Jours de juin
de Julia Glass

critiqué par Monito, le 10 mai 2009
( - 52 ans)


La note:  étoiles
Ma saison préférée
Dix ans, trois époques, trois personnages principaux tous liés les uns aux autres et plus particulièrement Paul le père de Fenno qui fera en Grèce la connaissance de Fern qui rencontrera Fenno dix ans après avoir connu son père.

A l’instar de The Hours, chacun des 3 personnages vit la même chose à des temps différents. Chacun vit la vie dans ses peines et ses joies et dans ces occasions manquées, ces non-dits qui jalonnent les parcours.

Jours de juin est aussi l’histoire d’une famille, le rapport à l’amour, à l’amitié, à la maladie, au mal-être et au couple…

Julia Glass embrasse tous ces sujets, trop peut-être pour bien les étreindre mais dans son écriture on retrouve aussi le peu de temps qui nous est donné pour se retrouver seul avec soi et faire le point quand la vie souvent va trop vite.

Contrairement aux romans français contemporains souvent trop courts, les auteurs anglo-saxons n’hésitent pas devant les histoires longues. Celles où on peut prendre le temps d’entrer lentement, à son rythme, pour juste s’y trouver bien jusqu’à s’y retrouver.

C’est Fenno qui a le rôle et la place principale. Il est le cœur de l’histoire plus de la moitié du roman. C’est un type bien, un peu mal dans ses pompes, qui s’est déraciné pour mieux s’implanter mais qui somme toute reste inscrit dans une obligation : on est d’où on naît. Sans jamais renoncer à ce qu’il est, il refuse de l’afficher et de le porter en bandoulière, ce fils qui n’a jamais vraiment su dire ni entendre dire l’amour qu’on porte en soi.

Jours de juin… un beau roman de début d’été qui ouvre les prémices du temps de la lecture retrouvée.
Un délicieux roman familial 9 étoiles

Un roman familial en trois parties . La première en 1995 en Grèce où le père Paul MacLeod , veuf depuis peu, se sent attiré par Fern , une jeune artiste américaine .
Six ans plus tard, les trois fils de Paul se retrouvent en Ecosse à l'occasion de la mort de leur père . Si deux d'entre eux sont mariés et installés près du domaine familial , l'aîné Fenno, exilé aux Etats Unis, devenu libraire, vit au sein de la communauté homosexuelle et artistique de New York .
Quelques années plus tard, celui-ci rencontre à New York, Fern la jeune femme que son père avait rencontrée en Grèce .

Voici brièvement présenté le cadre humain et spatio-temporel de ce long, dense et généreux roman .

Au long de chaque partie il alterne relation du présent et retour sur le passé, il interroge la mémoire familiale et confronte des visions différentes sur le couple , la filiation et la mort.
S'y croisent des univers professionnels bien différents : celui du directeur de journal qu'était Paul, celui de l'éleveuse de chiens colleys qu'était son épouse , celui de cuisinier, du vétérinaire, du libraire, du critique musical.......

Si je me suis sentie parfois un peu perdue dans le roman , c'était avec bonheur tant il est riche de personnages attachants devenus des amis que j'ai quittés à regret.et tant il parle avec grâce et sans lourdeur d'enjeux graves et sérieux : se réaliser sans se renier , aimer, souffrir, mourir .

Alma - - - ans - 30 janvier 2023