J'aurais voulu être égyptien
de Alaa El Aswany

critiqué par Dudule, le 22 avril 2009
(Orléans - - ans)


La note:  étoiles
Entre satire sociale et comédie humaine
Ce texte est l’un des tous premiers de l’auteur. Ce recueil de nouvelles aurait pu être le dernier car comme nous l’explique dans la préface Al Aswany, « les feuillets d’Issam Abd el Ati » a été interdit de publication pendant de longues années, censuré par l’Office du livre égyptien qui y a vu une atteinte au pays dans cette parodie.
En fait dans ce recueil de nouvelles, on découvre, on explore le caractère égyptien au travers des différents personnages, cela va de l’humiliation au travail, des rapports entre les riches et les pauvres, des cruels et des faibles, la soumission, la religion, les écoliers moqueurs.
L’auteur nous brosse le portait d’un société à la dérive, les personnages sont hauts en couleur et toujours attachants. On retrouve avec bonheur l’univers de «L'immeuble Yacoubian ».
Un bon moment de lecture.
Des nouvelles qui permettent de prendre le pouls de l'Egypte. 7 étoiles

Ne vous laissez pas tromper par le titre du recueil de nouvelles, propos empruntés à un militant nationaliste égyptien, des propos que l'écrivain critique et éclairé Alaa El aswany ne soutient pas vraiment :"J'ai choisi de mettre ces mots en exergue parce que, de mon point de vue, ils sont ce que j'ai entendu de plus inepte de toute ma vie. Si celui qui les a prononcés était sincère, ils traduisent une sorte de fanatisme tribal si stupide que je me mets en colère chaque fois que j'y pense."
" Par quoi se distinguent les Egyptiens ? Quels sont leurs mérites ? Je défie qui que ce soit de me citer une seule vertu égyptienne. La lâcheté, l'hypocrisie, la méchanceté, la servilité, la paresse, la malveillance, voilàe les qualités des Egyptiens et c'est parce que nous connaissons notre vraie nature que nous l'occultons derrière des clameurs et des mensonges ..", fait-il dire à son personnage du court roman initial.

Alaa El Aswany ne déteste pas son pays, mais sait lui reconnaître certains travers. Il décrit une Egypte qui connaît la corruption et la violence. Les hommes en viennent parfois à battre leur épouse. Ce n'est donc pas une vision idéalisée qui est nous donnée à lire. L'écrivain n'en vient pas à juger ses personnages et précise dans sa préface très réussie qu'il ne cherche pas à critiquer toute une caste ou toute une profession. Il demande au lecteur de faire la part des choses et de ne pas tirer des conclusions hâtives de ces textes. Ce n'est pas parce qu'il critique un copte dans un texte que tous les coptes doivent se reconnaître dans ce personnage.

Ces textes se lisent vite et valent essentiellement par la force d'évocation d'Alaa El aswany. On imagine complètement ces ambiances : la vie familiale tendue, les moqueries à l'école, la rivalité entre les collègues à l'hôpital. Certains textes sont très sérieux, d'autres pathétiques, toujours avec des pointes d'humour comme ce pauvre homme en plein Ramadan qui perd son père et qui a faim. Quel dilemme ! A-t-il le droit de manger une omelette alors que son père vient de mourir ? Comment faire taire son ventre quand on est censé souffrir ?

Ces nouvelles sont une bonne introduction à l'oeuvre de ce très grand écrivain même si on lui préférera "L'Immeuble Yacoubian" ou "Chicago".

Pucksimberg - Toulon - 45 ans - 28 septembre 2015


Un auteur/acteur de la Révolution du papyrus 9 étoiles

La préface de ce recueil de nouvelles est un bonus littéraire : en plus de raconter les aventures de l'auteur débutant, elle situe la création littéraire entre réalité et fiction.
Lire ou relire ce livre après le soulèvement de janvier 2011 lui donne une saveur supplémentaire, que l'on ait vu ou non Alaa al Aswany apporter son soutien à El Baradaï sur la place el Tahrir.
Ces récits de tailles variables ont tous la même charge émotionnelle tellement propre à un pays excessif. Ces excès (y compris l'égyptomanie de nombreux occidentaux) donnent aux personnages et aux situations une saveur et une force mettant en perspective les défis auxquels se trouve confronté un peuple qui a réussi à tourner une lourde page dont bien des lignes sont ici évoquées avec finesse et talent.

Spiderman - - 62 ans - 21 février 2011


qu'ils sont loin les pharaons... 10 étoiles

Avec son humour corrosif, loin des clichés touristiques, l'auteur nous emmène dans les coulisses d'un pays très secret, l'Egypte. Ce recueil rassemble des textes non publiés ou peu connus d'Alaa El Aswany. Il s'ouvre par une longue nouvelle (ou un court roman au choix), intitulé bizarrement "Celui qui s'est approché et qui a vu", qui reprend pour l'essentiel "Les feuillets d'Issam Abd el Ati" qui ont valu tant de déboires auprès de la censure égyptienne au futur auteur de "L'immeuble Yacoubian". Les autres nouvelles, plus courtes, sont tout aussi savoureuses. Elles dépeignent sans pudeur et sans complaisance les diverses facettes de l'âme égyptienne. Quel curieux mélange de roublardise et de finesse que l'esprit égyptien d'aujourd'hui, façonné par des siècles de servitude après avoir dominé le monde "civilisé"! J'ai particulièrement apprécié la nouvelle intitulée "Le factotum", où l'on voit Hicham, un brillant étudiant en médecine, tout innocent dans sa candeur juvénile, se hisser d'un puissant coup d'épaules dans la hiérarchie du département de chirurgie d'un grand hôpital du Caire. On ne saura pas quel stratagème il a utilisé pour se faire valoir auprès du grand patron, mais ce n'est sans doute pas joli joli... Cela se passe pourtant ainsi dans notre pays, non? A travers l'égyptien, c'est bien l'homme qu'Alaa El Aswany dépeint. Balzac n'est pas loin...

Jfp - La Selle en Hermoy (Loiret) - 76 ans - 20 septembre 2009


incolore,inodore,insipide 1 étoiles

Je n'ai vraiment pas accroché du tout ni au livre ni aux idées de cet écrivain.OK les nouvelles ne sont pas des romans mais j'ai ressenti comme un grand vide ,pas d'actions ,un bon début et puis plus rien....

Campanule - Orp-Le-Grand - 62 ans - 11 juin 2009