Nous vieillirons ensemble
de Camille de Peretti

critiqué par Joy Fay La, le 13 février 2009
(Lille - 34 ans)


La note:  étoiles
Nous vieillirons ensemble et mourrons seul
Je ne me lasse pas de Camille. Camille, la pauvre princesse anorexique de « Thornitorynx » ; Camille, cette tendre arrogante de « Nous Sommes Cruels ». Pour son troisième roman, Mademoiselle de Peretti avance de quelques décennies dans l’air du temps, troquant les bancs de faculté et les comptoirs de banque contre le lino blanchâtre de l’univers singulier des maisons de retraite.

Se référant aux contraintes oulipiennes de Georges Perec dans « La Vie, Mode d’Emploi », elle promène d’une case à l’autre- d’une pièce à l’autre, des lecteurs attendris par la vie calme des Bégonias, cette coquette maison de retraite parisienne, et par ses résidents, ces petits vieux à qui, entre plantes vertes 100% plastique et hypocrites visites dominicales, on s’attache finalement. Le Capitaine Dreyfus qui rêve d’Evasion ; Madame Buissonette et madame Barbier qui ne cessent de se quereller ;; Christiane, l’infirmière de jour niaise et pleurnicharde qui rêve d’être forte et tente désespérément de mettre fin à une liaison trop encombrante ; Alphonse Destroimoissons, le cocu amoureux qui lutte contre l'Alzheimer de sa femme et Nini, l’excentrique et capricieuse marraine et grand mère d’adoption de Camille qui râle pour, peut-être, mieux se sentir vivre.

De sa plume tendre et cruelle, et surtout, désinvolte, Camille de Peretti dépeint cet univers pré mortuaire avec humour, cynisme empathique et réalisme poignant qui fait de « Nous Vieillirons ensemble » un très beau roman.
Entre espérance et désespérance 7 étoiles

Ce livre s'apparente à un "roman-documentaire". La précision des descriptions, les inventaires complets et détaillés de la pharmacie au débarras donnent ce côté "administratif" d'une maison de retraite.

Mais l'art de Camille de Peretti est de nous faire partager les vies et surtout les sentiments de ses pensionnaires, leurs passés, leurs rêves et leurs cauchemars, leur abandon.
On assiste aux mêmes rapports entre les humains quel que soit leur âge et même à une belle histoire d'amour, malgré la vieillesse des corps.
"Dans ce lieu qui appartient à tous et à personne. ... Là où serpentent les rumeurs et les dernières mesquineries de ceux qui s'accrochent à leur fil, là où se déversent les chagrins et où naissent les ultimes joies offertes par l'acharnement thérapeutique. Les souvenirs de vies ô combien différentes se terminent tous ici, de la même façon."

Marvic - Normandie - 66 ans - 6 décembre 2009


Tranches de fin de vie 6 étoiles

J'ai lu ce livre il y a presque un an. Cela m’a fait passer quelques moments agréables, mais sans plus.

En fait, j’ai acheté ce bouquin rapidement pour pouvoir avoir un truc à lire alors que j’allais chez le coiffeur (deux heures et demi à attendre sans rien faire, c’est long.) J'ai reconnu le nom de l'auteure que j’avais aperçue à plusieurs reprises dans l’émission de Frédéric Tadéï « Ce soir ou jamais », c'est pour ça que je l'ai choisi.

Un bien sympathique roman, pas morbide comme on pourrait s’y attendre vu le sujet, on y trouve des personnages attendrissants. Des tranches de (fin) de vie dans un lieu confiné.

Lindy - Toulouse - 46 ans - 4 septembre 2009