L'essence du christianisme
de Ludwig Feuerbach

critiqué par Oburoni, le 1 mars 2009
(Waltham Cross - 41 ans)


La note:  étoiles
Et l'Homme créa Dieu
"L'homme créa Dieu" : c'est ce qu'affirme le philosophe allemand Ludwig Feuerbach dans ce classique publie en 1841.

Pour lui en effet Dieu n'est qu'un pur produit de l'imagination, un Idéal fait de tout ce l'on considère valable et admirable, mais sans les limites et failles que nous, humains, avons.
Il fait de l'homme le coeur de la religion : un homme conscient de lui-même et de ses défauts, se projetant en une image abstraite, un miroir modifié de manière tel qu'il en est parfait.
Ainsi : nous sommes mortels, Dieu est éternel; nous sommes dépendants de la Nature, Dieu la contrôle; nous avons des pouvoirs, des qualités, une intelligence limités, pas Dieu etc...

"Dieu est ce que l'homme conçoit, ou peut concevoir, de mieux", nous-dit-il. Ou encore : "Le fait est qu'une qualité n'est pas divine parce que Dieu la possède, mais que Dieu la possède parce qu'elle est, en soit, divine : sans elle Dieu serait un être défectueux."

Une interprétation remarquable.

D'abord parce qu'elle peut expliquer les attributs de beaucoup d'autres Dieux d'autres religions -Feuerbach l'applique en un clin d'oeil aux mythologies grecques et nordiques.
Remarquable aussi parce qu'elle donne un sens nouveau à la Création, la Foi, la place et la signification de Jésus, les sacrements etc... Sens que le philosophe explore en de courts chapitres, percutants et polémiques.

Une approche bouleversante de la religion, qui influencera Marx et Engels tout en donnant des pistes à Freud.

A découvrir.
Allez à l'essentiel : le texte 10 étoiles

Je ne paraphraserai ni Oburoni, ni Feuerbach. La critique correspond en tout point aux qualités de cet ouvrage fondamental. Après Spinoza, Feuerbach, ensuite viendra Nietszche sous un autre éclairage. Mais surtout ne vous laissez pas rebuter par la préface ! C'est une logorrhée indigeste et absconse qui vient obscurcir et compliquer ce que Feuerbach expose avec une parfaite clarté. Sautez la préface et oubliez le préfacier !

Radetsky - - 81 ans - 25 septembre 2011