L'éternel mari de Fedor Mikhaïlovitch Dostoïevski
( Večnyj muž)
Catégorie(s) : Littérature => Russe
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Veltchaninov et la culpabilité passée.
Amant autrefois de Natalia Vassilievna, Veltchaninov rencontre un homme étrange qui semble l'épier et ne cesse alors de le croiser.
Cet homme, Pavel Pavlovitch, vient frapper un soir à la porte de notre héros qui reconnait alors le mari de son ancienne maitresse, aujourd'hui morte.
Débute alors une étrange relation entre un homme jadis fautif et un autre, fasciné par celui qui a pris sa femme tant aimée. Cette femme étant le lien ultime entre ces deux hommes, Pavlovitch tisse les liens étranges et profonds qui lui permettent de raviver la mémoire de sa bien-aimée.
Qui est donc ce Veltchaninov que Natalia a tant aimé ? Pavlovitch va entrainer alors Veltchaninov dans une course étrange et fantastique vers de vieux démons passés et nous le suivons avec bonheur dans ce roman fort qui suscite de nombreuses interrogations.
Les éditions
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L'éternel mari [Texte imprimé], roman Fédor Dostoïevski trad. du russe par André Markowicz
de Dostoïevski, Fedor Mikhaïlovitch Markowicz, André (Traducteur)
Actes Sud / Babel (Arles).
ISBN : 9782742712854 ; 7,70 € ; 04/06/1999 ; 259 p. ; Poche
Les livres liés
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Les critiques éclairs (8)
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Duel d'éternels
Critique de Lafcadio_ (, Inscrit le 13 septembre 2014, 35 ans) - 2 octobre 2014
Veltchaninov est un célibataire endurci vivant à Saint-Pétersbourg. Tout occupé par une affaire administrative traînant en longueur, il aperçoit à plusieurs reprises un homme semblant le suivre dans la rue et, bien qu'il est persuadé de le connaitre, il est incapable de mettre un nom sur ce visage. Cet homme inquiétant finira par tenter d'entrer par effraction chez Veltchaninov en pleine nuit. Par la suite, il se présentera comme le mari d'une ancienne maîtresse du héros et nous apprendra la mort de cette dernière.
Il s'en suivra un face à face angoissant entre les deux hommes, les entraînant dans des situations invraisemblables et grotesques tout en nous promettant un final menaçant.
Quel plaisir de retrouver la prose de Dostoïevski ! Si l'on reste loin de ses plus grandes oeuvres, on est tout de même happé par ses personnages, leur folie et leur véracité, porté par la plume du maître russe, toujours autant expert en psychologie et en rapports humains parfois si violent.
"Le plus monstrueux des monstres est celui qui a de nobles sentiments."
Un vaudeville malsain
Critique de Veneziano (Paris, Inscrit le 4 mai 2005, 47 ans) - 5 juillet 2014
Aussi ce roman n'est-il pas dénué d'intérêt, vu que, justement, l'analyse psychologique y est toujours présente, et presque à saturation : c'en est presque étouffant. Et, de son côté, le personnage principal s'avère bien émouvant, à sa manière, à ses dépens.
Il s'agit donc d'un livre à analyser, à méditer, pour l'apprécier à sa juste valeur, afin d'éviter les impressions diffuses que peut donner une première lecture rapide.
Humiliation et soumission
Critique de Salocin (, Inscrit le 12 décembre 2012, 43 ans) - 27 octobre 2013
Livre psychologique, mystérieux et ambigu, transgressif également (on y perçoit un espèce de refoulement homosexuel) l'histoire aborde le thème de la fatalité des relations humaines et met en lumière l'exemple même de ce que René Girard appellera plus tard le "désir mimétique".
Quelle subtilité dans l'analyse intérieure du genre humain! Une finesse qui contraste merveilleusement avec les personnages que met en scène Dostoïevski, outranciers, presque caricaturaux dans leurs prises de positions, leurs états d'âme et leurs comportements toujours extrêmes.
Angoissant mais incroyable de clairvoyance et d'intelligence, il n'y aura jamais assez de mots et de qualificatifs pour recommander la lecture d'un livre de Dostoïevski.
Dangereux face-à-face
Critique de Pierrequiroule (Paris, Inscrite le 13 avril 2006, 43 ans) - 18 août 2013
Tout au long du roman, on assiste à un face-à-face ambigu qui met aux prises le mari et l’amant. Dostoïevski réussit à établir entre eux des liens complexes où se mêlent la haine, l’admiration, le mépris et l’amitié blessée. Troussotski commence par louvoyer. Il nous apparaît d’abord comme un pitoyable ivrogne incapable d’agir en homme. Mais au fil des pages, la tension monte et on se demande quand la crise éclatera enfin. Ce qui est remarquable dans ce récit c’est qu’il ne s’agit pas d’une banale affaire de vengeance orchestrée par un mari jaloux. Troussotski semble fasciné par son rival et va même se mettre pour un temps à sa merci, comme s’il était prêt à endosser éternellement le rôle du mari bafoué. Quant à Veltchaninov, il oscille entre sa culpabilité et le dégoût viscéral qu’il éprouve pour Troussotski. Pourtant, il ne cherche jamais à s’en éloigner réellement, jusqu’au règlement de comptes final.
