Meurtres à la pomme d'or
de Michèle Barrière

critiqué par Aliénor, le 6 mars 2009
( - 56 ans)


La note:  étoiles
Intrigue et cuisine
Nous sommes en l’an 1556. François, étudiant en médecine à Montpellier, montre bien peu d’intérêt pour la carrière de médecin vers laquelle son père l’oblige à s’orienter. Il n’a en fait qu’une seule passion, la cuisine. Et s’il accepte volontiers de suivre le cours d’herboristerie, ce n’est que dans la perspective de découvrir des plantes qu’il pourra tester dans de nouvelles recettes. Et aussi car il apprécie beaucoup l’apothicaire qui le loge et lui enseigne cet art : Laurent Catalan. Mais soudain, plusieurs morts suspectes surviennent dans la ville. Des personnes décèdent après avoir bu une mystérieuse boisson vendue par un apothicaire de passage. Et en raison de sa sympathie pour le protestantisme, c’est Laurent Catalan qui est soupçonné et emprisonné. François va alors mener l’enquête en compagnie de son ami Félix, étudiant comme lui, afin de le sauver. Leurs investigations vont les mener de Marseille à Bologne, mais cette enquête va s’avérer difficile et dangereuse.

Si l’on choisit ce livre par amour des polars, alors la déception risque d’être au rendez-vous. On sent bien que l’auteure est plus passionnée de cuisine que de mystère à résoudre, et que l’intrigue policière n’est que prétexte. En effet, tout se dénoue très vite dans les dernières pages, à la faveur d’un dialogue entre deux complices qui nous révèle toute l’affaire. Pas de suspens ni de rebondissements dans ces trois cents pages.
Si en revanche on aime la cuisine, cette lecture est agréable et offre, outre des enseignements sur la période de la Renaissance, des recettes de cuisine de l’époque en fin d’ouvrage. C’est d’ailleurs la « marque de fabrique » de Michèle Barrière, qui a construit ses romans suivants de la même manière : une enquête policière plantée dans une grande période historique, et marquée par la cuisine de l’époque.
A moitié raté 5 étoiles

Sur la page de garde on peut lire : "un roman noir et gastronomique au temps de la Renaissance".
Passer votre chemin si c'est l'aspect polar qui motive votre lecture. L'enquête est tellement peu crédible et le dénouement si navrant dans la forme que votre déception risque d'occulter les quelques qualités du bouquin. Je ne parle ni du style littéraire ni de l'épaisseur ou de la psychologie des personnages, là non plus pas grand chose à se mettre sous la dent. Mais plutôt des digressions gastronomiques, qui instillent un peu de couleurs et de saveurs, et des rencontres avec quelques célébrités du siècle apportant un peu de distraction.
A ne lire qu'à bon escient.

Elko - Niort - 48 ans - 27 juillet 2016


Histoires de cuisine 6 étoiles

Les gourmands apprécieront sans doute cet ouvrage, qui s'apparente davantage à une histoire de la cuisine (et de la médecine) qu'à un véritable roman policier et ce n'est pas plus mal car on sent que l'auteur est plus à l'aise avec les produits du terroirs qu'avec les intrigues. L'histoire traîne par moments ou, au contraire, connaît de saisissants raccourcis, pour aboutir à la résolution de l'énigme. Mais sans doute n'est-ce pas cela le plus important, tant l'amour des bons produits et de la découverte culinaire fleurent bon à chaque page.
Il est agréable de suivre de la sorte l'exploration de légumes faisant aujourd'hui partie de notre quotidien et considérés avec circonspection au Moyen Age (la tomate, par exemple, explorée dans un lexique à la fin de recueil). De découvrir également comment on accommodait tel ou tel mets, dans des arrangements sauciers et épicés totalement oubliés de nos jours, avec l'utilisation de fleurs, de senteurs diverses et des mélanges quelque peu détonnants.
Sur ce point, cet ouvrage est instructif et délassant, car il ne s'agit pas d'un traité ou d'un ouvrage de pointe mais d'une histoire plaisante qui se laisse lire facilement et avec un certain plaisir.

Sahkti - Genève - 50 ans - 23 octobre 2012


policier polisson et gourmand 8 étoiles

Un beau roman, érudit et gourmand, plein de rebondissements, qui mêle personnages réels et imaginaires, comme les autres volumes de la série. Un seul regret, mais de taille: Michèle Barrière, qui a pourtant été sur les bancs de la faculté, d'après sa biographie, fait des fautes de français à toutes les pages: emploi du conditionnel au lieu du futur, fautes d'accord, j'en passe et des meilleures... Dommage qu'elle ne fasse pas relire sa prose avant de l'envoyer à l'éditeur, et dommage que l'éditeur soit si pressé de publier ses livres. J'ai quand même passé un très bon moment, et gagné quelques recettes succulentes.

Jfp - La Selle en Hermoy (Loiret) - 76 ans - 27 juin 2009