Les carnets de guerre de Victorien Mars
de Maxence Fermine

critiqué par Le pingouin, le 27 février 2009
( - 35 ans)


La note:  étoiles
L'homme montré dans ses phases d'ombre et de lumière, mais surtout d'ombre.
Maxence Fermine nous offre une réflexion sérieuse, sur les thèmes de la seconde Guerre mondiale et de la hiérarchie dans l'armée, avec ce roman historique dans la lignée du "Tombeau d'étoiles".

A l'opposé de ses premiers romans, qui étaient plutôt initiatiques, fantastiques et très poétiques, ce dernier livre nous plonge dans le monde sombre de la guerre et des atrocités que peut commettre l'homme en pareille circonstance. Les dialogues y sont adaptés: rudes, concrets, parfois vulgaires. Les descriptions sont d'une exactitude froide. On est emmené dans une ambiance triste, un récit amer qui nous tient au coeur et bouleverse, des situations qui nous font remettre en question l'homme et ses actes. Un monde cruel et de désespoir.

Pourtant, l'auteur ne nous abandonne pas ainsi dans notre apitoiement. Par un ou deux personnages rayonnants d'humanité, il dénoue son histoire sur une note positive, qui suffit à nous redonner tout espoir. Un petit moment de bonheur qui nous rappelle ses autres romans, et nous fait tout de même apprécier un récit très sombre.

Personnellement, j'aime énormément le style de Maxence Fermine, très poétique et léger. Mais j'ai l'impression qu'il a beaucoup changé dans ses deux derniers romans. L'auteur transforme complètement son style et le genre de ses histoires.

Un roman historique intéressant, mais qui ne casse rien...
médailles versus médaillons 9 étoiles

Victorien Mars, nom prédestiné, alors qu’il aime tant les horloges et la paix de sa belle ville Lyonnaise …. Il est le narrateur, lui aussi envoyé dans les tranchées en plein milieu du premier conflit mondial. Dans l’imaginaire les futurs héros pouvaient partir le cœur en fête… ils étaient sûrs de gagner. A Verdun, il tombe sous les ordres d'un adjudant surnommé l'As-de-Pique. S’opposent la folie guerrière et grandiloquente de celui-ci, prêt à tous les abus de pouvoir, empli de la haine la plus féroce, et l’humanité des quatre compagnons d’infortune. Devoir suivre des ordres suicidaires donnés par pure vengeance, l’aurait-on cru ? Tuer quand l’ordre est donné, et se faire tuer quand la situation est désespérée alors que les ordres viennent d’un ex repris de justice ? La vie est cernée de toutes parts, par les ennemis et à l’intérieur des lignes. La description des tranchées, rejoint tout ce qui en a été dit, mais ce n’est jamais assez ! Ce livre émeut par son humanité, fleur de sel cueillie sur une mer d’atrocités. Cette fleur précaire dénonce la guerre mais surtout l’autorisation de délivrer le mal tapi en chacun de nous car elle permet soudain l’éclatement de l’homme dans sa dignité. Ces soldats, véritable chair à canons, ne sont que créatures faites pour assassiner. Qu'un sankimpur... abreuve nos sillons! Et les officiers en chambre de relever leurs babines trempées de haine généralisée! Duel de la vie et de la mort, heureusement la vie a toujours gagné. Car il y a aussi une histoire d’amour cachée dans un médaillon, … mieux qu’une médaille.

Deashelle - Tervuren - 15 ans - 1 juillet 2010