La délivrance dans les contes de fées de Marie-Louise von Franz
( Erlösungsmotive im Märchen)
Catégorie(s) : Sciences humaines et exactes => Critiques et histoire littéraire , Sciences humaines et exactes => Psychologie
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Jung nous libère
ML von Frantz est une psychanalyste, disciple de Jung, qui en fonction de la psychanalyse de ce dernier, a passé une bonne partie de sa vie à analyser les contes de fée en fonction de notions jungiennes telles que anima, animus et archétype.
Dans cet ouvrage, elle analyse quelques contes populaires et analyse les objets magiques en fonction de leur symbolysme. Par exemple, l'eau symbolise plusieurs choses, la fleur aussi etc. Dans tout cet ouvrage, nous aurons ainsi droit à l'analyse de diffrents symbolismes. Une critique à cet ouvrage: sans doute une vision trop typée des choses, trop jungienne...mais c'est aussi son but. A conseiller aux fans de Jung et des contes de fée.
Les éditions
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La délivrance dans les contes de fées [Texte imprimé] Marie-Louise von Franz trad. de l'allemand par Jacqueline Steib-Blumer
de Franz, Marie-Louise von Steib-Blumer, Jacqueline (Traducteur)
J. Renard / La Fontaine de pierre.
ISBN : 9782716311373 ; 18,55 € ; 02/11/1998 ; 165 p. ; Broché
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Un prise de conscience pour se délivrer de soi-même ?
Critique de Fee carabine (, Inscrite le 5 juin 2004, 50 ans) - 21 novembre 2005
Elève et assistante de Carl-Gustav Jung, Marie-Luise von Franz s’est beaucoup intéressée aux contes de fées et à leur interprétation en termes psychologiques, un sujet auquel elle a d’ailleurs consacré plusieurs ouvrages, dont “La voie de l’individuation dans les contes de fées” déjà critiqué sur ce site. Dans le livre dont je souhaite vous parler aujourd’hui, elle s’attarde assez longuement sur les raisons de cet intérêt, un intérêt qui est motivé par l’hypothèse que les contes sont à l’inconscient collectif d’une société ou d’un groupe ce que les rêves sont à l’inconscient de l’individu. La lecture et l’analyse des contes de fées nous donneraient donc accès à tout un savoir accumulé par l’inconscient collectif concernant par exemple le processus de l’individuation (cfr “La voie de l’individuation dans les contes de fées”), le traitement de certains troubles psychologiques (contamination entre deux complexes autonomes, conflit entre l’anima et la “Weltanschauung” consciente) ou des problèmes très concrets de la vie quotidienne (que faire lorsqu’on se trouve sous l’emprise d’une émotion violente)... Le principe de l’analyse peut paraître à première vue relativement simple : chaque personnage du conte peut être associé à un complexe autonome ou à un archétype, par exemple, le héros, celui qui sait ce qu’il faut faire dans la situation décrite par le conte, sera associé au “Soi”. Mais en fait, cette première analyse se révèle simpliste et doit être affinée : le héros, par exemple, sera finalement associé à un aspect particulier du complexe du “Soi”, celui qui joue le rôle de modèle et de guide dans le développement du complexe de l’“Ego”. Ceci simplement pour donner un exemple des principes de l’analyse d’un conte, car il faut dire que certains contes se révèlent tellement riches qu’ils se prêtent à plusieurs jeux d’associations, et donc à plusieurs lectures différentes... Et puis, tout cela sera sans doute beaucoup plus clair si l’on en vient à quelques cas pratiques...
Un premier cas, relativement simple, est celui de contes dans lesquels l’héroïne s’efforce de délivrer ses frères ensorcelés et transformés en animaux. Ce canevas apparaît en fait sous plusieurs variantes (dont une très célèbre due à la plume d’Hans Christian Andersen) qui diffèrent essentiellement par le nombre des frères, la nature de l’animal dans lequel ils sont transformés et la personne qui est à l’origine de la transformation. La condition de leur délivrance est en revanche toujours la même : l’héroïne doit filer, tisser et coudre pour chacun de ses frères une chemise, à partir des fibres d’une plante sauvage. Elle doit en outre observer un silence absolu pendant tout le temps qu’il lui faudra pour réaliser ces chemises. Marie-Luise von Franz s’attarde longuement sur ce motif de la transformation en animal, qui est un motif très fréquent se prêtant à de mutiples interprétations selon le type d’animal, les conditions de la transformation... Un premier niveau de lecture consiste à reconnaître dans l’animal un contenu inconscient, ou bien une émotion, qui après avoir été réprimé pendant une longue période a commencé à accumuler de l’énergie tout en se “déshumanisant”. L’épreuve imposée à l’héroïne pour obtenir la délivrance de ses frères tombe alors sous le sens : il faut donner au contenu réprimé une expression appropriée, c’est à dire une chemise... Bon, il y en a beaucoup plus à dire, notamment sur ce que révèle le motif de la chemise, et je simplifie énormément l’analyse de Marie-Luise von Franz, mais celle-ci n’en reste pas moins toujours parfaitement accessible et compréhensible.
