Eugène Ionesco : Mise en scène d'un existant spécial en son oeuvre et en son temps
de André Le Gall

critiqué par Veneziano, le 23 février 2009
(Paris - 46 ans)


La note:  étoiles
L'orbite d'un artiste
Rien n'est si facile dans la vie d'Eugène Ionesco, l'enfance défaite par une répudiation, les aléas politiques qui l'ont fait tanguer entre Roumanie et France, les exils successifs qui s'en sont ensuivis, d'où une certaine mélancolie naturelle.

Son retour en France après la guerre le stabilise, et l'amène à entamer sa carrière artistique, et son style accroche assez vite, pour durer des décennies. Il a eu la chance de connaître la gloire et les honneurs de son vivant, au point d'être élu, presque malgré et en le regrettant presque après coup, à l'Académie française.
Il n'a pas manqué d'orgueil, ni de coups d'éclat, par ses engagements poliiques, anticommunistes, et artistiques. Il finit sa vie à peindre, et à intervenir dans la presse.

Ce portrait est très détaillé, sa personnalité apparaît bien, notamment sur sa jeunesse, traité en longueur, et point trop, contrairement à l'impression première. Ionesco était un tourmenté qui a su retranscrire le pathétique des hommes et leur incommunicabilité, pour en faire un style, l'Absurde, revendiqué malgré lui par le surréalisme.
Je regrette seulement que cette biographie ne contienne pas davantage d'anecdotes et de descriptions avec les artistes et les intellectuels des époques qu'il a traversées, ni même davantage d'analyse de ses oeuvres, même si je sais bien qu'il ne s'agit pas d'une anthologie.

A cela près, cette biographie est très complète, et fait bien comprendre le personnage.