Bonjour ma douce vie
de Sibylle Claudel

critiqué par Babsid, le 22 février 2009
(La Varenne St Hilaire - 37 ans)


La note:  étoiles
La vie est un combat
Sibylle Claudel est comédienne et elle signe ici son deuxième livre.

Au cours de la promotion de son premier livre, elle a tout pour être heureuse. Un homme qui l’aime, la reconnaissance et la satisfaction d’avoir réussi à reconstruire sa vie. Puis elle apprend qu’elle est atteinte d’un cancer. Il y a des personnes que la vie de laisse jamais tranquilles.

Elle décrit sans artifices la manière dont les regards des gens changent, la façon dont ils s’éloignent. « Désormais la boulangère ne me rend plus la monnaie directement, elle la dépose dans la coupelle. Le facteur, qui autrefois prenait le temps de descendre de son vélo pour faire un brin de causette, file maintenant la tête dans le guidon. Tout cela me semble très intéressant pour les prochains rôles que j’aurai peut-être la chance d’interpréter »

Mais aussi comment elle se protège de la vérité, comment elle s’empêche de voir l’hôpital et la douleur des chimio en se protégeant derrière une pièce de Shakespeare.
Puis elle accepte et la réalité la rattrape et la frappe de plein fouet. Les effets secondaires, les hallucinations, les pertes de mémoire…
« Le magasin Franprix est à présent une casse de voitures à l’abandon. Le poissonnier a un avion sur la tête, et sur son étal glacé, il n’y a que des roues de voiture, des pinces à épiler. »

Son écriture est digne et brusque à la fois. C’est une battante. Elle ne s’apitoie jamais sur son sort et ce qu’elle nous dit en est d’autant plus marquant.