Histoires d'un livre : l'Etranger, d'Albert Camus de Albert Camus, Collectif
Catégorie(s) : Sciences humaines et exactes => Critiques et histoire littéraire
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Un document plein d'intérêt sur un très grand livre du XXe siècle
Je suis bien loin de me considérer comme un bibliophile, mais j'aime le livre aussi pour ce qu’il est : sa couverture, le grain du papier, l’odeur qu'il dégage, éventuellement la vie qu'il aurait eue avant d'arriver entre mes mains. L’essentiel ce sont l’auteur et le texte. Mais.
Ce petit manuscrit est un catalogue édité pour une exposition qui s'est tenue à Paris en 1990 sur le livre « L’Etranger ».
Il contient une lettre inédite de Camus à un correspondant allemand qui souhaitait adapter « L’Etranger » au théâtre. Il se montre d’abord opposé au projet, car, selon lui, Meursault est un personnage de roman et non de théâtre. Puis il accepte quand même, mais insiste sur le fait qu’il serait dommage de ne pas voir le crime sur scène. En effet, dit-il : « C’est un meurtre solaire et le soleil ici est bien le centre autour duquel le drame se joue… »
Camus ne veut pas, non plus, qu’on joue cette pièce selon le « genre Kafka et l’expressionnisme ». Pour lui, Meursault n'est pas un nouvel immoraliste. Il se refuse tout simplement à mentir et il écrit : « Mentir ce n’est pas seulement dire ce qui n’est pas, c'est aussi accepter de dire plus qu’on ne sait, la plupart du temps pour se conformer à la société. »
Ce petit ouvrage contient également un texte très intéressant de Roger Nimier intitulé « La genèse de L'Etranger » ainsi que de nombreuses photos des différentes couvertures de ce livre dans plusieurs langues. Il y a également la photo de couverture d'un texte de Sartre intitulé « Explication de l’Etranger ».
Au dos de couverture, nous apprenons qu'en 1990 « L'Etranger » est un véritable phénomène de l’édition avec plus de six millions d’exemplaires vendus, en langue française, et qu'il est numéro un des éditions Gallimard depuis leur création.
La couverture de ce livre est la reproduction de celle du Livre de Poche.
Il vous sera difficile de vous le procurer, car le tirage était limité aux besoins estimés de l'exposition qui ne durait qu'un petit mois. Mais au cas où vous tomberiez dessus par hasard, achetez-le ! Il en vaut la peine.
Les éditions
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Histoires d'un livre, "L'Étranger"d'Albert Camus [Texte imprimé], catalogue... de l'exposition... présentée au Centre national des lettres à Paris, du 13 octobre au 9 novembre 1990 [textes réunis par Eric Lilamand]
de Lilamand, Eric (Editeur scientifique)
IMEC / Empreintes - Institut Mémoires de l'édition contem
ISBN : 9782908295054 ; 9,15 € ; 01/02/1991 ; 44 p. ; Broché
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Les critiques éclairs (4)
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Bon livre
Critique de Keirabaker44 (, Inscrite le 11 juin 2013, 50 ans) - 11 juin 2013
Epoustouflant
Critique de Nanou5598 (, Inscrite le 5 décembre 2012, 29 ans) - 5 décembre 2012
Je viens de finir le livre l'étranger d'Albert Calmus .
C'est mon professeur de français qui me l'a donné à lire . Je suis actuellement au lycée . C'est un classique .
J'ai eu plaisir de le lire . Au début je ne comprenais pas trop le message qu'Albert Camus voulait faire passer .
En faisant des recherches j'ai compris un peu le sens
Ce livre fait beaucoup réfléchir .
Je vous le conseille vivement !
Merci à mon prof de français de m'avoir fait découvrir ce livre .
la 1ère
Critique de Larougeclaire (, Inscrite le 30 mai 2012, 43 ans) - 31 mai 2012
sur les planches, à Bruxelles au théâtre du Grand Midi à Ixelles
Critique de Deashelle (Tervuren, Inscrite le 22 décembre 2009, 15 ans) - 11 février 2011
En jargon moderne : UNE ŒUVRE QUI TUE! Ne fût-ce que par sa sublime mise-en-voix ou en-scène au théâtre du Grand Midi à Ixelles. Nous avons assisté hier soir au premier spectacle public de Raffaelle Giuliani dirigé par le directeur du théâtre Bernard Damien. Une première inoubliable, déjà une apothéose tant le comédien était étincelant dans cet exercice difficile, de porter ce texte devant les amoureux d’Albert Camus.
Quelques mots d’explication. La lumière inhumaine, la brûlure insupportable du soleil d’été, autant dire rien qui ne lui appartienne, plombent inexorablement les actes de Meursault. Il énonce ses derniers jours de vie « libre » avec le détachement d’une autobiographie toute factuelle. Apparemment tout lui est égal. Exemples. L’âge de sa mère, il ne le connaît pas. « Elle était vieille ? Comme ça ! » Cela l’indiffère que Raymond soit son copain ou non, que son patron lui offre un boulot sur Paris : « On ne change pas de vie ! ». La vie n’a pas de prise sur lui et il n’a pas de prise sur la vie. « On finit par s’habituer à tout », disait sa mère. Le comédien joue de façon magistrale. Physiquement son corps ne peut pas mentir. Tout dans ses attitudes est langage. Juvénile et blasé, innocent et coupable à la fois.
Ce corps qui module chaque mot, et chaque personnage c’est la grande trouvaille du duo Maitre–élève Bernard/ Raffaele. Le comédien incarne chaque personnage avec fulgurance.
C’est un travail épuisant que d’essayer de mettre de l’ordre dans tous ces événements. Meursault est gêné à tout moment par la lumière incandescente du soleil : « Le soleil avait fait éclater le goudron. Les pieds enfonçaient et y laissaient ouverte sa pulpe brillante ». Puis sans doute par celle des projecteurs de l’interrogatoire, enfin par cette culpabilité imposée, qui s’est insinuée perfidement sous sa peau.
Bien sûr, étranger à sa vie, il a subi tous les événements. Etranger au monde qui l’entoure, étranger à Dieu, étranger à lui-même, détaché, voici tout un homme coincé entre deux plaques de microscope, coincé par un Destin absurde.
Autre jargon : WRONG TIME, WRONG PLACE, c’est le début absurde d’un enchaînement de malheurs où il subira les événements pendant que l’arme est mise dans sa poche et que son doigt déclenche la gâchette. Une suite musicale comme une danse macabre, un procès où l’absurdité prend les apparences de la logique. Pourtant le vieux Thomas Pérez « n’a pas vu Meursault pleurer, mais ne l’a pas non plus vu ne pas pleurer ! » « Tout est vrai, rien n’est vrai ! » « Précisez les motifs de votre acte : c’était à cause du soleil ! »
« On m’a seulement appris que j’étais coupable ! » La colère est le détonateur qui lui fait découvrir enfin qui il est et qu’il existe et qu’il tient désespérément à ce monde sensible et réel qui le touche maintenant qu’il ne peut que contempler le ciel , de sa cellule. Dernier inventaire, il collectionne avidement ses quelques souvenirs avant d’être livré à la guillotine au nom du peuple français. Dans le Talmud, il est dit que chaque être humain est le héros d’un drame cosmique, qu’il le sache ou non.
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