Ulysse from Bagdad de Éric-Emmanuel Schmitt
Catégorie(s) : Littérature => Francophone , Littérature => Voyages et aventures
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superbe
Voilà un livre que je comptais lire mais pas avant la version poche. J'adore Schmitt, mais j'avoue que le thème du clandestin irakien, a priori, n'évoquait pas chez moi une urgence de lecture. J'ai toutefois saisi l'occasion de le lire pour la 4ème opération Masse Critique, et je ne suis pas déçue. Si le thème est des plus rébarbatif, le style, la poésie et l'humour de Schmitt sont toujours bien présents. Sa subtilité est mise au service d'une histoire dramatique, qui aurait facilement pu être surchargée de pathos sans ce décalage et ces allures de conte moderne. Encore une fois, Schmitt exploite un sujet difficile, toujours avec finesse et sensibilité. Saad Saad entame un long périple vers la liberté, vers l'inconnu, tandis qu'Ulysse terminait un long voyage afin de retrouver son foyer et sa famille. Saad fera le voyage inverse, mais habité par le même espoir, afin de créer son foyer.
Les aventures et mésaventures de Saad sont largement édulcorées par rapport à la réalité d'un clandestin, mais les divers aspects sont toutefois bien évoqués. L'esclavage moderne, la misère, les humiliations, Saad traversera de rudes épreuves pour accomplir son rêve. Son voyage manque volontairement de vraisemblance sur certains points, mais j'ai aimé les allusions et les ressemblances avec Ulysse. On y retrouvera donc un Cyclope, une Circée, des Lotophages. J'ai particulièrement raffolé du personnage du père, dont le fantôme visite Saad tout au long de son voyage, lui prodiguant conseils et encouragements. Ces rencontres irréelles donnent lieu à des dialogues jouissifs plein d'humour et de bon sens.
Ce n'est sans doute pas mon préféré de Schmitt, mais c'est toujours une joie de retrouver son humour et sa finesse, surtout lorsqu'il les met au service de sujets graves et peu avenants.
Les éditions
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Ulysse from Bagdad [Texte imprimé], roman Éric-Emmanuel Schmitt
de Schmitt, Éric-Emmanuel
Albin Michel
ISBN : 9782226188618 ; 20,30 € ; 03/11/2008 ; 309 p. ; Broché
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Les critiques éclairs (20)
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Intéressant
Critique de Clacla44 (, Inscrite le 4 mars 2011, 36 ans) - 31 mai 2018
Bof, sans plus
Critique de Flo29 (, Inscrite le 7 octobre 2009, 52 ans) - 13 mai 2018
Long et triste voyage
Critique de Bafie (, Inscrite le 19 juillet 2004, 63 ans) - 24 août 2017
Dans ce roman Eric-Emmanuel Schmitt aborde l’histoire de l’Irak et la problématique des immigrés clandestins, tellement douloureuse et malheureusement encore d’actualité.
L’écrivain sait nous émouvoir, prendre son Ulysse en affection et rire, pleurer, réfléchir avec lui, trembler pour lui.
L’auteur use d’un parallélisme entre le récit de cet Ulysse et celui de l’Odyssée, illustrant ainsi l’éternel destin de ces hommes obligés de parcourir le monde pour y trouver bonheur.
Saad dialogue avec son père défunt, d’autres œuvres du même auteur font ainsi intervenir les défunts.
Une perruche sur un balcon nous évoque « les perroquets de la place d’Arrezzo »
L’univers d’Eric-Emmanuel Schmitt se construit autour de thèmes récurrents, on y retrouve un regard désabusé sur le monde occidental, une certaine foi en l’homme, la compassion envers autrui.
On retrouve la jovialité de l’auteur, son humour, sa réflexion et on prend plaisir à la lecture, on croise en chemin des jalons déjà présents ailleurs dans son œuvre.
La lecture est agréable, émouvante, elle ouvre à la réflexion et, une fois de plus derrière les mots, suscite l’envie de pouvoir converser avec l’auteur.
On ne peut plus d'actualité
Critique de Catinus (Liège, Inscrit le 28 février 2003, 73 ans) - 27 novembre 2016
On ne peut plus d’actualité. Quel phénomène quand même ce E.E. Schmitt.
Extraits :
- Je m’appelle Saad Saad, ce qui signifie en arabe Espoir Espoir et en anglais Triste Triste. ( …) Né quelque part où il ne fallait pas, j’ai voulu en partir ; réclamant le statut de réfugié, j’ai dégringolé d’identité en identité, migrant, mendiant, illégal, sans-papiers, sans-droit, sans-travail ; le seul vocable qui me définit désormais est clandestin. Parasite m’épargnerait. Profiteur aussi. Escroc, encore plus. Non, clandestin. Bienvenu nulle-part. Etranger partout.
- Extraordinaire, fils, cette capacité du corps humain à se débarrasser de ce qui l’encombre. On regrette que ces deux-là ne puissent pas chier par les oreilles ; au moins, ils se purgeraient de leurs idées pourries.
