Le Chant du ruisseau
de Chae In-sun

critiqué par Shelton, le 22 mars 2009
(Chalon-sur-Saône - 68 ans)


La note:  étoiles
Quelle beauté !!!
Cet ouvrage, traduction d’un livre coréen, pourrait entrer, tout simplement, dans une mode comme semble le faire croire cette nouvelle collection « Longue vie » qui se veut le reflet de toute l’expérience de la vie en Corée aujourd’hui.

Mais, dès que l’on commence la lecture, on oublie, instantanément, nos aprioris et on plonge dans un conte merveilleux, enchanteur et poétique, qui trouve pleinement sa place dans un catalogue jeunesse et que vous devriez positionner dans votre bibliothèque familiale…

L’histoire, tout d’abord, car c’est bien elle qui va nous laisser quelques souvenirs ! Sônmi, jeune fille, va partir en vélo avec son oncle. Ils partent du cœur de la ville et s’éloignent vers la campagne. Franchiront-ils, sans s’en rendre compte, les limites du temps pour se retrouver aux époques bénies où la nature régnait en grande maitresse sans avoir à reculer devant des pierres, le béton, le goudron ? La ville s’est développée, s’est étendue… mais qui y avait-il avant sous cette grande artère ? N’y avait-il pas un ruisseau qui coulait paisiblement en chantant ?

Le texte est beau, repose les bonnes questions des rapports entre l’homme et la nature, entre la verdure et les constructions. Notre esprit s’ouvre, alors, à cette mère nature que l’on oublie trop souvent… Que peut-il y avoir de plus joli que l’ombre d’un saule pleureur ? Quoi de plus mélodieux qu’un chant de ruisseau qui glisse à travers les champs ? Chae In-sun est réellement un magnifique raconteur d’histoires et son conte est un vrai petit bijou à offrir à beaucoup d’enfants…

Quant à l’illustrateur ! Ah ! Oh ! Quel talent ! Les illustrations de Kim Dong-seong sont d’une douceur, d’une profondeur et d’une légèreté à la fois, d’une poésie et d’une pédagogie… Bref, il laisse le lecteur pantois, admirateur, sans voix…

L’ensemble des deux donne un objet étonnant et surprenant, beau et magique, un de ces petits livres que l’on lit vite, que l’on relit, que l’on relit encore et que l’on finit par offrir à tous ceux que l’on aime !

Oui, il est important de mettre de tels joyaux dans les mains enfantines si on veut que le mot livre soit symbole de bonheur partagé !