Les lances de Jérusalem
de Georges Bordonove

critiqué par Hexagone, le 22 décembre 2008
( - 53 ans)


La note: étoiles
Le roi lépreux et les autres.
" Les lances de Jérusalem" est le récit d'un vieux templier, qui évoque au coin du feu à ses frères, les souvenirs d'une vie aux tumultueuse rencontres et destins variés.
Emissaire du roi de Jérusalem, rentrant en France, Guiot vient lever une croisade, inviter ses coreligionnaires à prendre la croix.
D'aventures en déconvenues, notre vieux templier parvient à convaincre un petit seigneur, ses enfants et ses gens à s'embarquer pour sauver le Saint Sépulcre.
C'est dès lors, depuis le voyage à pied au travers de la France, via Toulouse et ses Cathares, jusqu'à l'embarquement à Marseille sur une nef gréée par un marin patibulaire, une suite de tribulations qui mènent ce monde en terre sainte. Puis c'est la vie quotidienne du roi, de ses vassaux, et des perfides individus de la cour qui ne veulent que le pouvoir pour en abuser. Bordonove nous fait vivre, en catimini planqués comme de petites souris, la vie du palais. L'abnégation du roi lépreux est ici merveilleusement imagée. La sagesse du roi, sa force et son courage face à la lèpre et aux sournoises chausse-trappes de ses adversaires sont vivants et il semble que l'on soit aux côtés de ce monarque extraordinaire. Saladin, Gui de Lusignan, Sibylle et tous les autres personnages sont traités de manière à rendre palpable leur état d'esprit. la bataille de Mont Gisard face aux troupes de Saladin est admirablement interprétée par l'auteur. Le seul bémol à cet ouvrage de vulgarisation sur les croisades est qu'il date un peu. Le style a un peu perdu de sa superbe, ou alors est-ce le lecteur du vingt et unième siècle que je suis, habitué à un rythme plus rapide qui explique que parfois mon esprit s'égarait, mais néanmoins était vite pris repris par les vicissitudes de nos vaillants ancêtres qui savaient faire don d'eux même pour sauver la vrare croix et aussi leur âme. Un complément utile est le film Kingdom Of Heaven de Riddley Scott, mis à part les défauts d'une production Hollywoodienne, le film donne un aperçu de ce que devait être le climat de l'époque, la levée des armées, la fureur des hommes ivres de bataille et de reconnaissance.