Val de Grâce
de Colombe Schneck

critiqué par CC.RIDER, le 10 avril 2009
( - 66 ans)


La note:  étoiles
Nostalgique et touchant
« Est-ce qu'on me pardonnera d'avoir été aimée à ce point ? » se demande la narratrice. Colombe Schneck a eu la chance inouïe d'avoir passé les vingt-trois premières années de sa vie au « Val de Grâce ». Comment oublier 200 mètres carrés dans un immeuble haussmannien, rue du Val de Grâce, au cœur de la capitale ? Comment oublier les odeurs, le toucher d'un appartement dont on connaît le moindre recoin, la moindre éraflure ? Les nombreux meubles, l'accumulation des objets, l'originalité des décors, le papier doré et argenté des murs ? Comment oublier l'enfance heureuse, préservée, qui donne droit à tout : aux confiseries et à la boulangerie à compte ouvert, aux rêves de princesse de contes de fées, à un après-midi avec Fred Astaire ?
Au Val de Grâce, tout devient beau, tout y est magique. Tout paraît éternel. Les enfants ne voient pas le manque d’argent, l'usure, le temps qui passe. On ne leur raconte pas la douloureuse histoire familiale, les parents juifs immigrés fuyant la Shoah. Mais cette histoire a son terme au bout de vingt ans. La disparition de la mère sonne la dernière fête, puis la liquidation du Val de Grâce. C'est l'enfance qui s'en va, les traces des parents, les souvenirs joyeux.
Un jour, alors que la vie est en miettes, l’auteur comprend qu'il faut vendre Val de Grâce, le faire revivre une dernière fois pour mieux refermer la porte sur le passé. Un très joli livre, nostalgique et touchant.
Une vie facile 6 étoiles

Colombe SCHNECK nous narre sa vie dans un bel appartement parisien, sa vie est facile, détachée de la réalité. Une fois adulte, les événements la vie la plongent dans cette réalité. Un récit de vie sans prétention.

Ichampas - Saint-Gille - 60 ans - 17 janvier 2020


Etrange demande de pardon 7 étoiles

On peut s'interroger sur la démarche de l'auteur de "Val de Grâce", tant elle est étrange.
Colombe vit avec ses parents, frère et soeur dans cet appartement chic. Tout leur est permis, rien ne semble trop beau aux yeux de leur père et de leur mère pour les satisfaire. En vendant l'appartement, elle revient sur cette enfance dorée et leur reproche presque de les avoir tant protégés de la vie réelle. On sent aussi chez elle un sentiment de culpabilité... Culpabilité de quoi ?
Ces parents si aimants n'étaient certes pas des modèles éducatifs, mais ils ont voulu épargner leurs enfants de ce qu'ils ont du subir, eux, à leur âge. Ils souhaitaient à tout prix effacer ce passé si lourd et ne plus en laisser traîner la moindre trace...
Alors oui, ils ont tout fait pour leur offrir une vie de rêve, et oui, on pardonne à Colombe d'avoir été tant aimée !

Nathafi - SAINT-SOUPLET - 57 ans - 26 janvier 2013


Inventaire à la Prévert 6 étoiles

Plus d'une centaine de pages sur un appartement parisien, cela semble un peu répétitif: tout y passe, le mobilier, la déco, mais aussi les parfums , les vêtements. Les passages concernant les occupants de cet appartement sont peu développés.Seuls des fragments de vie de la mère et de Madame Jacqueline sont évoqués. Les gens heureux n'auraient -ils pas d'histoire ?
On commence à se lasser de cette absence d'histoire, de ces caprices de petite fille gâtée quand les dernières pages donnent un sens à cette énumération, à la raison pour laquelle les parents ont fait de cet appartement un cocon et ce que celui ci a apporté à ses habitants.
Quelque lignes qui redonnent au livre une profondeur et un gravité soigneusement évitées pendant les trois quarts des pages.

Marvic - Normandie - 66 ans - 17 mai 2009