La femme d'emprunt
de Agustín Gómez-Arcos

critiqué par Aaro-Benjamin G., le 10 décembre 2008
(Montréal - 55 ans)


La note:  étoiles
Une vie en marge
Pepito est un adolescent efféminé qui assume sa différence. Ce n’est pas le cas pour son père – un général intransigeant - découragé par son garçon-fille. Un passage dans une école militaire afin de bâtir une virilité à la brebis égarée ne sera pas fructueux. Pepito préfère les conversations scabreuses avec sa tantine Eli, se travestir et draguer des voyous. D’un village portuaire d’Espagne, jusqu’à Paris, en passant par Londres, ce roman est une recherche de l’acceptation et une quête d’amour.

Bien qu’il s’agisse d’un parcours biographique initiatique, la sexualité est omniprésente, au point où l’on se croit parfois à l’intérieur des frontières de la littérature érotique. D’autant plus que les personnages sont typés ; le beau soldat, le noir membré ; les figures habituelles de l’imagerie des fantasmes. L’écriture de Gomez-Arcos est crue, truculente et sans demi-mesure. Étrangement, pour quelque chose qui se veut un appel à l’ouverture d’esprit, il y’a parfois des apartés carrément démagogiques !

Le désir de Pepito de se sentir femme est mal développé. Sa pseudo spiritualité est risible. On ne ressent pas la répression sociale. Mais, une chose est certaine, on ne s’ennuie pas !