les bruits des morts tuent

Les morts ont le sommeil léger
Ils conspirent dans les fondations
Et ce sont leurs rêves qui nous étranglent.
Heiner Müller, Germania 3, cité par Patrick Kermann en ouverture de sa préface à La mastication des morts.

Mon commentaire.
L'auteur, de par sa dextérité à manipuler la langue sous toutes ses formes, réussit ce tour de force, d'une part de donner vie, une deuxième vie, aux morts de ce petit village imaginaire, et d'autre part l'espace d'un instant seulement, de leur donner la parole unique, la parole à leur image, la parole individuelle.
Cette masse d'individus mangés ou non par les vers, se démarque chacun leur tour, en enfilant leur costume d'acteur éphémère.

L'écriture change, se recueille devant chaque tombe, pour en extraire la "substantifique moelle".
De l'humour, de la dérision, des interrogations ouvertes, car seuls les morts en connaissent les réponses.
À vous de vous y intéresser, pas de top près tout de même, vous risqueriez d'y prendre goût et de ne plus revenir.
Un beau ballet bruyant.

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  La mastication des morts [Texte imprimé], oratorio in progress Patrick Kermann

  de Kermann, Patrick
  Lansman / Nocturnes théâtre
  ISBN : 9782872822690 ; 19,96 € ; 07/05/2002 ; 140 p. p. ; Broché

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