Le Diable l'emporte
de René Barjavel

critiqué par Soldatdeplomb4, le 6 novembre 2008
(Nancy - 35 ans)


La note:  étoiles
Cynisme et humour noir
Avec le diable l'emporte, Barjavel signe un portrait de l'homme d'un pessimisme inouï. Certes, le dénouement est en demi-teinte, mais les 300 pages du livre sont une invitation géante à s'interroger sur ce dont l'homme est capable.

Ce livre est bourré du pire humour noir qu'on puisse imaginer. Les guerres les plus atroces sont déclenchés sur des erreurs les plus idiotes, les processus de paix paraissent grandioses et idylliques, et s'avèrent finalement paillettes et simulacre.
Le livre se base sur le thème de la troisième guerre mondiale, sujet contemporain de Barjavel puisque le livre est écrit en 1948, au début d'une inquiétante guerre froide. L'imagination débordante de l'auteur rend l'ouvrage original car ne se borne pas à une simple peur du nucléaire, mais il déborde sur des débats encore d'actualité: les conséquences des manipulations génétiques, la question de l'humanité qui peut pour la première fois de son histoire s'autodétruire complètement.


C'est assez volontairement que j'omets de parler de l'histoire en elle-même, qui a assez peu d'intérêt (bien que la construction du livre (en deux parties distinctes) soit un peu déroutante) par rapport au cynisme intelligent (car il nous fait nous interroger) de Barjavel.


Au final, un livre à lire pour son approche des questions d'aujourd'hui, mais surement pas pour le coté science fiction, qui a mon sens, ne vaut pas le détour.