Dur, dur
de Banana Yoshimoto

critiqué par Saule, le 21 novembre 2001
(Bruxelles - 59 ans)


La note:  étoiles
Deux contes lumineux
Ce petit recueil contient deux contes (ou courtes nouvelles) de Banana Yoshimoto, une auteur japonaise contemporaine. Les habitués de Yoshimoto ne seront pas dépaysés, elle y reprend en effet un thème habituel dans ses romans, celui d'une jeune femme confrontée à la mort d'une personne proche.
Dans 'Peau dur' une jeune fille passe un court séjour en montagne et va revoir en rêve son ancienne compagne qui est morte. L'histoire mêle habilement un brin de fantastique avec le cheminement fait par la jeune fille pour accepter la mort de son amie.
'Dur dur', la deuxième nouvelle est empreinte de clarté et de bons sentiments. Une jeune fille est perturbée par la mort imminente de sa soeur victime d'un accident. Lors de ses visites à l'hôpital elle rencontre un homme et l'amour par la même occasion.
Comme dans ses autres livres Yoshimoto crée une atmosphère doucement mélancolique mais optimiste, dans laquelle évoluent des jeunes femmes très contemporaines. Ça se lit très vite, avec beaucoup de plaisir.
Court mais agréable moment 7 étoiles

Un petit recueil à poser sur sa table de chevet après l'avoir emprunté à la bibliothèque plutôt que l'avoir acheté ; il se lit vite, nous amène un peu de nostalgie, de poésie, de suspens et d'incompréhension. J'aime l'originalité des récits, mais aussi de la façon dont ils sont contés ; sans fanfreluches, sans attente particulière.
Un livre à lire donc, mais qui ne restera pas éternellement je pense en vous.

Elya - Savoie - 34 ans - 10 mai 2009


Quand jeunesse se passe ... 7 étoiles

On avait déjà évoqué ici Banana Yoshimoto avec son premier succès : Kitchen, écrit à l'âge de 23 ans.
Dur, dur, est un recueil de deux nouvelles, écrites 12 ans plus tard (et l'écriture a visiblement gagné en maîtrise).
Mais si les années ont passé, les préoccupations sont toujours les mêmes : le passage à l'âge « adulte », la perte de l'être aimé (l'amie, la soeur, ...) et le traumatisme laissé par la mort.
Et au passage, quelques fantômes qui hantent la nuit, les souvenirs et les digressions.

[...] Chaque fois que je me rappelais le temps où ma soeur parlait encore, j'avais l'impression qu'une membrane venait m'envelopper. Elle parlait beaucoup, d'une voix fluette au timbre aigu. Quand on était enfants, l'une de nous deux s'arrangeait toujours pour émigrer avec son futon dans la chambre de l'autre, et on bavardait jusqu'à l'aube. On se jurait que plus tard on habiterait, elle ou moi, une maison avec lucarne. Ainsi on pourrait continuer nos bavardages en contemplant les étoiles au ciel. C'était une jolie promesse. Dans notre rêve, la vitre de la lucarne miroitait d'un éclat noir, les étoiles scintillaient comme des diamants, l'air était d'une grande pureté. Et les deux soeurs parlaient indéfiniment, sans se lasser, sans même imaginer que le matin allait revenir.

Avec un petit coup de coeur nostalgique pour la première nouvelle qui se déroule dans un hôtel de montagne : une de ces auberges nippones où l'on va jusqu'au onsen (le bain d'eau chaude thermale) en yukata ...
Moins « tokyoïte » que Kitchen, toujours aussi féminin.
Pour celles et ceux qui aiment la douceur mélancolique d'un bain chaud.

BMR & MAM - Paris - 64 ans - 14 juin 2008