L'appel du crapaud de Günter Grass
( Unkenrufe)
Catégorie(s) : Littérature => Européenne non-francophone
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Je ne l’ai pas entendu !
Mon Dieu, je ne me souvenais pas, de longtemps, avoir eu autant de mal à lire un roman ! Près de trois semaines à lire 250 malheureuses pages … Je ne sais pas si vous avez déjà connu cela … ? Vous commencez à lire un bouquin et puis … vous trouvez n’importe quel prétexte pour ouvrir un journal, un magazine, … bref tout sauf « L’appel du crapaud ». Pour vous dire, j’ai entamé depuis « Voyage au bout de la nuit » et c’est comme une véritable friandise !
C’est quoi ? Le style d’abord. Et là, je n’exclus pas que ce soit un problème de traduction … Mais non, de toutes façons, pas que …
C’est lourd, c’est alambiqué, ce n’est pas séduisant. Ca ne donne pas envie.
« Ensuite, Reschke parla du besoin qu’a l’homme de trouver le repos final où il a eu son cadre avant d’être expulsé ou transféré par force, cadre supposé qu’on cherche, qu’on trouve, retrouve, qu’on a toujours eu depuis qu’on est né. Il dit : « Ce que nous nommons « pays natal » est plus perceptible que les simples concepts de patrie ou de nation, c’est pourquoi tant de gens, pas tous évidemment, mais en vieillissant un nombre croissant d’êtres humains, désirent pour ainsi dire rentrer chez eux sous terre. »
…/…
Grâce à l’entregent de Marczak, le ton des échanges entre conseillers de surveillance assemblés ne tournait pour ainsi dire jamais en mêlée, bien que le dialogue en deux langues, plus l’anglais, offrît souvent de l’amadou. La quarantaine plus cinq, toujours soigné dans sa vêture, le front élargi par la chute des cheveux comme poli sous les lumières, il s’entendait, en animateur plurilingue, à désarmer toute contradiction ; de ses gestes comparables à ceux d’un chef d’orchestre il calmait ici, estompait là, occasionnellement en français. Il tronçonnait par des questions incidentes la prolixité de Wrobel. »
Un allemand, Alexander Reschke, une polonaise, Alexandra Piatkowska, veuf et veuve lambdas, se rencontrent inopinément, au détour d’un étal de fleurs et voient naître entre eux une affection commune qui devient rapidement de l’amour. Amour cimenté par une idée autant géniale qu’étrange ; créer à Dantziz (ancien nom allemand), maintenant Gdansk (puisque polonais depuis la guerre) un « cimetière de la réconciliation » où l’on permettrait aux natifs allemands maintenant émigrés en Allemagne de revenir se faire enterrer sur le terre natale.
Et là, il faut bien se placer dans le contexte sinon on a toutes les chances de rater beaucoup d’arrière-plan qui font la complexité de l’affaire … Gdansk est dorénavant polonais (notre Alsace-Lorraine à l’envers pour nous Français), l’histoire se déroule peu avant la chute du Mur, et l’Allemagne de l’Est existe encore. Mais ceux qui vont venir se faire enterrer sont à l’ouest, et à l’ouest il y a … des Marks. Une monnaie diablement forte comparée au Zloty !
Et l’histoire que nous raconte Günter Grass est finalement celle de beaucoup de belles histoires, qui débutent sur un beau concept généreux, et qui au fil des avancées, des personnes qui se joignent au projet peuvent la voir leur échapper, devenir un monstre incontrôlable, au moins pour eux.
C’est intéressant, c’est original et j’aurais aimé aimer ce roman. Mais … je me suis senti repoussé par l’écriture … ou la traduction ?
Je vais voir avec mon prochain Grass.
A noter qu’écrit en 1992, il y a déjà de la part de Grass des allusions, des références déjà très pertinentes et admises que depuis peu sur les effets du réchauffement climatique et l’implication sur nos vies à venir. Notamment une hallucinante affaire de rickshaws qui se greffe sur ceci.
Mais Günter, pourquoi es-tu si aride ? !
Les éditions
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L'appel du crapaud [Texte imprimé], roman Günter Grass trad. de l'allemand par Jean Amsler
de Grass, Günter Amsler, Jean (Traducteur)
Seuil
ISBN : 9782020177207 ; 18,36 € ; 08/03/1999 ; 256 p. ; Broché
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