Wild River, Tome 1 : Le raid
de Roger Seiter (Scénario), Vincent Wagner (Dessin)

critiqué par Shelton, le 25 janvier 2009
(Chalon-sur-Saône - 68 ans)


La note:  étoiles
Le retour des grandes aventures dans des espaces illimités...
Roger Seiter est un scénariste de qualité dont les productions se multiplient au fur et à mesure du temps qui passe. Il est loin le temps où il écrivait le scénario du « Haut-Koenigsbourg, Le siège de 1633 » pour le dessinateur Christophe Carmona. C’était pour les éditions des Dernières Nouvelles d’Alsace. Roger Seiter était un « petit » auteur local, là-bas en Alsace. Maintenant, il est le chef d’une tribu de créateurs reconnus aux éditions Casterman… Pourtant c’était seulement en 2000 que sortait cet épisode de l’histoire de l’Alsace en bande dessinée…
Aujourd’hui, ce grand scénariste dirige des séries comme FOG avec Cyril Bonin, HMS avec Johannes Roussel, Dark avec Max, Dies Irae avec Max, Mysteries avec Wagner… et, enfin, Wild River avec Vincent Wagner…
Vincent Wagner est un jeune dessinateur qui a suivi l’atelier d’illustration de Strasbourg. Mais, malgré son talent, il a connu quelques difficultés pour trouver un éditeur qui lui fasse confiance : c’est bien ce que vous faites mais vous êtes inconnu… Il a donc accepté de dessiner pour la pub, puis pour un musée, il a fait le conteur, l’illustrateur pour enfant et, enfin, il est devenu dessinateur pour la bande dessinée, son rêve et son objectif absolu ! Tout a commencé avec une rencontre, celle avec Roger Seiter. Des envies communes, une amitié qui nait, un travail qui prend forme puis une concrétisation avec un album, La sorcière de Bergheim. Puis ce sera une série en deux albums chez Casterman, Mysteries. Il se peut, d’ailleurs, qu’un jour un nouveau dytique vienne prendre sa place derrière le premier… Mais depuis deux ans, c’est un nouveau projet qui est venu occuper les deux amis, Wild River.
Nous sommes au dix-neuvième siècle, dans le Missouri. Robert Frazer, le héros de cette histoire très western dans son esprit, est un ancien soldat de l’armée américaine. Au moment de sa libération à la vie civile, il a touché une somme d’argent qui lui a permis de s’installer. Il a construit une ferme, il s’est marié et il a un fils. Bref, la vie est belle et il va régulièrement à la ville pour y vendre le produit de son travail. L’histoire commence quand il y va pour récupérer son frère qui vient de terminer ses études de médecin. Un médecin dans sa région, voilà qui a de quoi l’exalter et rassurer les pionniers de cette région assez éloignée de la civilisation…
Mais des guerriers crows profitent de ce moment pour attaquer cette ferme isolée. Ils tuent le garçon de ferme, Ephraïm, et un trappeur voisin venu renforcer la défense, un certain Virgil Hunt. Par contre Elisabeth et Joshua disparaissent emmenés par les Crows. Quand Robert découvre les faits, quelques jours plus tard, il décide de poursuivre ces « sauvages » pour sauver ces êtres aimés ou pour les venger si c’est trop tard…
La narration graphique de ce premier volet de l’histoire est d’une très bonne tenue. Certaines planches sont très visuelles et les textes n’y sont présents que lorsque c’est indispensable. C’est une très bonne approche de la bande dessinée. Roger Seiter, pourtant scénariste prolixe dans ses textes, sait faire confiance à son dessinateur pour exprimer, raconter, créer une ambiance… Allez voir, par exemple, l’attaque de la ferme par les Crows, la claque assénée par Elisabeth à un combattant Crow, la destruction d’une sépulture crow par Robert ainsi que la page 36 quand les Indiens préparent une attaque d’un vaisseau blanc…
C’est une excellente saga western, pleine d’aventures, de tendresse, de violence, de haine, de méchanceté, d’amour… qui donne un résultat très grand public et qui montre que l’on peut faire, encore de nos jours, de belles histoires séduisant toute la famille sans tomber dans la mièvrerie et le fadasse !