Un chasseur de lions
de Olivier Rolin

critiqué par PPG, le 3 novembre 2008
(Strasbourg - 48 ans)


La note:  étoiles
Prix Goncourt 2008 ?
Olivier Rolin nous propose de façon romanesque et romancé le destin croisé de deux personnages : Edouard Manet, le célèbre peintre, et Eugène Pertuiset, peint par le maître sur une toile intitulée précisément “Un chasseur de lions”. Dans ce roman d’aventure à travers lequel on se rend de la Commune aux grands espaces africains, où l'on explore la Terre de Feu, découvre des salons, réceptions ou bars à absinthe, où l’on croise les illustres Mallarmé ou encore Zola, un troisième personnage s’immisce dans la narration. Il s’agit d’un homme d’aujourd’hui, au ton ironique, parfois nostalgique, qui n’est pas sans rappeler l’auteur lui-même.

Ainsi, l’auteur nous offre une profonde méditation, pleine de charme, sur le destin de l’homme. De ses faits les plus anodins à ses rêves les plus fous, c’est le temps qui passe, irrémédiablement, qui triomphe toujours à la fin, “seule chasse où l’on est assuré d’être tué par le fauve”. Le néant risque en effet de tout engloutir.

Formidablement bien écrit, dans une langue émaillée de mots rares, on se laisse véritablement emporter par cette histoire faite d’aller-retour incessants, mais qui ne nous font pas perdre le fil du récit un instant. Les personnages sont attachants, car ils nous sont présentés avec leurs faiblesses, leurs limites, les rendant terriblement humains. En prime, le regard décalé du “troisième personnage" (amplifié par l’emploi du “tu”) est irrésistiblement drôle. Sous ce regard, la vie nous apparaît à la fois tragique et fragile, mais aussi si belle et si poétique.

Assurément un très grand cru. Verdict le 10 novembre prochain.
Savoureux et enrichissant 9 étoiles

Un roman savoureux et enrichissant .

Savoureux par son personnage central : Pertuiset : tantôt Tintin, tantôt Dupont « Pertuiset avait un côté Tintin, un Tintin raté, farcesque, volumineux ……en fait, avec sa grosse moustache et son espèce de chapeau à plume, son air emplâtré, c’est plutôt à l’un des Dupont/d qu’il fait penser » , par la manière héroïcomique de faire le récit d’affrontements guerriers, par le titre humoristique de 16 chapitres contenant tous le nom d’un animal , ce qui fait du roman une sorte de western picaresque .

Enrichissant par son aspect historique . Olivier Rolin ressuscite avec une générosité de détails le Paris artistique des années 1870 . Le lecteur rencontre tous les « phares » de la littérature ( certains de leurs personnages, aussi ) et de la peinture de l’époque , autour de la figure centrale de Manet dont Rolin décrit magnifiquement les tableaux . Le lecteur parcourt un Paris qui a disparu et que Rolin oppose au Paris d’aujourd’hui où les cafés et restaurants célèbres ont laissé place à des boutiques de prêt à porter ou à des banques .

Ce roman offre aussi à l’auteur l’occasion d’une réflexion sur son travail de romancier qui mêle réel et imaginaire, qui relie passé et présent « C’est une des poétiques conséquences du temps qui passe : les témoins meurent, puis ceux qui ont entendu raconter les histoires ; le silence se fait, les vies se dissipent dans l’oubli, le peu qui ne s’en perd pas devient roman qui a ainsi rapport avec la mort » . S’adressant à lui-même, il conclut ainsi son roman : « le lion que tu chassais,……….le trésor que tu cherchais, c’était, comme toujours, le temps perdu : pays où la vie passée se mêle à la vie rêvée, seule chasse où on est assuré d’être au bout tué par le fauve, seule exploration où l’on finit toujours sous la dent des anthropophages »

Le chasseur de lions n’est donc pas seulement ce Tartarin de Pertuiset……..

Alma - - - ans - 15 mars 2009


je passe.... 1 étoiles

Je ne sais même pas quoi en dire... c'est ridicule, navrant, décevant.

Angelique8244 - - 42 ans - 6 janvier 2009


Pénible 3 étoiles

La littérature doit contenir une part de séduction. Elle est inexistante dans ce roman/essai. Rolin parle à son lecteur comme un professeur d’Histoire, avec des anecdotes éparpillées, en avançant des faits, des dates et en situant son héros aventurier dans le contexte de l’époque par ses rencontres. J’ai abandonné la chasse un peu avant le milieu, sans gibier à me mettre sous la dent. Il s’agit du genre de livre qui vous fait sentir inculte car vous ne connaissez pas la multitude de noms que l’on vous lance. Ceci ne me dérange pas outre mesure. Par contre, l’absence d’une trame romanesque est impardonnable.

Aaro-Benjamin G. - Montréal - 55 ans - 4 novembre 2008