Inés de mon âme
de Isabel Allende

critiqué par Maya, le 22 novembre 2008
(Eghezée - 49 ans)


La note:  étoiles
Le Chili n'est pas le Pérou
De la découverte de l’Amérique du Sud, nous n’avons souvent en tête que les conquêtes du Mexique et du Pérou. Mais cet immense territoire ne se limite évidemment pas à ces deux contrées. L’Histoire a retenu les noms de Pizarro et Cortes mais le Chili, lui, n’a pas oublié Inés Suarez qui participa à la création de Santiago et bâtit, avec les deux hommes de sa vie, le Royaume du Chili.

Après plusieurs romans destinés à public adolescent, Isabel Allende revient au monde des adultes pour nous conter les aventures de cette petite couturière espagnole, partie de l’autre côté de la Terre récupérer un mari perdu dans la quête de l’Eldorado. Le mari étant mort, c’est elle-même qui se lancera à l’assaut du Nouveau Monde. Volontaire, pugnace, les pieds bien sur terre, un brin coquine et parfois d’une violence sauvage, Inés construira un pays.

Sans avoir la puissance de La Maison aux esprits ou les saveurs de Fille du destin, Inés de mon âme est une aventure néanmoins passionnante, baignée par un souffle épique certain. L’écriture est efficace et les personnages sont attachants. Il y manque peut-être ces « délires réels » qui font le charme habituel de l’auteur.
L'Aventure, les passions et la violence 7 étoiles

Inès Suarez naît en Espagne vers 1500. Elle est couturière et se marie à Juan de Malaga, un séducteur qui se révèle vite paresseux. Il part aux Indes pour chercher fortune et sa femme qui n’en peut plus de l’attendre part à son tour à sa recherche en 1537. En chemin, de la Colombie au Panama, elle apprend qu’il est mort.
Pedro de Valdivia est un officier qui a quitté son pays et sa femme pour conquérir le Nouveau monde. Il arrive au Venezuela, puis au Pérou où son destin croise celui d'Inès. Ensemble, ils partent au Chili encore inexploré que Pedro veut conquérir à la tête de quelques soldats et Indiens. L’aventure les mène à travers bien des tribulations, parfois mortelles, mais rien n’effraie Valdivia. Inès participe pleinement à la conquête sur le plan pratique, soigne, cultive, cuisine, organise la vie des soldats et de leurs familles. Isabel Allende décrit une maîtresse-femme, une femme courage, infatigable, à poigne, une passionaria, mais respectant les décisions des hommes, bref une femme de son temps, que rien n’effraie. Les violences sont omniprésentes, de tous les côtés et les hommes impitoyables.
J’ai bien aimé cette saga, mais je l’ai trouvée trop longue.

Pascale Ew. - - 57 ans - 24 décembre 2024