Le palanquin des larmes de Chow Ching Lie

Le palanquin des larmes de Chow Ching Lie

Catégorie(s) : Littérature => Biographies, chroniques et correspondances

Critiqué par Thémis, le 19 novembre 2001 (Ligny, Inscrite le 17 avril 2001, 54 ans)
La note : 10 étoiles
Moyenne des notes : 10 étoiles (basée sur 7 avis)
Cote pondérée : 8 étoiles (308ème position).
Visites : 8 145  (depuis Novembre 2007)

Traditions difficilement compréhensibles pour nous occidentaux

Joseph Kessel lui-même estime que ce livre est unique parmi tous ceux nous parlant de la Chine ! Et j'avoue qu’il est tout simplement somptueux !
Comment peut-on réagir lorsqu’à tout juste treize ans, on se retrouve mariée contre son gré et qu’on est sur le point de faire partie de la famille la plus riche de Shanghaï ? Chow Ching Lie nous dévoile dans les moindres détails sa vie au quotidien au côté de cette famille. Elle nous fait part des traditions ancestrales dont souffraient encore la jeune génération de l’époque : (elle est née en 1936) Certaines familles pauvres n'hésitaient pas à jeter leur bébé de sexe féminin aux ordures, c'est un comble, non ?
Julie, puisque c’est ainsi qu'elle se nomme à présent; comme toute belle-fille va rapidement devenir une véritable esclave aux services de ses beaux-parents. N'est-ce pas aberrant à cinq heures du matin de sortir dans la rue pour vider "le petit tonneau familial" c’est-à-dire, une espèce de seau hygiénique rempli d’excréments, ça vous donne déjà une petite idée... Ce n'est plus du respect
au sens propre du terme qu'il s’agit ici, mais bien d’une forme de soumission totale et absolue ! Un enfant qui se risquerait à répondre à ses parents ou refuserait de faire ce que ceux-ci lui demandent encourt le risque d'une sévère remontrance. On ne peut plus en dire autant de nos jours où tout semble permis...
Peut-on imaginer cette gamine, refusant de dormir avec son mari le soir de sa nuit de noce et effrayée par la nudité de celui-ci quelques jours plus tard ? Julie aura son premier enfant à l'âge de quatorze ans avec tous les risques que cela comporte. On a le sentiment que chaque parole, chaque mouvement de sa part doit être calculé, ne laissant plus de place pour la spontanéité. Comment fait-elle pour vivre lorsque pratiquement tout ce qu’elle fait lui est dicté à l’avance et qu'elle doit scrupuleusement le respecter ? Mais c'est vrai que : « La bru doit obéir en silence. » Pire : « Dans le lit, femme et mari ; hors du lit maître et servante. » La Chine va bien évidemment évoluer rapidement et changer un bon nombre de choses qui auraient du l'être depuis longtemps! En plus de son histoire, elle nous parle de la révolution de 1950, de Mao Tsé-Toung, de cette grande nation qu'est la Chine. J'ai beaucoup aimé le voeu que formule son mari lorsqu'il apprend que sa mère est malade... sera-t-il exaucé ?
Ce livre nous donne l'impression d’être embarqué tel le passager clandestin à bord du bateau de toutes les dérives !

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Les éditions

  • Le Palanquin des larmes de Chow Ching Lie
    de Ching Lie, Chow
    J'ai lu
    ISBN : 9782290302040 ; 7,60 € ; 17/05/2000 ; 381 p. ; Poche
  • Le palanquin des larmes [Texte imprimé], roman Chow Ching Lie récit recueilli par Georges Walter préface de Joseph Kessel,...
    de Ching Lie, Chow Walter, Georges (Editeur scientifique)
    J'ai lu / J'ai lu
    ISBN : 9782290033203 ; 7,30 € ; 10/01/2011 ; 442 p. ; Poche
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Vive Mao!

9 étoiles

Critique de Vieil (Nantes, Inscrit le 9 mars 2010, 93 ans) - 18 janvier 2013

Le mariage forcé, organisé par les parents, était chose courante dans la Chine d’avant Mao. Cette contrainte s’appliquait à la femme comme à l’homme, mais celui-ci bénéficiait d’une liberté refusée à sa femme, si « Wei Hi connaît par cœur sa ville : le fleuve encombré de bateaux, les jardins au bord de Wangpoo qui sont « interdits aux chinois et aux chiens » et Jessfield Park, à l’ouest, où se rencontrent les étudiants à la belle saison. » sa femme « pendant ce temps, mène une vie beaucoup plus casanière. Comme toute bonne épouse chinoise, Tsong HaÏ est devenue la servante de ses beaux-parents. » Parmi ses tâches, elle s’occupe de vider, chaque matin, « le petit tonneau familial ».

L’auteur est mariée, elle aussi, à 14 ans avec le fils d’un riche bourgeois, « 5 mois avant la promulgation d’une loi qui aurait rendu ce mariage illégal ». Nous sommes au printemps 1950.