Le motif de la chemise, justement, apparaît aussi dans le conte du Roi Lindworm. Il s’agit là d’un conte particulièrement impressionnant dans lequel une reine met au monde un enfant-dragon qui s’empresse aussitôt de mettre le royaume de ses parents à feu et à sang et de recourir aux pires menaces pour obtenir la satisfaction de ses moindres caprices... Dans le symbolisme des alchimistes, le dragon est communément associé à la notion d’hermaphrodyte ou à l’“indifférencié”, ce qui conduit Marie-Luise von Franz à proposer une lecture de ce conte en termes d’une contamination des complexes de l’“Ego” et du “Soi”, un problème très sérieux qui s’accompagne généralement chez une personne atteinte d’un sens moral déficient – voire inexistant -, si bien que cette personne peut représenter un danger réel pour ses proches, en plus d’avoir un comportement destructeur pour elle-même (Adolf Hitler aurait souffert de cette forme de névrose...). Dans le cas du conte du Roi Lindworm, une analyse détaillée du processus par lequel celui-ci a pu être délivré, et enfin devenir un être humain normal, se révèle donc particulièrement intéressant pour un thérapeute qui serait confronté à ce problème chez un de ses patients (et c’est là que l’on voir réapparaître le symbole de la chemise).
C’est le deuxième livre de Marie-Luise von Franz que je lis, et je trouve décidément passionnante la façon dont elle parvient à redonner vie aux contes de fées et au symbolisme dont ils sont porteurs. Et j’apprécie aussi son approche “no non-sense” et “gardons les pieds sur terre” s’agissant d’un sujet - la psychologie jungienne – qui se prête malheureusement à de grandes envolées un peu fumeuses. Par exemple, on ne trouvera pas chez Marie-Luise von Franz les excès d’enthousiasme du profane fraîchement converti, cherchant dans l’inconscient la solution de tous ses problèmes, mais bien au contraire des conseils de prudence et beaucoup de bon sens, ce qui est tout à son crédit. En fin de compte, je n’ai qu’une réserve minime au sujet de “La délivrance dans les contes de fées”. C’est que ce livre est en fait basé sur une série de conférences, et que le découpage d’origine a été conservé alors même qu’il ne correspond pas aux thèmes discutés, ce qui nuit un peu à la fluidité de la lecture (sinon à la compréhension). Mais cela n’est qu’une réserve minime au regard de la richesse de ce livre dont je n’ai pu vous donner ici qu’une toute petite idée !
PS: C'est pas souvent que je m'énerve, mais ce serait quand même bien si Amazon pouvait s'abstenir d'estropier les noms des auteurs!!! "La délivrance dans les contes de fées" est donc bien un ouvrage de Marie-Luise von Franz, pas Marie-Louise von Frantz!
réponse à Pendragon
Critique de Persée (La Louvière, Inscrit le 29 juin 2001, 73 ans) - 1 décembre 2001
Selon elles, historiquement, l'image de Dieu s'impose comme métaphysique, transcendante, donc inhumaine. Il s'agit donc de la rendre plus humaine tout en gardant son caractère transcendant. Les mythologies auront recours à des "hommes-dieu". L'étape suivante sera l'incarnation de Dieu dans un individu (Jésus). Mais cette image du Christ, personnage inscrit dans l'histoire, se serait perdue avec le temps si l'on ne s'était atttelé à la graver au plus profond de l'être humain, c-à-d au sein même de son inconscient. (On me suit toujours ?) C'est, selon Jung, l'alchimie qui aurait réussi ce tour de force. La pierre signifie en alchimie "l'homme intérieur". par ses attributs divins, elle est un dieu caché dans la nature, tout comme le Christ descend sur terre dans un corps d'homme. Mais cette pierre "divine" est en même temps "commune", vile (exillis) : elle se retrouve en chacun. L'immanence rejoint ainsi la transcendance, le spirituel pénètre la matière. pour les alchilmistes, "transsubstantiation" et "transmutation" voulait dire la même chose. Dixit Von franz. Moi, je dis ça, je dis rien, comme dirait ma belle-mère...
Persée, dis-moi...
Critique de Pendragon (Liernu, Inscrit le 26 janvier 2001, 54 ans) - 26 novembre 2001
Tout est symbole
Critique de Persée (La Louvière, Inscrit le 29 juin 2001, 73 ans) - 23 novembre 2001
franchement...
Critique de Pétoman (Tournai, Inscrit le 12 mars 2001, 49 ans) - 23 novembre 2001
Jung <> Freud
Critique de Pendragon (Liernu, Inscrit le 26 janvier 2001, 54 ans) - 23 novembre 2001
comparons
Critique de Pétoman (Tournai, Inscrit le 12 mars 2001, 49 ans) - 22 novembre 2001
et en comparaison ?
Critique de Pendragon (Liernu, Inscrit le 26 janvier 2001, 54 ans) - 22 novembre 2001
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