L'aîné des Ferchaux de Georges Simenon
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Confrontation entre deux hommes
Michel Maudet, jeune marié, désire être indépendant, ce que ne lui permettent pas ses revenus. Un ami l'informe qu'un certain Monsieur Dieudonné recherche un secrétaire, Michel décide de proposer ses services, même si sa femme l'accompagne, il se fait passer pour célibataire, Monsieur Dieudonné accepte la candidature de Michel, il s'avère que Monsieur Dieudonné est en réalité Dieudonné Ferchaux, un riche homme d'affaire recherché par la justice, entre autres pour avoir assassiné des "nègres", mais surtout pour des irrégularités financières. Ferchaux découvrira que Michel est marié et lui permettra d'amener sa femme avec eux, mais la relation entre les deux hommes commence à changer et oscillera entre admiration et haine....
"les inconnus dans la maison" ou "les rescapés du Télémaque" et d'autres romans de Simenon, les Maigret notamment, peuvent être définis comme des romans policiers, car un personnage enquête pour résoudre un crime. Mais "L'aîné des Ferchaux" n'est pas un roman policier, mais plus un drame psychologique le fil rouge du roman est la relation entre Michel Maudet, jeune homme ambitieux, et Ferchaux, milliardaire rattrapé par la justice qui essaie de résister même s'il sait qu'il est à la fin de sa vie, autour de ces deux personnages gravitent les autres personnages qui influeront, volontairement ou non, sur la conclusion du récit.
A noter que le roman a été adapté par Jean-Pierre Melville avec Charles Vanel et Jean-Paul Belmondo et en 2000 avec cette fois Jean-Paul Belmondo dans le rôle de Ferchaux et Samy Nacéri.
Ce roman comporte deux fois plus de pages que les autres romans de Simenon, mais il n'y a pas de longueurs.
Les éditions
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L'aîné des Ferchaux [Texte imprimé] Georges Simenon
de Simenon, Georges
Gallimard / Folio. Policier
ISBN : 9782070418763 ; 9,20 € ; 31/03/2001 ; 432 p. ; Poche
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Les critiques éclairs (2)
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Aventures et psychologie selon Simenon.
Critique de Saint Jean-Baptiste (Ottignies, Inscrit le 23 juillet 2003, 88 ans) - 5 mars 2022
Il ne s’agit pas d’une enquête policière ni d’un polar, ni d’un thriller. Ce roman raconte une histoire aux très nombreuses péripéties et qui est prétexte à une belle étude psychologique des deux personnages principaux du récit : un jeune ambitieux et sans scrupule qui s’associe à un vieux super-riche poursuivi par la justice et qui veut sauver sa peau.
Ce duo va nous entraîner dans des aventures extraordinaires mais extrêmement bien agencées et tout à fait cohérentes, avec des personnages multiples mais qui ont chacun leur importance dans l’histoire et qui sont décrits avec un brio exceptionnel. L’auteur nous emmène dans des milieux extraordinaires où il se trouve à l’aise comme s’il y avait toujours vécu. On passe d’une chasse à l’homme et de la misère la plus noire aux palaces et casinos avec paillettes, grosses fortunes, femmes légères et mauvais garçons…
Finalement c’est un roman d’aventures avec beaucoup de psychologie, un grand, un tout grand roman, amusant à lire, bien construit et, comme toujours avec Simenon, écrit d’une manière magistrale.
Un parmi les plus connus de Simenon
Critique de Catinus (Liège, Inscrit le 28 février 2003, 73 ans) - 21 septembre 2015
Si on exclut « Pédigrée », probablement le roman le plus long de Simenon (430 pages) qui aimait dire : « Au-delà de 350 pages, un écrivain perd ses lecteurs ». Dont acte !
Il a été tiré deux films de ce roman, tous deux avec Belmondo, le premier de J.P. Melville où Bebel joue le rôle de Maudet, le second celui de Ferchaux.
Extraits :
- Il prenait un air triste, de cette tristesse qu’on imagine à un dieu contemplant l’agitation des hommes.
- Tous les vieux ne sont-ils pas les mêmes ? Celui-ci avait besoin d’un jeune auditoire devant qui parader et, n’osant pas parler de lui à longueur de journée, il avait inventé ces Mémoires qu’il écrivait aussi sérieusement que Napoléon .
- Si on avait demandé à Michel ce qu’il trouvait de plus laid au monde, il aurait répondu que c’était une poitrine de vieillard, maigre et livide, couverte de poils blancs.
- Toute sa vie, il avait été poursuivi par cette impécuniosité humiliante.
- Elle le regardait à peu près comme un gosse de pauvre regarde la vitrine d’un pâtissier.
- Son contact avec les choses, avec les êtres, ne pouvait durer que le temps nécessaire à en pomper en quelque sorte la substance. Quand il n’y avait plus rien à prendre, il fallait repartir de l’avant.
- Celui-là, c’est comme la misère : on la rencontre plus souvent qu’on ne voudrait.
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