Negrinha
de Jean-Christophe Camus (Scénario), Olivier Tallec (Dessin)

critiqué par BONNEAU Brice, le 14 mars 2009
(Paris - 40 ans)


La note:  étoiles
Une belle histoire
Pour un garçon comme moi, comprendre “qui n’y connaît rien dans le monde de la BD”, l’idée d’investir dans des histoires “avec des images” ne va pas de soi. Pourtant, quand on m’a proposé de chroniquer sur quelques nouveautés du monde de la bande dessinée, j’ai voulu tenter l’expérience. Aussi peu spécialisés mes goûts soient-ils (mes dernières expériences en la matière relèvent de l’enfance, avec les séries de Spirou, Astérix & Obélix et Tintin !), j’ai quand même, lorsque j’ouvre une BD, une certaine préférence pour le style du dessin.

Autant dire tout de suite que Negrinha ne m’attirait pas visuellement (vous pouvez voir une planche de la BD en plus grand en cliquant sur l’image). J’aime les dessins “parfaits”, où les couleurs ne débordent pas, et dont le détail est assez poussé. Bref, l’exact opposé de Negrinha. Ne reculant pas face à l’adversité, intéressé par le thème de la BD et par ses couleurs chatoyantes, je m’y suis plongé plein de motivation. Et j’ai bien fait !

Pour autant que visuellement Negrinha ne m’inspirait pas spécialement, l’histoire est belle et simple à la fois. L’histoire se déroule à Rio de Janeiro, en 1953. Au Brésil, pays du métissage, Maria est une adolescente de 13 ans claire de peau qui va dans les bonnes écoles, avec des camarades blanches et filles de bonnes familles. Elle est pourtant élevée par sa mère, noire, analphabète et femme de ménage pour une femme de diplomate. Isolée et protégée par sa mère, Maria découvrira à l’occasion d’un enterrement le reste de sa famille, vivant dans une favela de la ville. Une rencontre qui bouleversera celle qui, jusqu’à maintenant, était protégée de l’injustice de la négritude. Une BD à la fois intéressante et intelligente, qui analyse et ironise les différences de traitements dans la société d’alors entre les noirs et les blancs.