L'invitation au château
de Jean Anouilh

critiqué par Jo, le 1 avril 2009
(Quelque part au coeur des Ardennes - 48 ans)


La note:  étoiles
L'invitation à la découverte...
Frédéric et Horace sont frères jumeaux. Bien que semblables physiquement, leurs caractères en font deux hommes bien différents. L’un est doux et tendre; l’autre cynique et désabusé..
Frédéric est amoureux de Diana qui elle préférerait Horace…

Un bal est donné au château pour fêter les fiançailles de Diana et Frédéric.
Horace y invite une danseuse, Isabelle, dont il fait son jouet pour la soirée mettant tout en œuvre pour que toute l’attention soit portée sur elle au nez et à la barbe de Diana.

Tout l’intérêt de cette pièce réside dans le talent d’Anouilh pour nous plonger au cœur de ce bal. Je n’ai pas vu la pièce, je l’ai juste lue et malgré tout la magie a opéré.

On se laisse entraîner par les couples qui valsent, les quiproquos nous font sourire, On passe un bon moment…
Le divertissement n’est cependant pas la seule qualité de cette pièce. On peut en effet reconnaître, au travers des différents personnages, un beau panel des caractères humains, bons ou mauvais. Gentillesse et Compassion croisent Envie Tromperie Intérêt et Jalousie...

Il s’agit de mon premier contact avec Anouilh et cette lecture ainsi que celles des critiques de Jules et Sahkti ne peuvent que m’inciter à poursuivre la découverte.

Je terminerai par un petit extrait, une réplique qui m’a touchée et que je souhaite partager :
« Ce n'est pas tout d'avoir de jolis yeux, il faut qu'une petite lampe s'allume derrière. C'est cette petite lueur qui fait la vraie beauté. »

ATTENTION, Ce texte porte uniquement sur "L'invitation au château". Je n'ai pas lu le premier texte repris dans l'édition qui illustre cette critique.
Des dialogues vifs pour une critique efficace 9 étoiles

Cette pièce de théâtre n'est pas la plus célèbre de Jean Anouilh, mais est pourtant l'une des mieux construites. Jo en a fait un résumé suffisamment clair.

La pièce est dynamique et repose sur de nombreux quiproquos. Ces jumeaux totalement opposés permettent d'exacerber la critique que fait Jean Anouilh, dramaturge intelligent et talentueux. Les personnages sont tourmentés, prisonniers des préjugés, de leur rapport à l'argent et à la société à laquelle ils appartiennent. On ne tombe pas dans le tragique puisque l'humour désamorce les scènes de tension. Cette fête démasque les personnages qui montrent leur humanité. Un personnage semble tirer les ficelles de cette comédie qu'il contrôle tel un metteur ou tel le dramaturge lui-même. Les travers de l'homme transparaissent nettement grâce à ce procédé.

Une pièce dynamique et de bons mots !

Pucksimberg - Toulon - 45 ans - 29 octobre 2012