Le soir autour des maisons
de Murielle Levraud

critiqué par Garance62, le 1 mai 2009
( - 62 ans)


La note:  étoiles
Roman poétique cocasse et personnages attachants
Le livre de Murielle Levraud m'a fait penser à un ruisseau où cascadent avec un joli bruit des mots qui s'entremêlent, des personnages et des situations inattendus : quatre couples atypiques vont vivre des histoires singulières, inhabituelles. Parmi celles-ci, Romuald qui part un matin pour ne revenir que des années plus tard délaissant sa femme, Diane, qui de rage va brûler toute leur collection de Jimmy Spammer, Solange et Paulet qui s'aiment depuis tout petits mais qui passent à côté du train de l'amour puisque Paulet a deux autres passions dévorantes : le club des André dont ne font partie que les André mais dont il va réussir à devenir membre en falsifiant ses papiers d'identité, et les violettes unifolia, Roland qui, à cause de se passion des portes ouvertes va s'attirer des ennuis...
Malgré la brièveté du roman, les personnages sont bien campés, bien vivants. Le clou de l'histoire, c'est quand Brune-Olive, la femme de Roland, décide d'écrire des lettres à tout les habitants du village, lettres qui ne devront être postées qu'après sa mort imminente. Son mari, sa meilleure amie se remettront-ils de sa mort ? Même de cela, Brune-Olive s'en est chargée avant de disparaître...
Un petit roman comme je les aime bien. A peine 150 pages d'une jolie écriture qui peut, comme indiqué sur la quatrième de couverture, être comparée à celle de Vian. Mais n'est pas Vian qui veut !
Un bon roman, donc, qui aurait peut-être mérité plus de beaux passages comme ceux-ci, que j'ai goûtés avec délectation :
"le soleil apparut à l'horizon, les yeux cernés d'une traînée de nuages froissés comme draps du matin"
"Il arrivait que Roland fut pris de sautes d'humeur silencieuses"
"Pendant longtemps, La Garde n'avait été qu'un hameau isolé. A travers l'herbe reine, on comptait tout juste huit maisons, peut-être neuf, peut-être dix, tout dépendait de la taille de l'herbe, et si on se tenait accroupi ou sur la pointe des pieds"... De la fraîcheur d'un ruisseau vous disais-je ...