Rage de dents
de William Lashner

critiqué par Sahkti, le 21 décembre 2008
(Genève - 50 ans)


La note:  étoiles
Méfiez-vous du dentiste !
Victor Carl est un avocat spécialisé dans la défense des crapules en tous genres, il est plutôt excellent dans ce domaine. C'est la raison pour laquelle François Dubé, emprisonné pour le meurtre de sa femme, fait appel à ses services pour réclamer un nouveau procès, il n'a cessé de se clamer innocent. Après quelques hésitations qu'un beau paquet de billets viendra balayer, V.Carl accepte et se retrouve rapidement pris dans un engrenage particulier, celui du mensonge et de la peur. Entre Velma, maîtresse de Dubé, Beth, son assistante tombée amoureuse de leur client et le dentiste Bob Pfeffer, homme étrange aux pouvoirs magnétiques, Carl ne sait plus où donner de la tête. D'autant plus qu'il doit parallèlement gérer une enquête sociale sur un petit garçon de quatre ans, victime de maltraitance, une histoire qui va l'entraîner plus loin qu'il ne l'aurait souhaité.

Il y a par moments quelques longueurs dans cette histoire, peut-être parce que William Lasner avait envie de bien décortiquer ses personnages. Sans doute aussi parce qu'il aborde ici des histoires qui lui sont proches, lui qui a été avocat avant de devenir écrivain et qui a eu à démêler de sordides affaires de maltraitance enfantine. On le sent en tout cas très concerné par tout cela, il prend le temps de poser ambiance et protagonistes.
L'intrigue est bien menée, même si pas vraiment originale. Victor Carl part du principe qu'un salaud reste un salaud et que tout le reste n'est que manipulations juridiques, il le démontrera avec brio tout au long du récit.
C'est un roman prenant, dont j'ai apprécié les noirceurs et l'humanité de certains personnages mis en scène, comme Horace T.Grant, caricature de vieux bourru au coeur tendre. La proximité avec les sujets évoqués, le quotidien abordé aident également à renforcer la qualité de ce livre, agréable et de bonne facture.
Rage de dents 9 étoiles

Un roman policier qui ne donne pas la migraine ! Et pourtant, nous partageons tout au long du livre les maux de tête de Victor Carl! Mais cet avocat a un tel humour (noir) que nous ne pouvons nous empêcher de suivre ses improbables aventures avec délectation. Nous ne les détaillerons pas de peur de déflorer l’intrigue, ou plutôt les intrigues, mais sachez que l’auteur est un maître du suspense qui sait parfaitement comment finir chaque chapitre par une remarque suffisamment sibylline pour que nous soyons contraints de commencer le suivant. Le roman se lit donc d’une traite, et sa lecture est jubilatoire.

Rominet - - 63 ans - 7 décembre 2010