- Victoire était si grande qu’on avait le sentiment que ses hautes jambes allaient distancer son ombre. Elancée, portant sur sa poitrine étroite des indications de seins plus que des mamelles, d’androgyne, à l’orée des sexes, et seule la grâce exquise de ses gestes me convainquirent que je n’avais pas affaire à un ange blond, doré, évanescent mais à une femme, c’est-à-dire un ange inachevé.
Etre né quelque part
Critique de Marvic (Normandie, Inscrite le 23 novembre 2008, 66 ans) - 2 novembre 2013
"ça n'ira pas mieux demain, mais ça sera mieux ailleurs."
Un roman fluide, sympathique avec des événements romantiques comme la présence de son père, un sauvetage miraculeux, une rencontre sicilienne ou d'incroyables retrouvailles, côtoyant de très belles réflexions (dont une très belle lettre d'adieu "… je préfère que tu pleures à cause de mon absence qu'à cause de ma présence"), avec aussi un peu d'humour...
Mais j'ai eu du mal à voir les drames que sont les naufrages de bateaux de clandestins, les conditions de leurs transports mêlés à cette gentillette histoire.
A l'heure où des centaines d'hommes, femmes et d'enfants perdent la vie en cherchant à fuit leurs pays, l'association m'a parue indécente. On peut peut-être penser qu'en 2008, la situation n'était pas aussi dramatique...
C'est bien sûr une sensibilité complètement personnelle qui n'enlève rien au talent de l'auteur.
Intéressant comme toujours !
Critique de Kilidetou (Angers, Inscrite le 25 juillet 2008, 45 ans) - 6 avril 2012
Il y a toujours de la poésie et de la philosophie avec Mr Schmitt (notamment le père qui apporte un autre regard sur la situation).
Encore une belle histoire de Quête !
Quand l’auteur a recours à plus d’une grosse ficelle
Critique de Ori (Kraainem, Inscrit le 27 décembre 2004, 89 ans) - 27 septembre 2011
De multiples péripéties guetteront Saad, depuis sa fuite de Bagdad jusqu’à son arrivée à sa destination rêvée, Londres. A contrario de l’Ulysse légendaire, Saad ne retournera plus à ses origines.
Tout au long de la longue aventure vécue par le héros, quelques textes intéressants nous instruiront sur le cynisme de l’embargo pétrole contre nourriture qui a tout de même affamé la majorité de la population irakienne, sur le concept artificiel des frontières inter-états, sur le distingo entre le statut de naufragé et celui de clandestin, sur l’utilité pour un tel clandestin d'avoir à détruire ses papiers pour éviter tout rapatriement au pays, sur la puérilité de la devise liberté-égalité-fraternité,
Si Eric-Emmanuel Schmitt a résolu d’écrire dans la langue naïve du conteur oriental, cela peut être séduisant. Ce qui l’est moins, en revanche, c’est qu’il exploite le filon si usé du dialogue entre vivant (Saad) et mort (son père), mis à la mode par un autre auteur contemporain ‘grand public’.
En outre, un coup de théâtre un peu trop miraculeux fera se retrouver sur une plage de France le héros et son premier amour Leila, prétendument disparue quelques années plus tôt sous une roquette US à Bagdad !
Une fois tournée la dernière page de ce roman, confortable et convenu, il ne nous restera plus qu’à rêver dans nos chaumières à la possibilité des amours impossibles …
Déçue
Critique de Rina (, Inscrite le 3 août 2011, 50 ans) - 3 août 2011
Il tenait une belle histoire, qui se perd dans la moralité. On retrouve le grand Schmitt dans des petites phrases "assassines" qui mériteraient de devenir des proverbes. Rien de plus.
intéressant
Critique de Gardigor (callian, Inscrit le 27 avril 2011, 47 ans) - 13 mai 2011
l'histoire est malheureusement difficile de par sa réalité.
il a le mérite de nous ouvrir les yeux sur ce monde de différences via un voyage haletant.
j'aurais néanmoins préféré plus de profondeurs dans certains passages et moins de discours politiques.
Fade et trop simpliste
Critique de Adam38 (, Inscrit le 3 mars 2011, 34 ans) - 3 mars 2011
- Histoire comporte beaucoup de banalités et de discours moralistes creux.
- Livre plutôt militant perdant tout objectivité mais surtout tout sens critique.
-Un roman parle d'un sujet aussi important que l'immigration clandestine d'une façon trop simpliste où le monde est soit rose soit noir.
-Fade
Ulysse n'est pas un Héros
Critique de Marinebds (, Inscrite le 24 décembre 2010, 31 ans) - 24 décembre 2010
J'ai très vite été emportée très loin. On avait déduit de notre travail en classe, que finalement Ulysse n'était pas un héros véritable comme peut l'être Achille ou autre. Il n'est qu'un homme. Un homme sur qui le sort s'abat
C'est exactement ce que met en scène l'auteur avec son personnage de Saad Saad. Les allusions à l'oeuvre d'Ovide sont partout et plus ou moins bien dissimulées. Mais il plante le cadre, et bien que rien ne le laisse entendre, on sait ce qui va arriver à cet homme que l'on pourrait dire maudit
Heureux qui comme Ulysse
Critique de Caecilia (Huy, Inscrite le 28 novembre 2010, 29 ans) - 22 décembre 2010
Qu'en penser ?
