009, 59 ans) - 21 mai 2012
Je n'aurais jamais cru qu'un roman autour de la préservation d'une espèce animale en voie de disparition (le faucon pèlerin) puisse me bouleverser à ce point .
Dan O'Brien a trouvé le juste dosage entre biologie, poésie et réflexion philosophique.
Moi qui ne connaissais rien de ce rapace , je ne le verrai jamais plus de la même façon (encore faut-il pouvoir l'apercevoir)
Je ne reviendrai pas sur les 2 magnifiques critiques précédentes qui vous donneront la juste tonalité du récit .
Accompagné de son ami Erney, de ses 2 chiens - Jake (vieux labrador) et Spud (jeune setter)- l'auteur va tenter l'impossible pari de faire renaître l'instinct de chasseur de Dolly (jeune faucon pèlerin) en parcourant sa route migratoire.
Un long chemin de 8000 km du Canada jusqu'au Golfe du Mexique.
Un voyage intérieur où l'auteur pose de nombreuses questions fondamentales :
-> le rôle de l'Homme dans la destruction des nombreuses espèces (avidité des promoteurs immobiliers , l'inconscience des urbanistes , ...)
-> les faux-écologistes (" la biologie à la Walt Disney ")
-> le bras de fer mené entre l'Homme et la Nature. ("La Terre nous survivra")
Mais -à mes yeux- ce qui fait le "sel " de ce récit sont les incroyables déclarations d'Amour de l'auteur à Dolly .
" L'odeur d'un plumage de faucon est le fétiche secret de leur maître. Leur parfum est épicé et propre, un mélange de haute montagne, d'embruns marins et des jungles du Yucatan. C'est enivrant".
" Dans leurs yeux , on trouve des rivières bouillonnantes, des montagnes, des océans, et la volonté intense de les intégrer à son propre environnement".
Que vous faut-il de plus pour vous ruer sans attendre sur ce livre indispensable ?
Nouvelle édition Au Diable Vauvert
Critique de Sahkti (Genève, Inscrite le 17 avril 2004, 50 ans) - 25 mai 2009
Dan'O Brien a longtemps participé à la réintroduction des faucons pélerins en territoire américain, depuis leur quasi extinction en 1986, suite à l'utilisation massive du DDT. Spécialiste de la fauconnerie et des espèces sauvages, c'est également un grand amoureux des vastes étendues sauvages qui peuplent l'Amérique du Nord.
Le récit débute avec quelques explications intéressantes sur le programme de réinsertion des faucons pélerins en milieu naturel, notamment grâce à l'emplacement d'une immense boîte en bois sur un massif rocheux (nous sommes dans les Grandes Rocheuses) dans laquelle doivent être placés quatre jeunes faucons (baptisés Rouge, Bleu, Vert et Jaune, en raison de la couleur de leur balise), le temps qu'ils identifient ces nouvelles conditions de vie. Aidé de deux chercheurs, Dan O'Brien observe la nichée mais il n'est pas le seul à faire cela; un aigle veille au grain et n'hésite pas à tuer trois des faucons pour son déjeuner. Dan O'Brien sauve Bleue, la femelle rescapée et décide de la remettre en captivité. L'ayant renommée Dolly, il se sent de plus en plus coupable et se dit que décidément, un oiseau de ce type ne doit pas vivre derrière un grillage et doit à tout prix renouer avec sa condition sauvage d'origine.
Débute alors un long périple, voyage initiatique qui leur fera traverser à tous deux les vastes étendues américaines, paysages grandioses qui doivent inspirer à Dolly l'envie et les capacités d'évoluer en milieu naturel. L'osmose entre l'homme et l'oiseau est impressionnante, Dan enseigne à Dolly, selon les principes de la fauconnerie, comment survivre dans la nature.
Ce voyage est également la triste occasion pour Dan O'Brien de constater à quel point l'Homme est peu respectueux de cette terre qui l'accueille et l'utilisation monstrueuse des pesticides n'est pas ici seule en cause.
Ce récit est magnifique ! Pas étonnant que Jim Harrison en dise que "De cette oeuvre se dégage une dignité à couper le souffle".
Nous entraînant sur ses pas, dans sa peau, Dan O'Brien partage avec nous des moments riches et puissants, une complicité à toute épreuve, malgré les rouages qui peuvent coincer, malgré la désillusion liée aux errances humaines. Teintée d'espoir, son écriture est somptueuse, dans la lignée de ces grands auteurs américains qui nous offrent le monde à partager.
Superbe !
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