Ce roman entièrement psychologique est intéressant, même s’il m’a moins convaincue que les autres œuvres de Dostoïevski. Malgré une progression quelque peu ralentie, le talent de l’auteur transparaît à chaque page, qu’il décrive l’agonie d’une fillette ou les joies domestiques dans une maison bourgeoise. Le point de vue adopté est celui de Veltchaninov, de sorte que l’on ignore totalement les intentions de son persécuteur qui n’en devient que plus menaçant. Une fois de plus, l’auteur met en scène des personnages angoissés, à la fois grotesques et sérieux, mais qui donnent en tout cas à réfléchir. A l'issue de cette lecture, on pourrait se demander s'il existe des individus qui, tels Troussotski, sont destinés à être d'éternelles victimes.
L'éternel mari
Critique de Exarkun1979 (Montréal, Inscrit le 8 septembre 2008, 45 ans) - 25 août 2012
L'éternel amant
Critique de Débézed (Besançon, Inscrit le 10 février 2008, 77 ans) - 17 août 2011
A Saint Petersburg, Veltchaninov, la quarantaine, traverse une mauvaise passe, sa mémoire lui joue des tours et certains souvenirs désagréables remontent à la surface pour attiser une ancienne culpabilité dont il ne peut se séparer. C’est à cette époque qu’il remarque plusieurs fois un homme qui semble le suivre, mais lequel suit l’autre ? Le doute est bientôt levé car l’homme en question se présente un soir à sa porte et lui rappelle qu’ils se sont connus, une dizaine d’années auparavant, dans une ville de garnison. Il se souvient alors qu’il était l’amant de Nathalie, la femme de cet ancien ami qui est venu précisément pour lui annoncer le décès de sa femme.
Le mari vit avec sa fille qu’il maltraite et que l’amant qui découvre bientôt qu’il est le père génétique de cette petite Léa qui, elle aussi, semble informée de ce fait, place la fillette chez des amis sûrs. Mais, celle-ci tombe bientôt malade et décède. La tragédie n’atteint guère le père et l’histoire sombre vite dans un vaudeville où les portes virtuelles claquent bien souvent, au rythme des coïncidences bienvenues, au moins pour l’intrigue. Le mari s’incruste chez l’amant comme un faible qui admire le fort et s’identifie à lui en essayant de profiter de ses vertus. « Un tel homme naît et se développe seulement pour se marier ; puis, s’étant marié, pour devenir le complément de cette femme, ceci même dans le cas où il aurait une personnalité indiscutable. »
Dostoïevski a écrit ce vaudeville pathétique alors qu’il venait, lui-même, éternel amant, de se séparer d’une de ses compagnes et semble avoir voulu, à cette occasion, brocarder les hommes trop faibles pour se séparer de leur conjointe, pas assez courageux pour entreprendre une nouvelle aventure, pleutres. Ce n’est certainement pas son meilleur ouvrage mais il évoque cependant, au passage, le problème du dédoublement : l’amant qui se perd entre rêve et réalité, le mari qui essaie de se fondre dans l’amant pour profiter de ses vertus, … Et, surprise pour l’époque et le lieu, l’auteur évoque également, même si c’est brièvement, la condition de la femme qui aurait le droit de choisir elle-même son conjoint, diantre !
Un écrit de circonstance, certainement, mais tout de même une belle analyse du duo mari-amant et du besoin que chacun a de l’autre ; et, c’est toujours du Dostoïevski avec l’écriture qui le caractérise et la tragédie qu’il déverse sans retenue dans ses lignes même si, cette fois, celles-ci sont plus pathétiques que tragiques.
Moyen
Critique de Virgile (Spy, Inscrit le 12 février 2001, 45 ans) - 31 mai 2011
Il y a de chouettes passages qui me faisaient penser à du Kafka par moment mais je n'ai pas vraiment été captivé, intrigué ou interpellé et je n'en suis pas ressorti avec plus d'admiration pour Dostoïevski dont c'était ma deuxième lecture.
Les doubles opposés habituels en un court roman
Critique de Cccp (, Inscrit le 31 mai 2011, 41 ans) - 31 mai 2011
Dostoïevski comme a son habitude dépeint des traits humains. Mais cette fois-ci il n'y a vraiment que deux personnages et tristement enfermés chacun dans une seul ligne conductrice. (C'était l'avis négatif...)
Notons l’efficacité de certaines scènes, notamment la présentation à la future mariée : jubilatoire ?, effrayante ?...
Chacun voit ce qu'il veut et c'est ce que j'aime chez Dostoïevski.
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