Critique de Panda (VLG, Inscrit le 24 décembre 2009, 44 ans) - 17 décembre 2010
Deux sentiments prédominent :
1. l'histoire est à peu près bien ficelée, je me suis attaché au personnage, j'ai retrouvé des descriptions des périples d'immigration décrits entre autre dans le livre 'Eldorado' de Laurent Gaudé. Intéressant, angoissant, j'ai ressenti ce que vivait Saad Saad. Fort et prenant, terrible dans la description de l'attentat à Bagdad, tragique dans la description de son arrivée à Malte, réaliste je pense dans la situation décrite de Calais...
2. c'est trop facile, plein de poncifs larmoyants, de discours politico-humaniste assez simplistes, d'idéologie mondialisante assez réductrice ! Je trouve que cela dessert l'histoire. Quel intérêt d'insérer dans ce livre des grands discours B-A BAesque édulcorés, sans grande profondeur (ni historique, ni sociologique, ni éthique), bref assez creux et idéologiques ! Je n'ai pas réussi à digérer cette vision assez béate et militante de l'immigration. Et pourtant je côtoie dans ma vie personnelle nombre d'immigrés venus en France dans ces conditions, et je pensais m'attacher à l'histoire.
Bref, un sentiment partagé qui vaut 2.5 étoiles, mais je reste vraiment sur ma faim. Est ce le format voulu par Schmitt de faire des récits courts plus proches des nouvelles qui entraine ce sentiment ?
J'aurais sans doute préféré avoir des précisions et un roman plus étayé et moins 'mielleux' (le mot est peut être un peu fort, mais bon...). Mais est-ce que cela se vendrait alors...
Je conseille mille fois le livre de Gaudé 'Eldorado' qui à mon avis est plus constructif et moins 'militant' !
Très Bonne Surprise
Critique de Mister-H (, Inscrit le 31 octobre 2010, 28 ans) - 31 octobre 2010
J'ai beaucoup aimé ce livre tout d'abord par son titre, "Ulysse From Bagdad" et le début de l'histoire qui me donna tout de suite envie de lire le livre D'Eric Emmanuel Schmitt, l'histoire est plaisante, le style me plait bien mais je trouve l'histoire (un peu) trop calquée sur "L'Odyssée" et le père fantôme un peu gros à faire passer.
La première partie à Bagdad est nettement mieux que le reste du livre je trouve mais c'est une bonne découverte.
Sublime.
Critique de Tochinette (, Inscrite le 8 mai 2010, 30 ans) - 8 mai 2010
Ulysse from Bagdad, c'est l'Odyssée au dénouement heureux. Un livre où les personnages sont captivants et l'histoire lourde de sens. Un livre pour l'espérance et la critique, un livre ou plaisir et désir riment avec mourir.
Certes, plutôt caricatural d'une société moderne et d'un parcours tant de fois évoqué dans des documentaires, mais relaté avec tant d'énergie et de style que c'en est juste magnifique.
Superbe
Critique de Tothony (, Inscrit le 6 décembre 2009, 32 ans) - 19 décembre 2009
Heureux qui comme Ulysse
Critique de Madame du B. (, Inscrit le 24 août 2009, 39 ans) - 24 août 2009
L'auteur évite cependant avec la grâce d'un patineur artistique les écueils misérabilistes qui pourtant lui tendaient les bras à la réception de son axel.
Certains passages ont la drôlerie fine qui caractérise E.E. Schmitt, les personnages bien sentis, mais il reste comme un arrière goût une fois le roman terminé : il manque cette étincelle géniale qui pouvait impressionner dans La part de l'Autre.
Ca explique certainement pourquoi la sortie du livre a été aussi discrète.
Je n'ai pas détesté, mais j'aurais sûrement préféré qu'il soit publié sous un pseudonyme.
On le lira donc avec plaisir, un peu aussi par fidélité à un excellent romancier, mais on ne le conseillera pas à qui souhaite découvrir le monde d'Eric Emmanuel Schmitt.
Manque de finesse
Critique de Dubost (, Inscrit le 30 mai 2006, 56 ans) - 10 mai 2009
Conte philosophique
Critique de Saperlipop (, Inscrite le 8 mars 2006, 42 ans) - 18 mars 2009
Mais c'est un livre splendide. Déjà, on y retrouve l'impéccable style SCHMITT, donc, ça se lit tout seul. Ensuite, on est impressionné par l'imaginaire SCHMITT : faire parler le jeune homme avec son père décédé, c'est fin et délectable. Quant à l'histoire, elle est belle, douce et dure. Dans chaque moment douloureux réside un espoir mais chaque phase heureuse a son moment triste !
Odyssée d'aujourd'hui...
Critique de Azilha (, Inscrite le 21 décembre 2008, 45 ans) - 26 janvier 2009
J'ai trouvé ce texte attachant et bouleversant sur le sens de la liberté, sur le lien familial, sur l'enfance.
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