Cependant, et malgré sa féroce belle-mère, ne va-t-elle pas bénéficier des atouts d’appartenir à une riche famille ? Ses beaux-parents accompagnés d’une grande partie de leur fortune se sauvent à Hong-Kong. A Shanghai, où elle va se retrouver seule avec son mari non choisi, elle mènera tout de même une vie assez facile : déménageant dans un appartement moderne du style occidental, demandant à son mari d’engager deux domestiques « une pour le ménage, une autre pour la cuisine » dans une Chine révolutionnaire. Son mari malade fait preuve d’une grande générosité, lui laissant les mains libres pour élever ses enfants après sa mort « avancée de 10 ans ». Que va-t-elle faire ? Les laisser sur place pour suivre sa passion ou sa chimère pour le piano. Bien sûr, elle reviendra les chercher... bien plus tard.

Il y aurait beaucoup à dire sur le caractère fort de Ching Lie, sa puissance et sa volonté de réussir sa vie professionnelle et personnelle. Paul est son fils bien aimé et il serait malvenu que son petit frère lui fasse de l’ombre. Alors elle s’avorte.

Mais ce livre reste un fabuleux témoignage sur la Chine de Mao. Son programme divise les familles les plus riches : les sœurs de Liu Yu Wang refusent de quitter le pays malgré le préjudice subi par leur père. Le frère et la sœur de Lie également optent pour le communisme qui leur montre une nouvelle voie. Et Lie, elle-même, justifie toutes les décisions prises par Mao : les accusations publiques, la fermeture d’établissements religieux qu’elle qualifie comme étant « une libération des bonzes », l’éducation des masses. Elle montre le nouveau visage de Shanghai débarrassé de ses rats, mouches et moustiques ; une ville où les mendiants et les pauvres ont disparu et où tous, dans un grand esprit communautaire, œuvrent pour un pays nouveau. Sa foi dans le maoïsme est palpable dans tout le livre et fait s’interroger le profane qui n’a entendu parler de cet homme qu’à travers l’histoire et les médias occidentaux.

A lire!

10 étoiles

Critique de Cruz (Punaauia, Inscrite le 16 novembre 2008, 33 ans) - 13 janvier 2012

Un des meilleurs livres que j'ai pu lire !

Un véritable coup de coeur pour ce livre que je redécouvre 30 ans plus tard

10 étoiles

Critique de Odile93 (Epinay sur Seine, Inscrite le 20 décembre 2004, 70 ans) - 26 décembre 2011

Ce livre est passionnant car c'est un livre documentaire sur la Chine, celle de Tchang Kai Chek puis sur Mao.

L'histoire de cette petite Chinoise mariée de force, féministe avant l'âge mais devant subir les caprices de sa belle-mère est une histoire vraie qui ne laisse pas indifférent(e).

Style vivant, histoire passionnante et,ce que j'apprécie beaucoup, c'est d'apprendre et là, sur la Chine, que d'informations!

C'est drôle, j'avais lu ce livre il y a fort longtemps et je l'avais apprécié mais je ne me souvenais plus de lui comme un document historique.

C'est aussi un bon livre épais à emporter dans ses bagages.

Plein(e) de richesses

10 étoiles

Critique de Maudichon (, Inscrite le 16 janvier 2004, 46 ans) - 14 août 2005

A travers le récit de la vie de Chow Ching Lie, j'ai appris plein de choses sur cette inconnue pour moi, la Chine. Son passé, ses traditions, ses superstitions, ses légendes, ses croyances... Par exemple, comment est "construit" un nom chinois: Chow est le nom de famille, Ching la génération, Lie le prénom (qui signifie "entièrement belle"). Peut-être étais-je une ignare, en tout cas, maintenant, je le suis un peu moins!
C'est donc là un très bon livre, où l'histoire d'un pays se confond avec l'histoire d'une femme.

Un petit bijou

10 étoiles

Critique de Antigone66 (, Inscrite le 31 juillet 2005, 58 ans) - 1 août 2005

J'ai ce livre dans ma bibliothèque depuis l'âge de 13 ans et j'en ai 39, il m'avait impressionnée, car l'histoire de Julie la chinoise pourrait se transporter en Afrique noire ou blanche où les filles sont mariées si jeunes, elle était un espoir, elle a écrit une suite (le Concerto du fleuve jaune), le palanquin des Larmes nous fait voyager dans une Chine millénaire, elle racontait son enfance dans une Chine encore médiévale, dans la suite, à vingt huit ans elle débarque à Paris sans y connaître personne et sans savoir un mot de français elle y fera fortune.... Belle revanche sur une vie si durement commencée, un espoir pour tous...

Super

10 étoiles

Critique de Cami27 (, Inscrite le 13 février 2005, 34 ans) - 1 avril 2005

Je suis d'accord ce livre est fabuleux et j'ai eu beaucoup de plaisir à le lire!!!!!!!!!!

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